Une reprise pas comme les autres

Le lancement du Tour du Limousin, ce mardi à Isle, sonnait également le grand retour de Thibaut Pinot à la compétition après plusieurs mois d’absence. Pour sa reprise, le Franc-Comtois a été servi dans un premier acte très dynamique et casse-pattes de 183 kilomètres. Christophe Laporte l’a finalement emporté au sprint tandis que Valentin Madouas a pris la douzième place au sein d’un peloton réduit comprenant six hommes de la Groupama-FDJ. Malheureusement, le septième, Lars van den Berg, a été contraint d’abandonner sur chute.

« Lars va nous manquer », Benoît Vaugrenard

Après avoir épinglé son dossard, ce qu’il n’avait fait depuis quatre mois, et avant de s’élancer pour le premier acte du Tour du Limousin, Thibaut Pinot a eu l’opportunité de savourer l’accueil chaleureux réservé par le public de l’Isle ce mardi, pour son grand retour à la compétition. Rapidement, la course a néanmoins repris ses droits puisque le peloton a bataillé pendant une trentaine de minutes au départ avant qu’un quatuor ne se constitue à l’avant de la course. « Au vu du profil, on se doutait qu’il y avait de grandes chances que ça arrive groupé, expliquait Benoît Vaugrenard, à la tête du groupe en compagnie d’Yvon Madiot. Il fallait déjà observer ce qu’il se passait au départ. On avait pour consignes de glisser Lars ou Simon dans l’échappée si elle comptait plus de six ou sept coureurs. Ils sont finalement partis à quatre et sans coureurs réellement dangereux. On a ensuite laissé les équipes de sprinteurs rouler ». Romain Cardis (St-Michel-Auber 93), Julien Antomarchi (Xelliss-Roubaix Lille Métropole), Mikel Alonso Flores (Euskaltel-Euskadi) et José Manuel Diaz (Delko) ont alors compté trois minutes d’avance, mais guère plus. Le peloton est resté à distance sur les routes tortueuses du Limousin, avant que les choses ne s’emballent dans la deuxième partie de course. À 65 kilomètres du but, dans la deuxième difficulté répertoriée du jour que constituait la Côte de Peyrabout, le rythme s’est nettement intensifié et la course a été relancée.

L’échappée a été absorbée au sommet, de nouvelles attaques ont dès lors fusé, et les hommes de la Groupama-FDJ ont participé aux différents mouvements. « Dans le final, on avait donné la consigne de bouger étant donné que plusieurs de nos coureurs marchent bien, ajoutait Benoît Vaugrenard. On sait que sur cette course, on peut vite être débordés si on n’accompagne pas. Le but aujourd’hui n’était pas spécialement d’attaquer mais de suivre et voir s’il y avait des opportunités à saisir en fonction. On a plusieurs cartes, et sur ce genre de course, il ne faut pas hésiter à prendre des risques. Si tant est qu’ils aient les jambes ». Aucune offensive n’a finalement abouti ce mardi, malgré la multitude d’attaques ayant émané du peloton dans les cinquante derniers kilomètres. Soixante coureurs sont alors arrivés au sprint et Christophe Laporte l’a emporté. Valentin Madouas a pris la douzième place du jour, tandis que cinq de ses collègues ont également terminé dans le premier peloton. Il en manquait donc un à l’appel, à savoir Lars van den Berg, malheureusement victime d’une lourde chute et contraint à l’abandon à 25 kilomètres de l’arrivée. « C’est vraiment dommage pour lui, car il était plein d’envie et marchait bien, commentait Benoît. Je l’avais récupéré hier à l’aéroport à Paris, on avait fait route ensemble et je le sentais très très motivé. Il sortait de Burgos en bonne condition et savait qu’il pouvait tenter sa chance sur ce genre de parcours. Je l’ai senti dévasté et ça m’a fait mal au coeur. Il pleurait plus par déception que par douleur. Il va nous manquer pour les jours à venir et on lui souhaite un prompt rétablissement ». Victime d’une disjonction acromio-claviculaire, le jeune Batave sera rapatrié chez lui dès demain.

« Une journée satisfaisante », Thibaut Pinot

Pour son grand retour, Thibaut Pinot a lui terminé en plein milieu du paquet, en 33^e position, mais après s’être tout de même fait remarquer par quelques accélérations dans le dernier quart de l’étape. « C’était une reprise un peu brutale, mais je m’y attendais et c’est au fond une bonne chose, disait-il à l’arrivée. Je n’ai pas choisi la course la plus facile pour reprendre, mais on m’avait prévenu. Je constate qu’il me reste du travail à faire, mais pour une première étape, je suis content. J’ai eu mal aux jambes, comme tout le monde je pense, car le final était dur, mais c’est une journée satisfaisante. Je manque aussi beaucoup de repères dans le peloton. C’est pourquoi il était important de me faire violence, d’aller frotter en tête de peloton. Je me forçais à rester devant, même si j’aurais parfois préféré souffler un peu à l’arrière. En tout cas, c’est le type de parcours qui va m’aider à remettre du braquet, et je sens que j’en ai besoin ». Grâce à cette reprise encourageante, Thibaut Pinot fait donc partie des six hommes de la Groupama-FDJ encore dans le coup au général. « On fera un briefing un peu plus poussé demain car c’est probablement l’étape la plus dure de la semaine, prédisait-il. Nous n’avons pas de sprinteur, donc si on doit aller chercher un résultat, ça passera par l’attaque ». « Demain soir, le général pourrait déjà être bien établi, concluait Benoît. Il faut saisir les occasions, car quatre jours, ça passe vite. On va passer à l’offensive ces prochains jours. On s’est mis en jambes aujourd’hui. Demain, on sera encore davantage sur notre terrain, on a plusieurs cartes et on va pouvoir jouer ».