Le Tour de France a ce mardi fait son entrée dans les Pyrénées, et dans ce seizième acte, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a été active à tous les échelons. Dans la bagarre pour la victoire d’étape, au sein de l’échappée du jour, Olivier Le Gac, Valentin Madouas et Michael Storer ont joué leur va-tout. Dans le final, le puncheur breton et le grimpeur australien ont occupé les premiers rôles mais n’ont pu revenir sur l’homme de tête, Hugo Houle. Valentin Madouas a alors signé la deuxième place et Michael Storer la cinquième. Dans la bagarre pour le général, David Gaudu n’a rien lâché malgré quelques secondes concédées dans le Mur de Péguère. Le jeune grimpeur a pu finir avec le maillot jaune et ainsi améliorer son classement de trois rangs ! Il pointe à la cinquième place alors que deux grands actes montagneux se profilent.
En guise de remise en route, au lendemain de la dernière journée de repos, le Tour de France s’en allait affronter les premiers massifs des Pyrénées, qui se résumaient ce mardi au Port de Lers (12 km à 7%) et au Mur de Péguère (9,4 Km à 7,5% dont 3km à 11%). L’arrivée était quant à elle située à Foix au terme d’une longue descente roulante. 178 kilomètres plus tôt, la bataille pour l’échappée fût moins étendue que lors des derniers jours de course, et un groupe de près de 30 coureurs est ainsi parvenu à s’extirper après seulement quelques minutes. Attentifs et en position dès le kilomètre 0, Olivier Le Gac, Valentin Madouas ainsi que Michael Storer prenaient tous trois le bon wagon. « Il était prévu qu’on soit devant, mais pas forcément à trois, disait Valentin. On a suivi les vagues, on a été offensifs, et c’est l’état d’esprit qu’il faut avoir pour cette fin de Tour ». « Il n’était pas forcément prévu de mettre Michael devant, mais une fois que le coup est parti, on s’est dit que ce n’était pas plus mal d’être un peu plus nombreux pour essayer d’aller chercher cette étape », complétait Philippe Mauduit. En tête de course, les coureurs de la Groupama-FDJ se sont néanmoins retrouvés avec de sérieux rivaux, à l’instar d’Aleksandr Vlasov, Michael Woods, Damiano Caruso, Brandon McNulty, Neilson Powless ou encore … Wout Van Aert. Malgré la menace d’un rapproché du Russe, le peloton a laissé ce large groupe prendre jusqu’à huit minutes d’avance. Tel était à peu près l’écart après 115 kilomètres, au moment d’attaquer le Port de Lers.
« On a fait une belle course », Valentin Madouas
Olivier Le Gac a d’abord anticipé en compagnie de Damiano Caruso, avant que Michael Storer ne fasse le jump pour substituer son coéquipier breton en tête de course. Au sommet, le grimpeur australien basculait avec six autres coureurs tandis que Valentin Madouas, pour sa part, parvenait à rentrer dans la descente menant au Mur de Péguère. « Ce ne sont jamais des journées simples au lendemain d’un repos, et avec la chaleur, j’ai complètement explosé dans la première montée, expliquait Valentin. J’avais besoin de me rafraîchir et de souffler un bon coup ». À peine revenu dans le groupe de tête, alors composé d’une dizaine d’unités, Valentin Madouas a pris un coup d’avance dans les contreforts de la dernière montée. Toutefois, Hugo Houle avait lui pris ses distances depuis quelques instants déjà. Dans les premières pentes, Valentin Madouas a vu le retour de Michael Storer, Michael Woods et Matteo Jorgenson et a dès lors effectué la majeure partie du travail pour son collègue. « Dans le final ça s’est bien débloqué et on a essayé d’anticiper pour aller chercher la victoire avec Michael, indiquait Valentin. Je suis resté à mon rythme, en essayant de revenir sur Hugo Houle ». Dans le plus dur de la pente, le Breton a perdu le contact avant que Michael Storer ne connaisse un sort similaire à environ un kilomètre du sommet, sans que l’homme de tête ne soit vraiment inquiété.
Peu après la bascule, à dix-sept kilomètres du but, les deux hommes de la Groupama-FDJ se sont alors retrouvés à un troisième échelon. « Je ne me suis pas écroulé dans la montée, j’ai pu en remettre un peu sur le haut, relatait Valentin. J’espérais que ça rentre dans la descente. On n’a pas pris de risques avec Michael mais on a roulé très vite ensemble. On fait une belle course tous les deux, mais il manque ce petit quelque chose ». Si Valentin Madouas a pu revenir sur les premiers poursuivants dans le tout dernier kilomètre, Hugo Houle n’a lui jamais été revu. Au terme de son sprint, le Breton a dès lors dû se contenter de la deuxième place du jour, Michael Storer héritant lui de la cinquième après un gros travail en poursuite. « C’est évidemment une performance correcte, mais faire deuxième sur le Tour de France, ce n’est jamais satisfaisant, disait le puncheur français. On veut forcément la victoire. Je suis naturellement déçu car je pense qu’il y avait moyen d’aller chercher la victoire, mais on est tombés sur plus fort dans cette montée. Il a anticipé au bon moment et il nous a manqué un peu de jambes ». « Il faut avoir du culot pour gagner sur le Tour et c’est peut-être aussi ce qu’il nous a manqué aujourd’hui, complétait Philippe Mauduit, mais il nous reste encore quelques opportunités ».
« J’espère que le meilleur est devant », David Gaudu
Cinq minutes environ après son ami de toujours, David Gaudu a franchi la ligne aux côtés du maillot jaune. Dans le coup lorsque Tadej Pogacar a lancé la course dans le Port de Lers, le leader breton a davantage peiné dans le Mur de Péguère, mais sans jamais craquer. « Il n’a jamais été vraiment en difficulté, et quand il était un peu décroché, il était toujours bien accompagné, rappelait Philippe Mauduit. D’abord par Adam Yates et Geraint Thomas, puis par Geraint Thomas seulement, et il n’a basculé qu’à dix secondes au sommet de Péguère. Il connaissait bien la descente et il savait qu’il fallait rentrer dans la partie la plus technique. C’est ce qu’il a réussi à faire, comme il l’avait déjà fait dans cette même étape il y a quelques années. Il ne s’est pas affolé ». « J’étais complètement à fond dans Péguère, ajoutait David. J’ai eu peur quand j’ai vu que c’était le maillot vert qui menait lorsque je commençais à rentrer dans la descente, mais j’ai réussi à revenir. Je n’avais pas de super jambes aujourd’hui, mais ça passe encore, donc j’espère que c’était un bon déblocage pour les deux prochains jours. J’espère que le meilleur est devant ». Au bout du compte, David Gaudu pouvait tirer un excellent bilan de la journée, remontant personnellement au cinquième rang du général. « C’est évidemment dommage de passer si proche de la victoire, mais on a encore de belles journées devant nous, assurait David. Aujourd’hui, je remonte au général, on joue encore la gagne, et toute l’équipe marche. C’est un plaisir d’être sur ce Tour de France ». Ce mardi, la force collective de la Groupama-FDJ s’est d’ailleurs soldée par une progression à la deuxième place du classement par équipes.
1 commentaire
Pichon
Le 20 juillet 2022 à 08:26
Bravos à toute L équipe Groupama-FDJ belle journée de course reste à réussir la victoire d étape oui possible, avec la patience et le collectif d’arriver au but et un peu d astuces ficelle c’est pour bientôt courage et vigilance.