L’attente est désormais terminée. Non loin de sa région d’origine, Valentin Madouas a ce dimanche 15 août retrouvé le chemin de la victoire à l’occasion de la Polynormande. Au terme d’une course offensive, qu’il a un temps mené de front avec son collègue Simon Guglielmi, le puncheur de 25 ans est parvenu à régler au sprint ses deux ultimes concurrents pour s’offrir son deuxième succès professionnel après Paris-Bourges, il y a trois ans. À l’arrivée, son soulagement était à la hauteur de l’attente.
« Ils ont tous adhéré à la stratégie offensive », Yvon Madiot
Après une pause de deux mois, la Polynormande venait ce dimanche relancer le calendrier de la Coupe de France FDJ. Au départ d’Avranches, certains faisaient d’ailleurs leur rentrée des classes quelques semaines après le Tour de France. C’était notamment le cas de Bruno Armirail et Valentin Madouas au sein de l’Équipe Groupama-FDJ, mais les ambitions ne s’en retrouvaient pas pour autant mesurées. En charge du groupe accueillant également Laurence Pithie et Paul Penhoët en provenance de la Conti, Yvon Madiot relatait ainsi : « Nous avons eu un bon briefing ce matin. Il y avait de l’envie chez les gars, et c’est toujours le plus important. Ils avaient la volonté d’être devant et de faire un gros résultat. On avait imaginé deux situations. La première était que l’échappée aille jusqu’au bout et qu’on tente de s’y glisser. La seconde était d’attendre et d’agir dans le final. Ils ont tous adhéré à la stratégie offensive et à l’intention de se mettre immédiatement dans le match ». Cela n’a pas tardé à s’illustrer sur le terrain. Après quelques premières attaques annihilées, un joli groupe s’est formé après environ quinze kilomètres, avec Valentin Madouas et Simon Guglielmi en son sein. « On s’est retrouvés avec une dizaine de bons coureurs et on a alors tenté le coup de loin », poursuivait Yvon Madiot. Au sein de l’échappée, ses deux poulains se voyaient notamment accompagnés de Victor Lafay, Anthony Perez (Cofidis), Romain Hardy (Arkéa-Samsic) ou encore Dorian Godon et du tenant du titre Benoit Cosnefroy (AG2R-Citroën).
« On avait prévu d’être très offensifs, confirmait Valentin. J’ai accompagné les coups, Simon aussi, et on a bien répondu présent. C’était super de se retrouver à deux sur dix devant. On était ainsi aussi bien représentés que les autres équipes. C’était idéal ». Naturellement dangereuse, l’échappée a toujours été maintenue autour de la minute par le peloton. Après six des douze tours du circuit local de Saint-Martin-de-Landelles, le peloton se rapprochait même à une trentaine de secondes tandis que les offensives démarraient déjà au sein de l’échappée. « Simon a lâché à ce moment-là, mais il avait fait un super travail au préalable et je l’en remercie », glissait Valentin. « L’échappée s’est cassée une première fois, puis il y a eu un petit moment de latence pendant 2-3 tours où tout le monde comptait un peu ses coups de pédales », précisait Yvon Madiot. À deux tours du terme, les six rescapés de l’échappée parvenaient néanmoins à reprendre une minute d’avance sur un peloton réduit et déjà éprouvé. Un peu plus loin, Valentin Madouas tentait une première fois d’écrémer le groupe de tête mais ce n’est qu’après la cloche annonçant le dernier tour que le Brestois parvenait à faire la décision. « Dans ce dernier tour, Valentin a attaqué dans la première partie de la bosse et ils se sont isolés à trois, expliquait Yvon. À l’approche du sommet, Cosnefroy a attaqué mais il a été suivi ». À huit kilomètres de l’arrivée, le coureur de la Groupama-FDJ s’est alors retrouvé face au tenant du titre et à Anthony Perez, mais aucun membre du trio ne s’est extirpé avant le dernier kilomètre, laissant donc la place à un sprint en petit comité.
« Une délivrance », Valentin Madouas
« Il y a eu un petit moment où ça s’est regardé, racontait Yvon. Valentin était sûr de ses jambes. Il était méfiant, mais n’a pas tremblé ». « Je me sentais bien dans le final, mais je n’étais pas forcément très serein pour le sprint, commentait le jeune homme. J’étais avec deux coureurs qui ont je pense une puissance intrinsèquement supérieure à la mienne. C’est aussi pourquoi j’ai voulu durcir dans la première bosse du circuit. Je pensais être le moins rapide des trois, mais après une course aussi usante, on ne sait jamais comment ça peut se passer. De toute façon, je savais que pour essayer de l’emporter, il fallait lancer tôt, et surtout lancer en premier surtout pour créer un petit écart. J’y avais pensé au départ, et j’ai réussi à le faire. J’ai lancé aux 250 mètres et ça l’a fait. Ça a vraiment été une délivrance ». À la recherche d’une victoire depuis quasiment trois ans, le Brestois a ainsi pu laisser éclater sa joie et savourer cette gagne tant attendue. « Il a eu un début de saison en dents de scie, mais lui comme nous avons gardé confiance, soutenait Yvon Madiot. Il a bien travaillé après le Tour, a retrouvé des fondamentaux et s’est pleinement concentré sur cette fin de saison ». « Cette victoire fait très plaisir, complétait Valentin. Elle est d’autant plus belle qu’elle arrive après des moments plus ou moins compliqués. On n’a pas fait le Tour qu’on voulait faire et on s’est un peu remis en question. Reprendre de cette manière, ça permet de bien se remettre en route et de partir sur le dernier bloc de travail de la meilleure des façons ». Il en a enfin profité pour remettre en marche le compteur de la Groupama-FDJ, qui affiche désormais vingt succès en 2021.
1 commentaire
Jac34
Le 16 août 2021 à 16:00
C’est vrai que depuis quelque temps Valentin était devenu discret. Il y a plusieurs mois j’avais constaté qu’avec David lorsqu’ils étaient au départ , forcément en fin de course ils apparaissent dans les premières places du peloton. C’était réjouissant car ils étaient présents et visibles. Que Valentin revienne au premier plan et donc une bonne nouvelle.