Au terme d’une édition 2020 de Paris-Tours décousue, mais aussi rendue particulièrement sale en raison des chemins de vignes récemment instaurés, Valentin Madouas est passé tout proche d’un joli podium. Après avoir pris le relais de Rudy Molard dans cette course de mouvements, le jeune Breton est arrivé au sprint pour la troisième place, derrière Casper Pedersen et Benoit Cosnefroy, mais il a été devancé pour quelques centimètres. Avant de se diriger vers le « Ronde », il signe néanmoins une très solide quatrième place alors que Rudy Molard intègre aussi le top 10 de cette dernière course française de la saison.
« Sur nos 4 coureurs protégés, 2 ont été vite éliminés », Yvon Madiot
C’est un départ bien matinal qui attendait les coureurs du côté de Chartres ce dimanche matin. Peu après 9h30, l’ultime course française du calendrier 2020 était ainsi lancée, pour 213 kilomètres en direction de Tours, et il n’a pas fallu patienter bien longtemps pour voir l’échappée du jour se former avec Evaldas Siskevicius (Nippo Delko One Provence), Elmar Reinders (Riwal), Petr Rikunov (Gazprom-RusVelo), Emiel Vermeulen (Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole), Mikel Aristi (Euskaltel-Euskadi) et Sergio Roman Martin (Caja Rural-Seguros RGA). Les six hommes d’Yvon et Marc Madiot restaient pour leur part bien au chaud au sein du peloton en prévision du final. Pour autant, ils demeuraient vigilants à travers les plaines exposées du Loir-et-Cher, lorsque des bordures se sont momentanément formées à la mi-course. « Il n’y a eu aucune inquiétude de notre côté, assurait Yvon. Les gars ont bien couru devant, ils faisaient bien attention. Nous étions bien placés lorsque les cassures se sont produites et nos six gars étaient dans le premier peloton ». Finalement, le paquet s’est reformé après une trentaine de minutes et c’est donc groupé qu’il s’est dirigé vers les premières véritables difficultés du parcours situées à 50 bornes de la ligne. L’écart avec l’échappée s’est alors réduit à deux minutes tandis que le tempo se durcissait nettement.
« Nous avions misé sur une course de mouvements, et nous avions ainsi demandé à quatre coureurs de bouger si l’opportunité se présentait, exposait Yvon. Il y avait forcément Valentin et Rudy, mais aussi Anthony Roux et Bruno Armirail. Malheureusement, ça s’est mal passé pour ces deux derniers. Anthony Roux a crevé dans le premier secteur, et le temps de le dépanner, il s’est retrouvé très loin. Bruno a subi le même sort. Sur nos quatre coureurs protégés, deux ont donc été vite éliminés, dès le premier chemin de vignes. Il y avait beaucoup de pierres sur ce secteur, c’était particulièrement sale, et il y a dû avoir une trentaine de crevaisons ! ». La sélection s’est donc d’abord opérée par l’arrière au sein du peloton, avant qu’un groupe de cinq hommes ne s’enfuie quelques instants plus tard. Au son sein, Rudy Molard, qui a alors résisté aux coups du butoirs de Benoit Cosnefroy pendant une quinzaine de kilomètres alors que l’échappée matinale était revue. « Malgré notre entame du final compliquée, nous avions bien rétabli la situation avec Rudy, qui s’est retrouvé devant avec Cosnefroy et Pedersen, poursuivait Yvon. Il coince malheureusement dans le mur le plus dur (côte de la Rochère, 500m à 10%) et il n’a jamais pu revenir ».
« C’est frustrant », Yvon Madiot
Relégué à une dizaine de secondes, Rudy Molard a progressivement perdu du temps sur le duo de tête, où la collaboration était de mise. Il a ensuite vu le retour, à une vingtaine de kilomètres, d’un gros groupe de chasse où se trouvait son collègue Valentin Madouas. « J’ai dit à Valentin d’essayer d’attaquer dans le secteur le plus long, l’avant-dernier, s’il en était capable, poursuivait Yvon. Il a réussi à sortir avec quatre coureurs mais il y avait Bardet et Nieuwenhuis, qui faisaient leur boulot d’équipier et qui ne roulaient pas. Ils n’étaient donc que trois à rouler, face aux deux qui collaboraient devant. Ils sont revenus tout près, à dix secondes, mais ils n’ont jamais pu recoller ». Le mano à mano entre les deux groupes dans le final a ainsi tourné à l’avantage du duo Cosnefroy-Pedersen qui s’est joué la gagne dans la longue avenue de Grammont. Le Danois l’a alors emporté au sprint tandis que son coéquipier Joris Nieuwenhuis soufflait la troisième place au coureur de la Groupama-FDJ, pour un rien. « Valentin était un peu déçu car il estimait qu’il avait bien manœuvré, relatait Yvon. Il nous disait : « je suis parti de derrière et je les ai bien surpris ». Il a effectivement pris 2-3 longueurs mais Nieuwenhuis, qui n’avait pas roulé depuis vingt kilomètres, est venu le sauter sur la ligne ».
Après sa onzième place dans la Flèche Wallonne, Madouas signe un nouveau résultat probant dans une belle Classique, alors que Rudy Molard confirme lui aussi sa belle forme du moment avec une dixième place à l’arrivée. « On voulait vraiment monter sur le podium, concluait Yvon. C’est frustrant que cette troisième place nous échappe pour quelques centimètres, mais il faut aussi rappeler qu’on s’est retrouvés en difficulté dès le premier secteur. Nous n’avions plus que deux coureurs pour le final mais ils ont tous les deux parfaitement répondu présent. Ils marchent bien. Valentin continue de confirmer, mais un podium ou une victoire serait aussi le bienvenue pour valider tout ce travail, et ça ferait du bien au moral ! ». La semaine prochaine, les deux hommes forts du jour côté Groupama-FDJ ont rendez-vous pour leur premier Tour des Flandres, aux côtés d’un Stefan Küng également fringuant actuellement.
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