À peu de choses près, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ et Valentin Madouas terminaient la saison 2021 de la plus belle des façons. Quelques minutes après la victoire de Stefan Küng sur le Chrono des Nations, le Breton n’est pas passé loin de l’imiter lors des Boucles de l’Aulne, dernière manche de la Coupe de France FDJ, mais surtout dernière épreuve sur route de l’année. À Châteaulin, au terme d’une belle course collective, le puncheur brestois s’est finalement adjugé une deuxième place frustrante, mais venant néanmoins confirmer sa belle fin de saison.
« On peut tirer notre chapeau à Simon », Thierry Bricaud
Il était, ce dimanche 17 octobre, l’heure de refermer le grand livre de la saison 2021. Mais avant cela, quelques lignes restaient à écrire. Si Stefan Küng participait au Chrono des Nations aux Herbiers, c’est bien en Bretagne, sur les Boucles de l’Aulne, que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ prenait part à sa toute dernière course en ligne de l’année. Elle pouvait pour l’occasion s’appuyer sur deux locaux, Olivier Le Gac et Valentin Madouas, mais aussi sur Simon Guglielmi, Lars van den Berg, Clément Davy, Ignatas Konovalovas et Alexandre Balmer. Ces derniers efforts de la saison ont immédiatement donné lieu à une course très mouvementée, si bien qu’une trentaine de coureurs se faisaient la malle après seulement une vingtaine de kilomètres. « Comme souvent en Coupe de France, il y a toujours eu de la course. Une partie de la course s’est décantée assez vite mais ça ne s’est jamais vraiment posé », confirmait Thierry. Au sein du premier groupe, l’équipe comptait ses deux Bretons ainsi que Van den Berg et Guglielmi. Et c’est justement ce dernier, après environ cinquante kilomètres qui a formé l’échappée du jour en compagnie de Valentin Ferron (TotalEnergies), Stan Dewulf (AG2R-Citroën) et Pierre-Luc Périchon (Cofidis). « Ils ont fait pratiquement toute la journée à quatre devant », rapportait Thierry. Néanmoins, le représentant de la Groupama-FDJ n’a pas tout fait pour favoriser les desseins du quatuor. « De par ses jambes, il savait qu’il n’allait pas conclure, expliquait Thierry. En revanche, on avait un point d’appui devant qui permettait de perturber l’échappée et de garder une chance de gagner avec Valentin, Olivier voire Lars. Ceci dit, Simon a vraiment fait du bon boulot. C’est un joli clin d’oeil et c’est à l’image du personnage. C’est quelqu’un de posé et d’intelligent, et même s’il nous quitte l’année prochaine, il est resté pro jusqu’à sa dernière course. Pour cela, on peut lui tirer notre chapeau ».
« La déception prime », Valentin Madouas
À une soixante de kilomètres du but, après le dernier passage du Menez Quelerc’h, le quatuor a entamé la première des huit petites boucles avec à peine vingt secondes sur le contre. Cet écart a néanmoins gonflé faute d’une réelle entente au fil des tours, si bien qu’il était de plus d’une minute et trente secondes à quatre tours du terme. « Il ne fallait pas trop trainer, mais le problème est que Valentin focalisait beaucoup l’attention derrière, ce qui est normal », ajoutait Thierry Bricaud. « Olivier m’a beaucoup soulagé en allant dans les coups dans un moment où c’était super important de récupérer », certifiait Valentin. « Olivier a durci un peu la course, puis Valentin a fait la décision à l’approche du final », complétait Thierry. Moteur d’un groupe de six poursuivants, le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est finalement parvenu à opérer la jonction au passage sur la ligne, au son de cloche annonçant le dernier tour. Mais à peine revenu, il a vu Dewulf relancer et hésité à prendre son sillage. « J’ai fait une faute, j’aurais dû le suivre, mais il y a eu un gros marquage, justifiait Valentin. Les équipes qui avaient deux coureurs ne voulaient pas se sacrifier, et c’était donc compliqué pour moi de manoeuvrer. Une fois qu’il avait pris de l’avance, c’était foutu… » Profitant de la désorganisation derrière, le Belge a très vite bénéficié d’un écart de vingt secondes et l’a maintenu jusqu’au bout. Les poursuivants se sont donc battus pour les places d’honneur et Valentin Madouas s’est adjugé la meilleure d’entre elles, la deuxième. « C’était un sprint dur et d’usure, donc c’était son élément, relatait Thierry. Malheureusement, on est tombé sur un client. C’est dommage car il y avait la place… » Et Valentin de compléter : « Forcément, la déception prime, car c’est très dommage de passer encore à côté. Les gars de l’équipe ont fait un super boulot, notamment Simon pour sa dernière avec nous. J’aurais voulu gagner aujourd’hui. Je pense qu’on méritait la victoire collectivement. Il n’a pas manqué grand-chose ».
Sur l’autre front, Stefan Küng était lui parvenu, quelques instants auparavant, à récolter un nouveau succès pour l’équipe. « Si on avait pu faire pareil, ça aurait évidemment été l’idéal », confiait Thierry. Quant à Valentin Madouas, il a ajouté à sa victoire sur la Polynormande, un cinquième podium cette saison tout en grimpant à la troisième place de la Coupe de France. « Il a réalisé une très belle fin de saison, assurait encore son directeur sportif. En termes de victoires sur l’année, ce n’est peut-être pas énorme, mais quand on est présent de la fin du Tour jusqu’au 17 octobre, en étant performant, avec les championnats d’Europe et du monde qu’il a réalisés, c’est quand même signe d’une bonne santé. Valentin gagnera des courses, c’est évident. Il lui faut simplement la bonne ouverture et un peu plus de réussite. D’un point de vue collectif, on n’a pas énormément gagné dans cette fin de la saison, mais l’état d’esprit était vraiment bon. C’est avec cette mentalité qu’on ira chercher des victoires, c’est certain. Tout cela nous permettra de repartir avec des certitudes et de la confiance l’année prochaine ».
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