La cinquième étape du Tour Down Under vers Victor Harbor n’a pas accouché d’un sprint massif ce vendredi, et Marc Sarreau n’a donc pu se mêler à la lutte pour la victoire. Seule une cinquantaine de coureurs ont survécu à la dernière bosse du jour, dont notre grimpeur suisse Kilian Frankiny, qui conserve toutes ses chances de bien figurer au classement final avant la dernière étape, décisive, sur les pentes de Willunga Hill demain.
Dans la continuité des étapes précédentes, c’est la bagarre pour le général et non celle pour l’échappée qui a animé le début de course dans cette cinquième étape. Les attaquants ont de nouveau été bridés par une équipe Mitchelton-Scott bien décidée à maximiser les chances du double vainqueur sortant Daryl Impey, d’ailleurs repassé en tête du général grâce à cinq secondes de bonifications engrangées aujourd’hui. « Ils ont tout bloqué, confirme Jussi Veikkanen. Ils voulaient absolument jouer les bonifs’ car c’est leur seul moyen de gagner la course étant donné que Willunga Hill est la chasse gardée de Richie Porte. Ils ont tout contrôlé jusqu’au deuxième sprint intermédiaire, situé après 56 kilomètres. Ensuite, la course a été relancée, une petite échappée de quatre est sortie mais elle a été reprise assez tôt ».
« Il y a quelque chose à gratter au classement général », Jussi Veikkanen
Lesdits fuyards, Ian Stannard (Ineos), Ide Schelling (Bora-hansgrohe), Josef Cerny (CCC) et le champion du monde Mads Pedersen (Trek-Segafredo) ont été neutralisés dès le pied de l’ascension de Kerby Hill, à 22 kilomètres de l’arrivée, moment où le peloton a volé en éclat. « On se doutait que sur ces quatre kilomètres de montée, Mitchelton-Scott imprimerait un gros tempo pour essayer de dégager les sprinteurs, poursuit Jussi. Ils ont reçu l’aide d’Astana mais l’opération n’a pas vraiment porté ses fruits puisque quasiment tous les sprinteurs ont fini par rentrer. Il manquait Marc, Viviani et quelques autres. Ce fut un sprint à 50-60, sans nous, remporté par Giacomo Nizzolo (NTT). J’ai l’impression qu’on a eu, de manière générale, un petit coup de moins bien aujourd’hui, mais c’est comme ça. Heureusement, Kilian était dans le groupe de tête. »
Pour le Valaisan, il s’en est fallu de peu. Mal placé au pied de la bosse comme il le confiait après-coup à son directeur sportif, il a dû franchement s’employer pour sauver les meubles. Une leçon à prendre en compte avant la dernière étape. « D’autant qu’il y a peut-être quelque chose à gratter au classement général, glisse Jussi. La dixième place est à dix secondes. Si on arrive à placer Kilian dans le top 10 du général, ce serait une belle satisfaction. Mieux, ce sera difficile. La montée de Willunga Hill (3,7 km à 6,8%) lui convient plus que celle de Paracombe (3e étape) dans la mesure où il y aura plus de sélection en amont et que l’ascension est plus longue, plus régulière. Mais ce n’est pas non plus sa spécialité car ça reste très ‘’punchy’’. On va tenter et on verra ce que ça donne. Il faudra aussi voir si les autres pourront basculer après la première montée, car j’espère avoir du monde pour aider Kilian au pied du deuxième passage ».
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