Pour sa deuxième expérience sur le Tour des Flandres, quelques mois après sa quatorzième place, Valentin Madouas aura de nouveau pu jouer aux avant-postes sur le Monument belge ce dimanche, pour l’édition 2021. Longtemps au contact des favoris, le Breton a simplement cédé dans le dernier passage du Vieux Quaremont et n’a donc pu conclure sa belle journée par une place notable. Stefan Küng a lui été écarté de la bagarre à une cinquantaine kilomètres du but à la suite d’une chute.
« La déception est très grande », Stefan Küng
Si le troisième Monument de la saison – Paris-Roubaix- a été repoussé à l’automne, le second était bel et bien programmé pour ce dimanche de Pâques. Le Tour des Flandres, ses 255 kilomètres et ses 17 monts pavés attendaient donc de pied ferme les coureurs. C’est malheureusement réduite à six, en raison du forfait de Fabian Lienhard, que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est présentée au départ d’Anvers. Peu après 10h15, le coup d’envoi du Monument flamand a été donné et il s’est écoulé une trentaine de minutes – et quelques remous en tête de peloton – avant qu’une échappée ne parvienne à clairement se former. Elle comprenait Stefan Bissegger (EF Education-Nippo), Jelle Wallays (Cofidis), Mathias Norsgaard (Movistar), Mathijs Paaschens (Bingoal-Wallonie Bruxelles), Fabio Van Den Bossche (Sport Vlaanderen-Baloise), et s’est ensuite étoffée avec l’arrivée de Nico Denz (Team DSM) et Hugo Houle (Astana). Pendant près d’une centaine de kilomètres, aucune équipe n’a réellement mené la chasse et leur avantage a ainsi pu attendre les treize minutes. Il était encore de dix minutes lors du premier des trois passages sur le Vieux Quaremont, à environ 130 kilomètres du terme. Le peloton n’a dès lors cessé de se rapprocher, en raison de la guerre de position mais aussi par quelques mèches allumées à l’entrée dans les cent derniers kilomètres. Après un premier bel enchaînement de monts, Kevin Geniets lui-même s’est essayé à une offensive dans le Berendries, se voyant accompagné par une dizaine de coureurs confirmés.
« On avait dit aux gars d’être bien vigilants dans cette partie de course si ça sortait, relatait Frédéric Guesdon. Au final, c’est Kevin qui a attaqué et ça aurait potentiellement pu marcher ». « Je voulais anticiper et c’est ce que j’ai fait, disait le champion du Luxembourg. Je suis sorti avec un bon groupe mais malheureusement le peloton n’a pas laissé faire. C’est dommage, mais au moins j’ai essayé ». L’entreprise n’a finalement duré que quelques minutes puis le peloton a entamé une longue phase de transition en direction du Vieux Quaremont, dont le deuxième passage était prévu à 55 kilomètres du but. « Il fallait l’aborder très bien placés, disait Frédéric. On a déjà eu chaud avec Kevin, qui a subi une crevaison juste avant. Il est rentré juste à temps. Au pied, tout allait bien. Malheureusement, dans la montée, Stefan est victime d’un accrochage et se retrouve relégué très loin. Pour lui, c’était fini ». « J’étais bien placé dans ce passage mais un coureur a accroché mon guidon et j’ai fini par terre, complétait Stefan. Ce n’est vraiment pas le moment pour tomber. En plus, mon guidon était tordu et ma cale était cassée. Une fois qu’on est derrière sur cette course, il est très dur de revenir. Surtout, la course s’est vraiment lancée à ce moment-là. Malheureusement, cet incident a anéanti tous mes espoirs de bon résultat. La déception est très grande, surtout que j’avais de très bonnes jambes aujourd’hui ».
« C’est vraiment dommage », Valentin Madouas
Sans son champion de Suisse, la Groupama-FDJ s’est dès lors complètement tournée sur Valentin Madouas, auteur d’une belle montée du Paterberg avant de tenir la roue de quelques favoris dans le Koppenberg. Dans la foulée du Kruisberg, un peu plus tard, le trio Asgreen-Van der Poel-Van Aert s’est détaché tandis que Valentin Madouas réintégrait le premier groupe de poursuite, d’une quinzaine d’unités. C’est donc dans l’optique de jouer une belle place à l’arrivée qu’il a entamé le dernier enchaînement Vieux Quaremont-Paterberg, à moins de vingt kilomètres de l’arrivée. « C’était une belle journée… jusqu’au Quaremont, soufflait l’intéressé. Physiquement je me sentais bien, mais ça m’a vraiment lâché dans le final. Il me manque un petit truc. Je dois craquer à environ 200 mètres du sommet. C’est vraiment dommage car je me sentais bien tout au long de la journée. Pour certaines raisons, il m’a manqué un peu de rythme dans ce final. C’est vraiment dommage car il y avait un beau top 10 à aller chercher sur cette grande Classique ». Dès lors écarté du groupe de poursuite, en même temps que le champion du monde Julian Alaphilippe, Valentin Madouas a par la suite été repris par un petit peloton à un troisième échelon.
Deux minutes après la victoire de Kasper Asgreen au sprint face à Mathieu van der Poel, il n’a alors pu obtenir un résultat à la hauteur de sa performance du jour (39e, ndlr). « Ce n’est pas forcément la place que j’espérais, mais je me suis un petit peu rassuré physiquement, disait-il. À court terme, j’espère pouvoir jouer un top 5. On voit que je peux en être capable. Il faut que tout soit bien aligné et encore progresser un petit peu ». « Aujourd’hui, on est déçus, tranchait Frédéric. On espérait mieux car on avait les coureurs capables de faire beaucoup mieux. On sait toutefois qu’il n’y a pas que le physique qui compte sur les Classiques. Il faut aussi de la réussite, ce qu’on n’a pas trop pour le moment. Stefan était capable d’être devant mais sa chute le met hors course. Le bilan des classiques est de fait mitigé. Nous avons certes une sixième place sur Gand-Wevelgem, mais c’est tout. C’est trop peu pour un groupe comme le notre, qui espère beaucoup sur les Classiques Flandriennes ». Un groupe qui devrait par ailleurs se retrouver en toute fin de saison, pour un Paris-Roubaix… automnal.
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