La quatrième et dernière étape du Tour du Limousin a peut-être été la moins mouvementée de l’épreuve, mais elle a tout de même eu le droit à son lot de rebondissements. Sur le circuit de Limoges, le maillot jaune a en effet craqué et ainsi abandonné son bien au profit de Warren Barguil. Au terme d’une ultime boucle très animée, Valentin Madouas a lui tenté le tout pour le tout dans les derniers hectomètres, mais il n’a pu reprendre un homme échappé et s’est finalement classé troisième sur la ligne. Sébastien Reichenbach achève lui l’épreuve au quatrième rang.
« J’ai attendu un peu trop longtemps », Valentin Madouas
En direction de Limoges, la côte de Saint-Denis-des-Murs, empruntée après seize kilomètres, pouvait faire office de rampe de lancement pour la quatrième et dernière étape du Tour de Limousin. Pourtant, l’échappée du jour est parvenue à s’extraire au préalable grâce au concours de quatorze hommes, dont Simon Guglielmi pour la Groupama-FDJ. « Comme hier, j’avais vraiment envie d’aller à l’avant ce matin, car ce sont des circuits qui me conviennent bien, confiait le jeune homme. Je n’étais pas super les deux premiers jours en raison de maux de ventre, et je m’étais dit que je devais tenter de loin aujourd’hui ». Au sein d’un groupe relativement conséquent, il a pu cumuler jusqu’à six minutes d’avance sur le peloton, mais ce dernier s’est rapproché à trois minutes après quatre-vingt kilomètres de course. C’est à ce moment précis que Matthieu Ladagnous, Thibaut Pinot et Sébastien Reichenbach ont déclenché une offensive groupée. « C’était un peu improvisé, souriait le Franc-Comtois. Nous grimpeurs avions des fourmis dans les jambes, mais on s’est vite rendu compte que nous étions les seuls motivés à dynamiter un peu la course. On est aussi vite arrivés au sommet de la bosse… C’est un peu frustrant pour nous, mais on a voulu voir ce que ça pouvait donner ». Tout le monde est rentré dans le rang, et le peloton a dès lors repris un tempo régulier qui lui a permis d’aller chercher les échappés à quinze bornes de la ligne, sur le circuit de Limoges. « On avait un bon groupe, mais les mecs ne roulaient pas, ils n’insistaient pas, et on a vite perdu du temps dans le final, relatait Simon. J’ai tenté dans l’avant-dernière montée mais ça n’a pas fonctionné. Quand on s’est fait reprendre, j’ai essayé de replacer les mecs une dernière fois puis je me suis écarté. Je reste content de ma journée ».
Le peloton a ainsi entamé le dernier tour du circuit limougeaud groupé, mais quelques offensives ont ensuite fait céder le maillot jaune Dorian Godon, et l’intensité n’est donc plus retombée jusque dans les tous derniers kilomètres. « C’était une course d’attente jusque dans le final, assurait Valentin Madouas. On aurait voulu dynamiter un peu les choses, mais étant donné que la course n’avait pas été assez dure jusque-là, on a vraiment attendu le dernier moment. Mon rôle était de patienter jusqu’au dernier tour et de placer une attaque tranchante. Je me suis préservé, comme prévu. J’ai voulu y aller à deux kilomètres, mais je me suis dit que c’était un peu loin. Sauf que ça a continué d’attaquer et tout le monde était en fait cuit ». Warren Barguil et Franck Bonnamour se sont notamment expliqués pour la victoire finale, mais c’est finalement le Hongrois Erik Fetter qui s’est fait la malle pour l’emporter. Sorti en contre dans les derniers hectomètres, Valentin Madouas est bien revenu sur ses talons, mais s’est fait subtiliser la deuxième place par Luca Wackermann. « On se fait un peu avoir bêtement, regrettait le Breton. J’ai attendu un peu trop longtemps, c’est dommage ». « On visait la victoire d’étape avec Valentin et on n’est pas passés loin, reprenait Thibaut. Matteo, Seb et moi avons eu un peu de mal sur ces parcours techniques pour bien nous placer et aider Valentin dans le final. C’est dommage de louper la victoire aujourd’hui ». Au terme de cette dernière journée de course, conclue dans le « peloton », Sébastien Reichenbach a lui grignoté un rang au général pour achever son séjour limousin en quatrième position.
« Cette course va me faire beaucoup de bien », Thibaut Pinot
« On ne se faisait pas trop d’illusions concernant le général ce matin, on savait qu’il serait compliqué de remonter, enchaînait Yvon Madiot. Mais ce top 5 était bien le minimum qu’on méritait. On a vraiment fait la course cette semaine, on a été très actifs sur les quatre jours Nous avons été l’équipe qui a le plus attaqué dans les endroits stratégiques. Cette quatrième place n’est pas négligeable. Il nous manque seulement une victoire d’étape, et je pense que Valentin en était capable aujourd’hui. Les points positifs sont aussi le bon retour de Thibaut et le bon comportement d’ensemble des gars ». Scrutée par tous, et extrêmement attendue par le principal concerné, la reprise du grimpeur de Melisey n’a souffert d’aucun accroc. « Le bilan est très bon et les sensations sont bonnes, concluait-il ce vendredi soir. Il reste évidemment du boulot, mais avec six semaines d’entraînement dans les jambes, je suis tout de même plutôt pas mal. Cette course va me faire beaucoup de bien pour la suite. Avoir galéré pendant ces quatre jours va me permettre de bien progresser. Je n’ai pas souffert du dos non plus, malgré des routes un peu cabossées. C’est plutôt bon signe. Je suis compétiteur, alors j’aurais aimé peser encore davantage sur la course mais il faut prendre son mal en patience. Je vais maintenant prendre la direction du Tour du Poitou-Charentes. Il y a un chrono qui m’intéresse et j’ai envie de me jauger. Je le ferai à bloc et le reste de la semaine me permettra d’accumuler les kilomètres ».
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