Depuis jeudi dernier, « La Conti » Groupama-FDJ sillonnent les routes bretonnes à l’occasion d’une des épreuves phares de son calendrier. Sur le Tour de Bretagne, les hommes de Jérôme Gannat ont pour l’heure récolté deux podiums et un top-5 en quatre étapes. Si le classement général est à oublier depuis une « journée sans » lors du troisième acte, l’équipe bisontine a désormais les yeux rivés sur une victoire.
Vingt-cinq formations, dont la plupart des équipes de développement, s’étaient donc données rendez-vous à Locmaria-Plouzané jeudi dernier pour le lancement du Tour de Bretagne 2024. Le premier acte, en direction de Plougonvelin, ne présentait pas de difficultés insurmontables, et c’est en effet un sprint massif qui a décerné le premier maillot de leader. « C’était une étape nerveuse et courte, le long de la côte, indiquait Alex Chouffe. C’était très joli mais aussi très dangereux et beaucoup de chutes se sont produites. Il y a tout de même eu un sprint à l’arrivée et on avait mis en place le train pour Noah. Malheureusement, à 300 mètres de la ligne, son poisson-pilote Lewis est tombé, ce qui l’a un peu freiné dans son élan. Il a réussi à finir troisième malgré tout, mais sans cette chute, je pense que la victoire était envisageable. Le vainqueur Teutenberg était très costaud, mais Noah avait les jambes pour aller gagner, j’en suis persuadé. C’est dommage, la victoire n’était pas loin ». Le Britannique de 19 ans a, quoi qu’il en soit, permis à « La Conti » de démarrer le Tour de Bretagne du bon pied, décrochant au passage son premier podium à titre personnel cette saison.
« Être un peu plus offensifs », Jérôme Gannat
Vendredi, la deuxième étape apparaissait plus sélective vers Pontivy, où le circuit final de dix kilomètres, à boucler cinq fois, ne présentait quasiment aucune portion plate. « On avait prévu de mettre quelqu’un dans l’échappée, mais les gars n’ont pas pu prendre la bonne et on n’a pas maîtrisé notre sujet de ce point de vue, expliquait Alex. Puis, on s’est fait un peu secouer sur le circuit final et on a davantage subi ». Un homme seul, Alexis Guérin, a finalement réussi à tromper un peloton réduit de moitié pour faire coup double. Dix secondes plus tard, Lewis Bower était encore bien présent pour arracher la quatrième place du sprint, soit la cinquième du jour. « J’étais satisfait de sa prestation car il a réussi à passer les cinq bosses du final parmi les meilleurs, sans jamais être décramponné, ajoutait Alex. Ben Askey a essayé de le remonter dans les trois derniers kilomètres mais c’était compliqué car ça allait très vite et il y avait des virages. Lewis s’est un peu débrouillé tout seul et il s’en est bien sorti. Au bout du compte, un top-5 sur ce type de circuit est un résultat honorable ». À l’issue de ce deuxième acte, trois coureurs de « La Conti » demeuraient en lice pour le général.
Une situation qui n’a pas survécu à la journée de samedi. « Le scénario était un peu bizarre, expliquait Jérôme Gannat. Étant donné que le leader n’avait pas moyen de défendre son maillot, ça ressemblait à une première étape avec beaucoup de mouvements. Pour nous ça a été très compliqué. Il y a eu plusieurs échappées et on n’a quasiment jamais été présents dans les groupes nombreux ». Une quinzaine d’hommes a finalement fait le « break » avant le circuit final de Guérande. « On n’était pas représentés et on n’a jamais eu la possibilité de rouler derrière l’échappée, reprenait Jérôme. On n’était pas les seuls piégés, mais il n’y a jamais eu de coalition pour essayer de rentrer. Un groupe de neuf est même ressorti dans le final et on était encore absents ». La note s’est donc avérée salée à l’arrivée, avec Noah Hobbs comme meilleur représentant en 37e position à plus de 2’30. « Le bilan était très négatif, aussi bien au niveau du résultat que du comportement d’ensemble, pointait Jérôme. On a fait une croix sur le général et on a remis un peu les choses au point dimanche matin. Il fallait désormais se concentrer sur les étapes, être un peu plus offensifs et ne pas rester dans le ventre mou du peloton ».
« C’est encourageant », Jérôme Gannat
La quatrième étape, dimanche, s’est déroulée de manière plus limpide. « On a retrouvé un scénario beaucoup plus classique, car le leader Jakob Söderqvist avait une équipe assez solide », expliquait Jérôme. Cinq coureurs ont donc pris les rênes de bonne heure, et Baptiste Veistroffer est parvenu à résister jusqu’à la ligne pour quinze secondes devant le peloton. « L’homme de tête était très fort mais l’avance était un peu trop importante à l’entrée du circuit final, ajoutait Jérôme Gannat. C’était un circuit assez difficile, seulement 70 coureurs sont arrivés au sprint. Il fallait surtout être très bien placé et accompagner les mouvements. Lewis était bien présent, Ronan aussi, notamment dans le dernier tour. Noah a pu replacer Lewis dans le dernier kilomètre, et Lewis a pris la deuxième place du peloton, la troisième de l’étape. Finir sur le podium est un point positif ». Après quatre étapes, « La Conti » cumule donc deux podiums et un top-5, mais espère naturellement plus ces trois prochains jours. « C’est encourageant, mais on doit être beaucoup plus acteurs, concluait Jérôme. On a été relativement passifs jusque-là. On a certes des bonnes cartes à jouer au sprint, mais on ne peut pas non plus se contenter que de ça ».
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