Le retour à la compétition s’est avéré des plus intenses pour Thibaut Pinot ce mardi, lors de l’ouverture du Circuit Cycliste Sarthe-Pays de la Loire. Pour sa première participation à l’épreuve depuis 2010, le grimpeur franc-comtois a parfaitement suivi les mouvements qui se sont produits à la mi-course et qui ont accouché d’une échappée de haut rang. Au terme d’un bras de fer de près de deux heures face au peloton, les hommes de tête ont réussi à se jouer la victoire à Mamers, et Thibaut Pinot s’est alors classé septième sur la ligne.
La première étape du Circuit Cycliste Sarthe-Pays de la Loire était également, sur le papier, la plus exigeante. Autour de Mamers, près de 2500 mètres de dénivelé positif étaient même relevés sur les 192 kilomètres de course, et plus particulièrement sur la première partie du tracé. Il n’empêche, un sprint massif restait plausible sur ce premier acte, et c’est pourquoi seuls quatre hommes ont pris les devants peu après le départ réel. Sean Quinn (EF Education-Easy Post), Alexander Kamp (Trek-Segafredo), Alexis Gougeard (B&B Hotels-KTM) et Maël Guégan (Team U Nantes-Atlantiques) n’ont toutefois jamais obtenu un avantage supérieur aux trois minutes face à un peloton bien décidé à ne prendre aucun risque. Pour autant, à un peu plus de cent kilomètres du but, la course a complètement changé de physionomie dans le Col des 4 Gardes, où huit hommes sont sortis en contre, dont Thibaut Pinot. « On avait imaginé ce scénario d’une échappée, confiait Yvon Madiot. J’avais fait la reconnaissance du parcours, on savait qu’il n’était pas simple, et c’était même la seule étape difficile de la semaine. Il y avait de bons puncheurs au départ, et s’ils voulaient jouer, c’était aujourd’hui ou jamais. Le plan A était que Thibaut suive dans les côtes, et le plan B était d’attendre le final avec nos sprinteurs ». La première option a finalement été la bonne. Accompagné de Mads Pedersen, Thibaut Pinot a ainsi fait la jonction sur un contre composé de Filippo Ganna, Luke Plapp, Brandon Rivera, Kevin Vauquelin, Axel Zingle et Benoit Cosnefroy.
« Thibaut voulait faire du rythme, il a été servi aujourd’hui », Yvon Madiot
« On s’attendait à ce que ça bouge étant donné que c’était pratiquement la seule difficulté de l’épreuve, confirmait Thibaut. Ça pouvait basculer à ce moment-là et il fallait donc rester vigilant. Je n’étais pas super bien placé quand ça s’est fait, mais le but était d’être devant et c’est ce que j’ai réussi à faire ». Quelques kilomètres plus tard, les poursuivants ont cueilli les échappés matinaux et s’est dès lors engagé un véritable bras de fer avec le peloton. « Il avait des gros moteurs devant, soulignait Yvon. Quand on a vu les gars présents dans l’échappée, on s’est dit que ça n’allait pas être simple d’aller les chercher. Ils ont rapidement pris cinquante secondes, c’est ensuite revenu à vingt, mais ça a finalement plié les ailes derrière ». Sur le circuit local de Mamers, la collaboration est restée efficace au sein du groupe de tête, au point de faire craquer les équipes de sprinteurs à une vingtaine de kilomètres du but. La victoire quasi-assurée, les attaquants ont davantage compté leurs coups de pédales dans le final, et quelques attaques ont même eu lieu à l’approche de l’arrivée. Sous la flamme rouge, quatre hommes ont réussi à légèrement se détacher, et Mads Pedersen a finalement réglé le sprint pour la gagne. Quelques longueurs derrière, Thibaut Pinot a franchi la ligne en septième place. « C’était sa reprise, il a logiquement fini un peu cuit, mais je pense qu’il est content de sa journée, commentait Yvon. Il voulait faire du rythme, et je pense qu’il a été servi aujourd’hui. Il lui faut maintenant bien récupérer de cette journée ». « Je n’étais pas trop sur mon terrain, mais c’est déjà positif d’avoir accroché ce groupe-là fait de rouleurs et coureurs de Classiques, disait Thibaut. Les sensations étaient bonnes pour une reprise, j’ai fait beaucoup d’efforts mais c’est ce pourquoi je suis venu. Ce genre d’effort est impossible à reproduire à l’entraînement. Ça va me faire du bien »
Se profilent désormais trois étapes « moins difficiles », assure Thibaut, qui conviendront davantage aux sprinteurs de l’équipe, Bram Welten et Paul Penhoët.
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