Il a tout lâché sur les 26,1 kilomètres du contre-la-montre faisant figure de quatrième étape, mais ce vendredi, Valentin Madouas a été contraint de rendre son maillot jaune de leader sur le Tour Luxembourg. Malgré tout solide dixième de l’épreuve chronométrée, il demeure en embuscade au classement général, en quatrième position à vingt-et-une secondes. Son coéquipier Kevin Geniets a lui signé la sixième place de l’étape et s’est ainsi reclassé en cinquième position au général. Le duo franco-luxembourgeois peut donc encore nourrir des espoirs pour la dernière étape, samedi.
Depuis le début de l’épreuve, ce quatrième acte était annoncé comme décisif. Autour de Remich ce vendredi, le Tour Luxembourg allait sans nul doute connaître des changements au classement général à l’issue d’un contre-la-montre de 26,1 kilomètres exigeant. « C’était un très beau parcours, soulignait Frédéric Guesdon. Il y avait une belle bosse (1,6 km à 8,8%) dès le départ, après deux kilomètres. Il y avait ensuite une descente pas très technique, sur une belle route, puis une portion de plat de 3-4 kilomètres avant d’attaquer la deuxième bosse, un peu moins raide (2 km à 5%). On retrouvait derrière une autre belle descente, puis huit kilomètres tout plats pour finir. Il fallait être assez complet, et ça convenait plutôt à Valentin et Kevin, qui préfèrent quand c’est un petit peu bosselé ». Autre facteur notable de la journée : la météo, fluctuante. « Les premiers ont eu beau temps, comme Clément, puis il y a eu une bonne averse, précisait Frédéric. C’est quasiment redevenu sec pour le dernier paquet de coureurs et je ne pense pas que ça ait trop faussé l’étape ou le général ». Clément Davy a pour sa part profité de belles conditions pour boucler le parcours en 34’51, établissant d’abord le meilleur temps provisoire puis siégeant un long moment sur le podium. Dans la dernière heure de course, l’arrivée des favoris a néanmoins largement fait évoluer le classement.
« On est à notre place », Frédéric Guesdon
Kévin Vauquelin (Arkéa-Samsic) a d’abord pris la tête, avant d’être devancé par Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo). Du côté de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, Kevin Geniets s’est arraché sur ses terres et a coupé la ligne avec le quatrième temps provisoire, avant de rétrograder au sixième rang, à vingt-cinq secondes. Une vingtaine de minutes plus tard, c’est Valentin Madouas, paré de son maillot jaune, qui en a terminé. En retard de dix-huit secondes à l’intermédiaire par rapport au Danois, le Breton en a concédé vingt supplémentaires dans la deuxième partie mais a malgré tout établi le dixième chrono de la journée. Cela n’a toutefois pas été suffisant pour rester aux commandes du général, également propriété de Skjelmose. « Les gars ont fait leur maximum, assurait Frédéric. On savait que ça allait être compliqué de garder le maillot face à des spécialistes, mais on espérait quand même car le parcours aurait pu être pire, et on avait dix-huit secondes sur un bon nombre de concurrents. Ceci étant, on n’a pas de regrets. On est à notre place. Ce n’est pas non plus évident quand tu n’as pas l’habitude de faire tous les chronos à bloc, mais c’est de l’expérience engrangée ». « Je suis quand même satisfait, j’ai fait un bon chrono, jugeait Valentin. J’avais dit qu’il me fallait quarante secondes, je termine à trente-huit. Il m’en manque un petit peu, mais les jambes étaient bonnes et je n’ai pas de regrets. C’est comme ça, ce n’est pas très grave, il reste encore une étape demain ».
Ce samedi, Valentin Madouas abordera le dernier acte autour de la capitale du Grand-Duché en qualité de quatrième du général, à vingt-et-une secondes du leader, alors que Kevin Geniets siège tout juste un rang derrière, avec un retard de vingt-cinq secondes. « Ça reste jouable. Il faut gagner l’étape et prendre dix secondes, c’est tout, souriait le puncheur tricolore. C’est facile à dire, mais plus dur à faire. Le leader a une grosse équipe pour l’encadrer mais on verra comment ça se passe ». « Il y a moyen de tenter dans le final, concluait Frédéric, même si prendre dix secondes sera compliqué. Skjelmose était parmi les meilleurs hier au sommet de la bosse. Il sera dur à détrôner, mais on ne sait pas ce qu’il peut se passer. Si la course est suffisamment dure, pourquoi pas ? En tout cas, on tentera. On n’a rien à perdre et il y a aussi une victoire d’étape à aller chercher ».
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