Cinq bonnes minutes. C’est l’effort qui était demandé aux coureurs ce mardi, pour lancer le Tour de Romandie 2021. Dans la localité d’Oron, un prologue très court avec final en côte était en effet proposé. Sur cet exercice très particulier, et pas forcément idéal le concernant, le champion d’Europe du contre-la-montre Stefan Küng a fait le maximum devant son public. À l’issue de la journée, il s’est finalement classé quatorzième, à dix-sept secondes du vainqueur Rohan Dennis.
« Je n’ai jamais trouvé le bon rythme », Stefan Küng
En guise d’ouverture du Tour de Romandie, c’est une épreuve donc peu commune que les coureurs devaient affronter. Seulement 4050 mètres constituaient ainsi le prologue du jour, et près d’un quart de ce parcours consistait en la bosse finale, longue de 800 mètres pour une pente moyenne avoisinant les 6%. Côté Groupama-FDJ, Jake Stewart a été le premier à s’attaquer à l’exercice, peu après 15 heures, mais Stefan Küng l’a imité seulement vingt minutes plus tard. Cité parmi les favoris du jour, le champion d’Europe du chrono a tenté de faire jouer sa puissance sur le tracé du jour, mais il n’a pu devancer son compatriote Stefan Bissegger à son arrivée sur la ligne. Il a ensuite progressivement rétrogradé jusqu’au quatorzième rang, alors qu’Ineos réussissait le triplé avec un Rohan Dennis au-dessus de la mêlée. « C’était un prologue particulier, comme souvent sur le Tour de Romandie, récapitulait Stefan. La victoire s’est clairement jouée dans la montée finale, où Rohan Dennis a dominé tout le monde. Personnellement, j’étais vraiment motivé avant ce prologue mais je n’ai jamais vraiment trouvé le bon rythme. Je suis certes assez loin du premier (17 secondes, ndlr), mais les écarts sont assez resserrés ensuite. Les spécialistes ne sont pas là où on les attendait, ce qui tend à prouver que c’était plutôt une épreuve pour les puncheurs. Je ne me prends pas la tête sur le résultat d’aujourd’hui. Je sais que ce sera une toute autre histoire sur le chrono du dernier jour et lors des autres étapes ».
« Heureux d’être de retour ! », Jake Stewart
« Quand on a un coureur de la trempe de Stefan, on est toujours un peu déçus quand ça ne passe pas, mais la dernière montée était un peu dure pour lui, commentait Yvon Madiot. Quand il prend le départ, c’est pour gagner, pas pour faire une place. Malheureusement, comme on l’a aussi constaté avec Filippo Ganna, les grands gabarits n’étaient pas à leur avantage dans l’ascension finale, qui était vraiment le point déterminant du prologue ». Derrière le champion de Suisse, trois coureurs de l’équipe ont terminé à environ 30 secondes du vainqueur : Romain Seigle (26’’), Matteo Badilatti (27’’) et Sébastien Reichenbach (31’’). « Matteo a fait une très belle montée, précisait Yvon. C’est intéressant pour les prochains jours. De manière générale, et comme d’habitude sur les chronos, il y a eu un bon investissement à tous les étages. Tout le monde était très motivé et sérieux. On n’a rien laissé au hasard ». Jake Stewart opérait lui son retour à la compétition après sa blessure à la main subie il y a un mois lors de Cholet-Pays de Loire. « Comme pour d’autres, c’était très bien jusqu’au pied de la bosse, jugeait Yvon. Ça a été plus dur ensuite, mais ce n’était pas mal quand même. C’était un bon déblocage pour lui ». « Je suis très heureux d’être de retour, surtout sur une course aussi belle que le Tour de Romandie, ajoutait le Britannique. Ça va être intéressant de voir où se situe ma forme avec ma coupure. C’est évidemment compliqué de le dire aujourd’hui après un prologue de quatre kilomètres. J’espère réaliser une bonne semaine de travail en vue des échéances futures et demain sera déjà un premier test ».
Mercredi, la première étape du Tour de Romandie se disputera en circuit entre Aigle et Martigny, avec neuf côtes à franchir tout au long des 168 kilomètres du tracé. La dernière difficulté interviendra à vingt kilomètres de la ligne d’arrivée. « C’est une opportunité pour l’équipe, assurait Yvon pour conclure. En tout cas, le peloton ne sera pas complet à l’arrivée demain. On peut s’attendre à ce que 60-70 coureurs se jouent la victoire ».
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