Les transfuges de la Conti continuent à faire forte impression pour leur entame de saison dans l’Élite. Ce fût encore le cas ce vendredi lors de la troisième étape de l’Étoile de Bessèges. Enzo Paleni a dans un premier temps animé la journée au sein d’une échappée dont il a été l’un des derniers rescapés. Thibaut Pinot a par la suite exhibé une belle forme dans les bosses du final, mais c’est un autre jeune, Sam Watson, qui a décroché un résultat à l’arrivée en signant la troisième place à Bessèges. Déjà onzième le premier jour, le Britannique se glisse aussi à la quatrième place du général avant la grande explication attendue sur le Mont Bouquet samedi.
« J’étais dans une belle journée », Enzo Paleni
Sur l’Étoile de Bessèges 2023, il était ce vendredi temps de s’attaquer à l’étape … de Bessèges, justement. Traditionnellement inscrite au parcours, elle a souvent permis d’éclairer le classement général avant le week-end. Chacun pouvait donc s’attendre à un final musclé, à travers les Cols de Trélis et des Brousses, mais potentiellement aussi à un départ mouvementé puisque ces deux mêmes difficultés étaient à arpenter sur les quinze premiers kilomètres. « On ne savait pas si elle allait être constituée de beaucoup de coureurs, mais on voulait être présent dans l’échappée au cas où, car il arrive souvent qu’un gros groupe se détache sur cette étape, introduisait Thierry Bricaud. En plus de ça, Enzo voulait être dans l’action tout de suite pour voir où il en était après avoir vécu une journée compliquée hier. Bien lui en a pris car il a passé la journée devant ». « J’étais en bonne position pour suivre, j’ai vu qu’il y avait quelques bons mecs qui sortaient, et le parcours se prêtait bien à une échappée, justifiait Enzo. Ça pouvait aller loin. Je m’attendais à ce que ça monte fort dans les bosses du départ et que certains favoris nous rejoignent mais ça ne s’est pas fait ». Ils n’ont finalement été « que » six à accompagner le jeune homme de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, bandé à divers endroits du fait de sa chute de la veille. Ensemble, les fuyards du jour se sont forgé un avantage de quatre minutes maximum, mais le peloton a rapidement repris le contrôle. « On ne nous a pas laissé beaucoup de champ, donc c’était compliqué de faire quelque chose, poursuivait Enzo. À 60 kilomètres de l’arrivée, on a vraiment accéléré, mais on s’est fait reprendre au pied de la dernière bosse. Pour moi les sensations étaient bonnes, j’étais dans une belle journée ».
Alors que plusieurs coureurs échappés avaient été décramponnés, Enzo Paleni a lui réussi à garder sa place en tête jusque dans les contreforts du Col de Trélis, où son aventure s’est achevée. « Il était échappé sur La Marseillaise, il est tombé hier, et il était encore échappé aujourd’hui, c’est la preuve qu’il marche bien », soulignait Thierry vis-à-vis du jeune homme, par ailleurs récompensé du prix de la combativité. Puis, comme attendu, les véritables hostilités ont débuté à une vingtaine de kilomètres du but, dans la première des deux côtes du final. La sélection s’est d’abord effectuée par l’arrière avant que les premières offensives n’interviennent. « On imaginait le scénario d’une trentaine ou d’une quarantaine de coureurs au sprint, expliquait Thierry. C’est ce qu’il s’est passé. Les deux bosses ont été montées à vive allure, et Thibaut était bien attentif et concentré, ce qui nous a permis d’avoir un coup d’avance ». Au sein d’un premier groupe d’une dizaine d’hommes au sommet de la première côte, puis de la deuxième, le grimpeur franc-comtois a établi la jonction avec un trio légèrement détaché à l’issue de la dernière descente, à six bornes du terme. La coopération n’a toutefois pas été choisie par les hommes de tête, qui ont vu un peloton d’une vingtaine d’unités raccrocher le wagon à tout juste trois kilomètres du but. Quelques individualités ont tenté de surprendre le groupe, mais sans succès, et c’est Bruno Armirail qui a repris l’initiative à l’approche du dernier kilomètre. « On était parmi les mieux représentés, donc on a voulu donner la chance à Sam d’aller faire le sprint », expliquait Thierry. « J’ai été distancé dans les montées, mais j’avais juste à suivre un groupe pour rejoindre Thibaut et Bruno, détaillait le Britannique. J’ai beaucoup souffert mais j’ai réussi à revenir. Ensuite, Bruno a fait un bon boulot pour garder de la vitesse avant le sprint. C’était très nerveux, et tout le monde était bien fatigué. Pendant qu’on remontait, d’autres reculaient, et ça ne faisait que d’accélérer et de ralentir ».
« Je peux être satisfait », Sam Watson
Un peu enfermé, Sam Watson a finalement trouvé l’ouverture tardivement sur la droite de la chaussée pour aller cueillir la troisième place, derrière Arnaud De Lie et Valentin Ferron. « Il fait un bon sprint, mais il donne un petit coup de frein à 150-200 mètres qui le pénalise, ajoutait Thierry. Ceci étant, ils sont dans l’action et c’est le principal. On savait que Sam avait de bonnes jambes, et c’est bien qu’il aille chercher un résultat pour le confirmer ». « Bien sûr, j’aurais préféré gagner, mais le final était un peu chaotique, et même si je sentais que je revenais bien, je pense que je peux être satisfait de cette troisième place pour ma deuxième course avec l’équipe WorldTour, concluait Sam. L’équipe a aussi fait un gros travail pour me protéger toute la journée et me positionner en vue des ascensions ». Quatrième du classement général ce vendredi, à vingt-quatre secondes d’Arnaud De Lie, le Britannique devrait retrouver un rôle d’équipier samedi en direction du décisif Mont Bouquet (4,5 km à 9%). « C’est une belle journée pour valider le travail hivernal et voir où ils en sont, ponctuait Thierry. Ce sera compliqué d’être bien placés au pied car tout le monde voudra être devant et il n’y a pas de difficultés en amont, mais on a des jeunes coureurs pour bien s’occuper de Thibaut et Bruno. De ce qu’on a vu aujourd’hui, on peut imaginer que Thibaut fera une belle montée. Le sens du vent influera beaucoup, mais il sera acteur, c’est certain ».
1 commentaire
Soissons
Le 5 février 2023 à 09:26
Est-ce que Samuel Watson a un lien de parenté avec Paul Watson qui fut un
très bon cyclo-cross man et fini sa carrière professionnelle dans l’équipe Banana Raleig..