C’est donc un mini-Tour des Flandres qui se dressait face aux coureurs du Renewi Tour ce dimanche. Depuis Menen et jusqu’à Grammont, sur un peu plus de 200 kilomètres, une vingtaine de monts, la plupart pavés, jalonnaient en effet le parcours. Il fallait par ailleurs affronter trois fois la séquence Mur de Grammont-Bosberg dans la deuxième partie de course, avant une arrivée tracée sur les premières pentes de ce même Mur. Les soixante premières bornes étaient en revanche dénuées de difficultés, et l’échappée en a profité pour se constituer à ce moment-là autour d’une vingtaine d’hommes. « Ça a mal commencé nous concernant car on avait pour consigne d’aller dans l’échappée, et on l’a loupée, introduisait Frédéric Guesdon. On a laissé faire, et avec l’enchaînement des monts, ça a progressivement accéléré et les hommes de tête n’ont jamais pris plus de deux minutes. Il faisait aussi chaud aujourd’hui en Belgique, et ça a joué sur la course, que l’on attendait déjà très difficile. On savait que Valentin était notre meilleure carte et on a tout fait pour le mettre dans les meilleures dispositions ».

Si l’échappée a pu franchir la première ascension du Mur de Grammont avec un avantage d’une minute, l’écart s’est bien réduit lors du second passage, où quelques accélérations ont déjà mis à mal le peloton. Vigilant et bien placé, Valentin Madouas n’a pas eu de mal à accompagner les hommes forts, et a même récupéré Eddy Le Huitouze, Paul Penhoët, Olivier Le Gac et Fabian Lienhard avant de prendre la direction du troisième et dernier passage complet du Mur. « L’objectif était d’essayer de jouer la victoire d’étape, ce qui nous aurait amené à faire un bon classement général, indiquait Valentin. Le but était d’essayer de prendre un coup d’avance sur les leaders, mais je n’ai pas réussi. Les gars ont fait un super boulot pour me placer du mieux possible, mais je me suis retrouvé un peu loin au pied du dernier passage du Mur de Grammont, et à partir de là, j’étais à contre-temps pour tout le final ». À vingt-cinq bornes du but, il a ainsi dû sérieusement s’employer pour remonter le peloton et prendre place dans un groupe de poursuite d’une vingtaine d’hommes, en chasse derrière Tim Wellens et Arnaud De Lie, sortis dans le Mur. Plusieurs offensives ont ensuite émané au sein de ce même groupe pour retrouver l’avant, quatre coureurs sont parvenus à opérer la jonction, et Valentin Madouas a lui fourni son démarrage dans l’Onkerzeleberg, à douze kilomètres du but.

Le Breton a distancé l’ensemble de ses concurrents et a pu recoller au groupe de tête en tout juste un kilomètre. « Ce n’était pas facile de savoir quand il fallait faire le jump, disait Frédéric. Il a tenté, ça a marché, et il a été le dernier à rentrer. Il s’est fait mal, mais il le sentait. Quand tu es fort, tu sais que c’est dans les endroits qui font mal qu’il faut y aller ». Au prix d’un bel effort, le Brestois est donc revenu dans le match pour la victoire, mais quelques kilomètres plus loin, dans le Denderoodberg, il n’a pu accrocher les roues de Tim Wellens et Arnaud De Lie au sommet, bien qu’ayant rattrapé et laissé sur place le reste du groupe. « Valentin a fait une belle course et a fourni beaucoup d’efforts, confiait Frédéric. Après coup, on peut toujours se dire qu’il aurait dû en faire moins à certains moments pour être plus frais encore dans le final, mais il était très fort néanmoins. Quand Wellens et De Lie ont attaqué dans la dernière montée, il n’était pas loin de basculer avec eux. Je pense que ça aurait été possible en courant un peu plus juste. Certains sont à l’économie et calculent tout, Valentin n’est pas comme ça. C’est peut-être ce qui lui a manqué, c’est dommage, mais on ne va pas se plaindre car il s’est battu et est allé chercher un gros résultat ».

Le duo belge n’a donc pas été revu avant l’arrivée à Grammont, où Valentin Madouas s’est présenté dans un groupe de cinq dont il a facilement disposé dans les derniers hectomètres pour s’offrir un très joli podium. « Je suis très content des jambes et c’est positif avant les courses canadiennes », glissait Valentin. Le reste du « peloton » en a terminé une quarantaine de secondes plus tard, et Paul Penhoët s’est flanqué d’une convaincante dixième place sur les pentes du Mur de Grammont. « C’est dommage qu’il n’y ait pas eu beaucoup d’écarts au final, car Valentin était loin au général et ça ne le replace qu’en quatorzième place, ajoutait Frédéric. Le bilan de ce Renewi Tour reste plutôt bon avec une cinquième, une quatrième et une troisième places sur les étapes. Dans l’ensemble, le collectif a été très bon. Paul a terminé dixième d’une étape comme celle-là, alors qu’il découvrait un peu les monts belges. Il va ensuite participer à la Bremer Classic, et ça promet une belle fin de saison pour lui. Eddy (20e du général, ndlr) a également réalisé une belle épreuve mine de rien. C’était un bon groupe, aussi avec les anciens Olivier et Fabian qui ont fait les capitaines de route, qui ont conseillé les jeunes et replacé Valentin à maintes reprises ».

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