Le Grand Chelem … franc-comtois ! Sur les terres de « La Conti » et de son propre Centre de Performance, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a donc fini le week-end comme elle l’avait commencé : en beauté. Après leurs victoires sur la Classic Grand Besançon Doubs vendredi et le Tour du Jura samedi, les hommes de Thierry Bricaud ont donc complété la trilogie avec un nouveau succès sur le Tour du Doubs ce dimanche. Au sommet du Larmont, Lenny Martinez s’est montré le plus fort, comme 48 heures auparavant dans la côte de La Malate. Le jeune homme acquiert son quatrième bouquet de la saison, l’équipe son huitième.

Le défi était clair et ambitieux au départ de Morteau ce dimanche matin. Après s’être imposée les deux jours précédents, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ aspirait au hat-trick sur les routes franc-comtoises à l’occasion du Tour du Doubs, également huitième manche de la Coupe de France FDJ. « Au briefing, la question principale était : alors, on le fait ce triplé ou pas ? », souriait Thierry Bricaud. Pour ce, il fallait couvrir 200 kilomètres en direction de Pontarlier et la montée plutôt roulante du Larmont (6,4 km à 5,4%). D’autres difficultés figuraient sur la route des coureurs, mais trop loin de l’arrivée semble-t-il pour avoir un réel impact sur l’issue de la journée. Une journée qui s’est initiée avec une courte neutralisation après trente kilomètres en raison d’une chute ayant occupé l’ensemble du personnel médical. Suite à cela, neuf coureurs ont pris les devants. « On ne voulait pas contrôler aujourd’hui, exposait Thierry. On pouvait éventuellement s’échapper s’il s’agissait d’un très gros groupe, mais ça n’a pas été le cas. Quoi qu’il arrive, on ne devait pas rouler de la journée car on avait déjà fait deux belles courses et on voulait soulager un peu les mecs mentalement. C’était aussi aux autres équipes de prendre l’initiative ».

« On a dit à Lenny de prendre des risques », Thierry Bricaud

Par l’intermédiaire d’autres formations, le peloton a donc contrôlé les fuyards à environ trois minutes pendant l’essentiel de la journée. À soixante kilomètres du but, une tentative de bordures a lancé l’action dans le paquet, mais sans gros dommages. « Il y a eu un peu de bagarre, ça s’est un peu tendu, mais on n’a jamais été en difficulté et on est resté serein, assurait Thierry. Le fait d’aborder la course sans pression particulière ne pouvait accoucher que de bonnes nouvelles à l’arrivée, et ça a libéré tout le monde ». Dans l’avant-dernière ascension du jour, le Col de la République, à trente-cinq kilomètres du but, la Groupama-FDJ a malgré tout donné le ton pour empêcher les contres d’affluer. « On savait qu’on pouvait essayer de durcir un peu dans le final, ce qu’a fait Enzo notamment, ajoutait Thierry. On savait ensuite que si on arrivait au pied de la montée finale avec la possibilité de gagner, on jouait tout sur Lenny. On ne l’a pas vu de la journée mais il savait que si tout se passait bien, il n’avait plus qu’à tout donner dans la dernière bosse ». L’ascension du Larmont a finalement été abordée par un unique rescapé de l’échappée, Samuel Leroux, mais avec seulement vingt secondes d’avance sur un peloton bien constitué.

Au pied, Cyril Barthe s’est affairé pour placer au mieux Lenny Martinez, puis l’explication finale a pu débuter. « Honnêtement, je ne me sentais pas bien toute la journée, expliquait le jeune homme. Les jambes ne répondaient pas trop, ça attaquait un peu de partout, c’était un peu le chaos ». Mais bien protégé durant toute la course par ses coéquipiers, le grimpeur de poche a pu se livrer dans la montée finale. Il s’est d’abord attaché à couvrir tous les mouvements dangereux. « Il n’y avait pas de gros pourcentages, donc il ne pouvait pas faire des différences comme il le voulait, mais il savait qu’il devait accompagner au maximum, indiquait Thierry Bricaud. Puis, il s’est rendu compte que ça s’éclaircirait au fur et à mesure et que tout le monde était occupé. On lui a dit de prendre des risques, d’essayer ce qu’il voulait, comme il le voulait, mais de ne pas avoir de regrets ». « Dans la dernière bosse, ça allait de mieux en mieux au fur et à mesure qu’on se rapprochait du sommet », confiait justement Lenny. À deux kilomètres du but, il ne restait ainsi plus qu’une demi-douzaine de coureurs en lice pour la victoire. Il a alors saisi sa chance quelques hectomètres plus loin pour lancer une violente attaque à laquelle seul Clément Berthet a été capable de répondre. Le duo est entré dans le dernier kilomètre roue dans roue et a fait la différence sur le reste. « Je pense qu’on était les deux plus forts, ajoutait l’intéressé. Quand on s’est détachés, je lui ai dit qu’il fallait collaborer. Je ne savais pas ce que ça allait donner au sprint, mais au moins on pouvait se disputer la victoire ».

« C’est un week-end parfait pour nous », Lenny Martinez

Les deux hommes ont dès lors atteint la dernière ligne droite ensemble, Lenny Martinez a déclenché son sprint à environ 150 mètres de la ligne, et a quasi-immédiatement décollé son rival de la roue. Cela lui a laissé le temps de savourer sa deuxième victoire en trois jours dans les cinquante derniers mètres. « C’est un week-end parfait pour l’équipe, s’exclamait-il à l’arrivée. Je suis tellement fier de l’équipe, on a fait un super boulot. L’objectif était d’en claquer au moins une sur les trois. On a fait le trois sur trois. C’est vraiment incroyable ». « Tout en restant humble, quand tu prends le départ de courses assez difficiles comme celles-ci avec David et Lenny, la moindre des choses est d’aller en chercher une, ajoutait Thierry. Ce n’est jamais simple de gagner, mais ce n’était pas du niveau WorldTour. En gagner une c’était déjà très bien, deux c’était royal, trois c’est incroyable. Ça fait du bien à l’équipe. C’est une dynamique qui s’installe et qui est importante pour la suite. Ça s’est également bien passé sur l’Amstel Gold Race, c’est un bon week-end pour nous ».

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