En l’absence de Thibaut Pinot ou David Gaudu, Valentin Madouas s’est vu confier les clés du camion lors du Mont Ventoux Dénivelé Challenge, ce jeudi. À la tête d’un groupe très jeune, le Breton de 24 ans a parfaitement géré son effort dans l’ascension finale pour aller décrocher une bonne dixième place au sommet du Géant de Provence. Un signal encourageant à une semaine du Critérium du Dauphiné, son prochain rendez-vous.
« Lewis n’a pas aimé le premier passage sur le Ventoux, mais il a fini », Thierry Bricaud
Absent au programme du prochain Tour de France, le Mont Chauve était ce jeudi proposé aux coureurs sous le format d’une Classique, lancée la saison dernière. Cette fois-ci, c’était même double ration du Ventoux, même si aucune des deux ascensions n’était prévue jusqu’à son sommet ; la première ayant été planifiée jusqu’au Chalet Reynard, et la seconde contrainte de s’interrompre à quelques hectomètres de l’arrivée traditionnelle en raison de travaux sur le sommet. Malgré tout, c’est un coriace dénivelé positif de 4000 mètres qui attendait les coureurs sur les 180 kilomètres de course. Invités à rejoindre la WorldTeam pour l’occasion, les jeunes Britanniques Lewis Askey et Jake Stewart, issus de la Conti, ont connu des fortunes diverses. Le premier cité a pu intégrer l’échappée du jour, en compagnie de sept autres coureurs, lui permettant ainsi d’entamer le premier passage par le Ventoux en tête. Son compatriote, en revanche, était contraint à l’abandon. « Jake a été pris dans une chute, précise Thierry Bricaud. Heureusement, il n’y a rien de grave, mais il ne pouvait pas continuer ». « Devant, reprend Thierry, Lewis n’a pas aimé le premier passage sur le Ventoux. Il a été récupéré et lâché par le peloton, mais il a quand même fini ! » (sourires)
Dans cette première vraie difficulté de la journée, située à la mi-course, le peloton s’est d’ailleurs délesté de la moitié de son effectif. « Après le premier passage, il nous restait Valentin et Tobias dans le peloton principal, indique Thierry. C’est monté sur un tempo assez costaud d’Astana. Ils ont fait un petit écrémage. Il ne restait plus que 60-70 coureurs à la bascule. Ensuite, Tobias et Valentin sont restés bien placés au chaud dans le peloton. Il n’y avait de pièges ou de dangers particuliers, et l’approche du Ventoux est très limpide, sur une route assez large. Ensuite, la montée finale s’est résumée à un match entre les meilleurs et ce sont les jambes qui ont parlé ». Quelque peu distancé du groupe des favoris à onze kilomètres de l’arrivée, Valentin Madouas ne s’est pas pour autant affolé. Bien au contraire. « Valentin a fait une belle montée, acquiesce Thierry. Une fois qu’il a décroché, il a géré. Il est resté à 100-200 mètres des favoris pendant toute la montée jusqu’au Chalet Reynard, puis il a tout lâché pour finir et il réalise un très beau final ».
« Valentin termine fort », Thierry Bricaud
Une tactique payante puisque le puncheur breton a repris les concurrents les uns après les autres pour finalement accrocher sur le fil la dixième place. « Il avait prévu de gérer l’ascension ainsi, poursuit Thierry. Il ne voulait pas exploser, d’autant qu’il fallait gérer de grosses chaleurs aujourd’hui. Qui plus est, Valentin n’est pas non plus un pur grimpeur à la base. Il a forcément un peu subi, mais il a géré. Et il a bien fait puisqu’il termine fort. J’avais compté les coureurs devant lui et je savais qu’il était tout proche de la dixième place. Or, Valentin marche un peu au défi, il aime être challengé. Il savait qu’il pouvait aller chercher un top 10 et il est allé le chercher tout seul comme un grand. C’est une petite récompense pour lui ». Il s’agit également d’un signal positif à une semaine de sa prochaine échéance, le Critérium du Dauphiné. « Quand on voit les coureurs devant lui, il n’y a rien d’illogique. Il n’y a que des vrais grimpeurs, conclut Thierry. 48 heures après un top 15 sur la Route d’Occitanie, faire dixième au Ventoux signifie effectivement qu’il est plutôt en bonne santé. C’est rassurant pour la suite, et il ne faut pas se tromper d’objectifs. L’objectif, pour lui, c’est la fin du mois ».
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