Devant son public, Valentin Madouas était naturellement extrêmement motivé ce dimanche, sur la Bretagne Classic. Le puncheur brestois a donc tenté son va-tout dans le final vers Plouay, à l’issue d’une course de mouvements à laquelle l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pris sa part. Néanmoins, son attaque dans l’ultime côte n’a pas été suffisante pour faire une différence. C’est un groupe d’une vingtaine d’hommes qui s’est alors joué la victoire au sprint, et il a obtenu la quinzième place.
C’est une longue journée qui se profilait pour les coureurs ce dimanche autour de Plouay. Pas moins de 255 kilomètres composaient la 86ème édition de la Bretagne Classic, mais le parcours n’incluait pas les deux secteurs empierrés initialement prévus, jugés trop dangereux par certaines équipes et l’Union Cycliste Internationale. Les difficultés, pour autant, ne manquaient pas, puisqu’une quinzaine de côtes venaient agrémenter la deuxième partie de course. Avant de l’aborder, il a néanmoins fallu couvrir quelques 150 kilomètres que Luke Rowe (Ineos Grenadiers), Pierre Rolland (B&B Hotels-KTM), Yevgeniy Gidich (Astana-QazaqstanTeam), Chris Hamilton (DSM), Johan Meens (Bingoal Pauwels Sauces-WB) et Martin Urianstad (Uno-X) ont parcouru en tête. Toujours en contrôle, le peloton n’a véritablement accéléré qu’à soixante-dix kilomètres tandis queMichael Storer et Lewis Askey protégeaient parfaitementleurs leaders aux avant-postes. Quelques minutes plus tard, les grandes manœuvres ont débuté, et Kevin Geniets s’est glissé dans un premier contre de six hommes. « À 80 bornes de l’arrivée, on retrouvait des petites routes et il fallait anticiper,expliquait Benoît Vaugrenard. L’épouvantail était Van Aert, donc le but était d’avoir un coup d’avance ». « L’objectif était de faire une course de mouvements, car sur un circuit comme celui-ci, il vaut toujours mieux avoir un temps d’avance qu’untemps de retard, confirmait Valentin Madouas. Si on se retrouve à contre-temps, on peut perdre la course rapidement ».
« Il me manquait un petit quelque chose », Valentin Madouas
Derrière le Luxembourgeois, Stefan Küng a également essayé de partir en chasse, mais seul Kevin Geniets a finalement opéré la jonction avec l’échappée à 45 kilomètres de la ligne, en compagnie de neuf coureurs. Ce groupe a compté jusqu’à une minute d’avance, mais au sortir d’une portion de transition, la course a de nouveau explosé dans la côte de Marta, à un peu plus de vingt-cinq kilomètres du but. Geniets a été distancé à l’avant, alors que Van Aert a lancé les hostilités à l’arrière. Valentin Madouas a répondu à cette première offensive, puis c’est son compère David Gaudu qui a tenté d’anticiper dans la foulée. La tentative s’est avérée infructueuse et le peloton était très largement amaigri avant le premier passage sur la ligne à treize kilomètres du but. Quelques hommes ouvraient encore la route alors que Valentin Madouas veillait au grain dans le groupe des favoris. « Il était un peu isolé, confessait Benoît. Stefan a été pris dans une chute et s’est retrouvé dernier du peloton, ça a été compliqué. Il n’avait sans doute pas non plus récupéré du Tour du Poitou-Charentes. Quant à Arnaud, il était un peu court physiquement ». Constamment vigilant aux mouvements de Van Aert, Valentin Madouas a suivi les principales estocades. Puis, lorsque le dernier attaquant a été avalé dans la côte du Lézot, le Breton a tenté de contrer dans un ultimeeffort. Il a certes ouvert une brèche avec Oliver Naesen et Wout Van Aert dans son sillage, mais le reste du « peloton » a recollé quelques hectomètres plus loin.
« Je pense que j’étais bien physiquement mais il me manquait un petit quelque chose pour pouvoir vraiment sortir dans le final, expliquait Valentin. On a tenté le tout pour le tout dans la dernière côte, mais ils étaient quand même très fortsderrière ». La victoire s’est donc jouée au sprint, parmi une vingtaine de coureurs, et Van Aert a cueilli le bouquet sur la ligne. Valentin Madouas s’est lui classé quinzième. « Je voulais attendre le dernier moment, mais j’étais beaucoup trop loin à 500 mètres et je me suis retrouvé bloqué dans les roues, ajoutait-il. Malgré tout, on a pris la course du bon côté, on a donné le maximum, on n’a pas de regrets à avoir. Onaurait forcément voulu faire une meilleure performance, mais c’est comme ça ». « On est évidemment déçus car on venait avec d’autres ambitions, on n’a pas pesé comme on le souhaitait, mais ça fait partie de la course », ponctuait Benoît.