Après de multiples tentatives au cours des deux dernières semaines, Attila Valter a enfin pu prendre part à une réelle échappée sur les routes du Giro, ce mercredi, dans une nouvelle grande étape de montagne en direction de Lavarone. Dans le final, le jeune Hongrois n’a pu contester la victoire aux meilleurs éléments du groupe de tête, mais il s’est malgré tout battu pour accrocher une solide quinzième place sur la ligne. Arnaud Démare a lui rallié la ligne sans problème et pourrait avoir l’occasion de disputer un nouveau sprint à Trévise, jeudi.
La montagne était encore au programme des coureurs ce mercredi sur le Tour d’Italie 105ème du nom. Qui plus est, elle se présentait aujourd’hui dès la ligne du kilomètre 0 franchie, avec l’ascension partielle du Passo del Tonale (9 km à 6%). Pour ne rien arranger à la tâche du peloton, une pluie battante s’est invitée au départ, rendant ainsi plus coriace encore la lutte pour l’échappée. Pour autant, dès les premiers hectomètres d’ascension, Attila Valter s’est livré corps et âmes pour ne pas manquer le coche. « Aujourd’hui, ce n’était pas une question de chance, il fallait juste avoir la puissance nécessaire dans le Passo Tonale, lançait l’ancien porteur du maillot rose. Je savais qu’il y avait de fortes chances que l’échappée se forme là, donc j’ai simplement fait un bon échauffement et j’étais prêt à souffrir dès les premières minutes. Ensuite, ça s’est passé comme je l’avais imaginé ». Un quatuor a d’abord pu se former en tête de course, avant d’être rattrapé, peu après la bascule, par une vingtaine de coureurs incluant donc le représentant de la Groupama-FDJ. Le peloton a pour sa part maintenu l’écart à environ quatre minutes dans un premier temps. « On était certainement un peu trop devant, la collaboration n’était pas bonne, assurait Attila. Certains bossaient beaucoup, et d’autres ne faisaient presque rien. Le vainqueur du jour n’a pratiquement pas donné un relais. Ça a rendu la journée longue et difficile. À 60-70 kilomètres de l’arrivée, on commençait déjà à s’attaquer ».
« Parmi mes meilleures données de ce Giro », Attila Valter
À l’approche du pied du Valico del Vetriolo (12 km à 7,7%), avant-dernière ascension du jour, quatre coureurs ont ainsi pris un coup d’avance sur le reste du groupe. Hugh Carthy a dès lors initié une chasse effrénée, et Attila Valter n’a pas été en mesure d’accrocher les roues. « J’ai réussi à arriver dans cette première grande montée en bonne position, mais ensuite, certains ont pu s’enfuir et ce sont les jambes qui ont parlé, assurait-il. J’ai essayé de maintenir une bonne puissance, et je pense avoir produit parmi mes meilleures données de ce Giro, mais ce n’était juste pas suffisant pour accompagner les plus forts jusqu’au sommet ». Le jeune Hongrois a basculé une quarantaine de secondes derrière un groupe de huit coureurs, que Santiago Buitrago a finalement dominé dans l’ascension finale avant de rejoindre la ligne à Lavarone. Quelques échelons derrière, Attila Valter a insisté pour ne pas repartir les mains vides de cette journée à l’avant, concluant alors l’étape en quinzième position. « Le dernier col était dur également, mais j’ai réussi à produire une puissance presque similaire à celle réalisée sur la montée précédente, ajoutait l’intéressé. J’avais plutôt de bonnes jambes et c’était agréable de pouvoir enfin dégager une puissance décente. Je suis content de ma performance, et de voir que je peux encore progresser sur ce Giro. Il reste encore deux étapes de montagne et un sprint demain. J’ai hâte de faire de mon mieux sur cette fin de Giro ». « Attila s’est rassuré, car il doutait un peu depuis le début du Giro, soufflait Benoît Vaugrenard. Ça allait mieux hier, et aujourd’hui encore un peu plus. Dans le final, il a certes été un peu mis en difficulté, mais il s’est bien battu pour aller chercher une quinzième place. C’est plutôt rassurant pour la fin de ce Giro ».
Une grosse trentaine de minutes après Attila Valter, c’est le maillot cyclamen Arnaud Démare qui a franchi l’arrivée entouré de tous ses coéquipiers. « Le but pour nous sprinteurs est de s’économiser au maximum, confiait-il à l’arrivée. Dès l’instant qu’on sent qu’on peut en garder un peu pour le lendemain, on le fait. Il nous reste cette opportunité à Trévise demain, même si le départ apparait musclé sur le papier. Je pense que ce sera un peu comme à Cuneo, où les échappés nous avaient donné du fil à retordre ». « L’étape de demain nous convient, mais on sait qu’il y a beaucoup de fatigue pour tout le monde et que ces étapes en fin de Tour ne sont jamais évidentes, complétait Benoît Vaugrenard. Néanmoins, on a une équipe solide donc je ne suis pas inquiet ».
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