La saison cycliste professionnelle sur le territoire hexagonal est désormais lancée. Et ce dimanche, pour leur première apparition en tant que coureurs WorldTour, Enzo Paleni et Lenny Martinez ont fait belle impression sur le Grand Prix d’ouverture La Marseillaise, première manche de la Coupe de France FDJ. Le premier cité s’est d’abord glissé dans l’échappée du jour, et s’est plus tard accroché au groupe de costauds, incluant son coéquipier grimpeur, qui s’est extirpé dans la route des Crêtes. Les deux hommes ont résisté au peloton et pu se disputer les places d’honneur derrière le vainqueur Neilson Powless. Lenny Martinez a pris la huitième place, Enzo Paleni la neuvième. Des débuts convaincants.
Comme de coutume, c’est autour de Marseille que le calendrier cycliste français s’ouvrait ce dimanche, à l’occasion du Grand Prix éponyme, toujours vecteur d’une certaine excitation. Car si l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a accroché ses premiers dossards en Australie à la mi-janvier, un autre groupe opérait sa reprise sur cette première manche de la Coupe de France FDJ. Un groupe, toutefois, qui se voyait amputer de la présence de Jake Stewart à quelques heures du départ. « On avait prévu de faire la course pour lui, donc ça a forcément changé les plans, confiait Thierry Bricaud. Il avait passé une nuit compliquée, et il n’était pas au mieux ce matin. On a donc décidé de ne pas prendre de risques. Il faisait froid, et cela n’aurait servi à rien d’abandonner au bout d’une heure de course alors que l’Étoile de Bessèges arrive dès mercredi ». Sans son puncheur-sprinteur britannique, l’équipe s’est orientée vers une stratégie plus offensive. C’est ainsi qu’Enzo Paleni s’est incorporé dans l’échappée dès les premières minutes de course. Aux côtés de Florian Rapiteau (St-Michel-Mavic-Auber 93), Maël Guégan (CIC U Nantes Atlantique) et Petr Kelemen (Tudor), il a compté jusqu’à cinq minutes d’avance. « On n’était que quatre, donc on savait que ça allait être un peu long, mais on s’est bien entendu, racontait Enzo. Je me sentais bien, alors j’ai essayé de m’économiser au maximum pour arriver avec le plus de fraicheur dans la route des Crêtes ». « On aurait aimé qu’il y ait un peu plus de monde dans l’échappée, mais il a bien géré et il n’en a pas rajouté, confirmait Thierry Bricaud. L’idée était qu’il bascule au sommet de la route des Crêtes en tête afin d’être devant si un groupe rentrait de l’arrière. C’est ce qu’il s’est passé ».
« Compliqué de faire la différence dans la Gineste », Lenny Martinez
Alors accompagné d’un seul homme à l’avant, l’ancien pensionnaire de la Conti a vu une dizaine de coureurs opérer la jonction. Parmi eux, son collègue Lenny Martinez, en contrôle lors des attaques survenues dans la route des Crêtes. « Lenny avait pour consigne d’accompagner, et c’est ce qu’il a très bien fait, poursuivait Thierry. La course s’est décantée comme ça. Presque toutes les équipes étaient représentées devant, et il n’y avait plus grand-monde pour pouvoir prendre la course en main. Dès qu’on a fait l’inventaire de l’échappée, on savait que ça pouvait aller loin ». L’écart a en effet très vite atteint la barre de la minute en faveur des douze coureurs échappés. De nouvelles estocades ont eu lieu dans la bosse suivante, le Pas d’Oullier, mais sans créer de différences. C’est finalement de la descente menant au Col de la Gineste, ultime difficulté du jour, qu’est venu le mouvement décisif. Neilson Powless a pris une dizaine de secondes d’avance et a ensuite maintenu l’ensemble de ses poursuivants à distance. « C’était compliqué de faire la différence dans le dernier col, qui est très roulant, avec le vent de face, expliquait Lenny, pas avare d’efforts. J’ai voulu accélérer, c’était difficile, mais il fallait tenter ». N’ayant pu se départager, les huit poursuivants restants, dont les deux représentants de la Groupama-FDJ, se sont alliés pour combler l’écart. Cela n’a pas été suffisant. « Powless était quand même très fort car on a roulé à plusieurs derrière et on n’a rien repris », jugeait Lenny. « La Gineste n’était pas franchement propice pour Lenny, et on savait qu’Enzo avait aussi lâché un peu de kérosène depuis le début de course, ajoutait Thierry. L’idéal aurait été de basculer avec toute l’échappée, puis de faire une course de mouvements dans les cinq derniers kilomètres, mais ça ne s’est pas fait. Powless a fait un petit numéro et il n’y a pas de regrets ».
« Un beau clin d’œil que les jeunes montrent l’exemple », Thierry Bricaud
Dans le final, Enzo Paleni a bien tenté de se faire la malle pour aller cueillir un podium, mais sans succès. « Il a essayé, mais il m’a dit qu’il avait les cuisses qui gonflaient, soufflait Thierry. C’est normal après une telle journée ». « Ça s’est un peu regardé dans les cinq derniers kilomètres et j’ai essayé d’attaquer car je savais que j’étais battu au sprint, précisait Enzo. Mais j’étais à bloc, j’avais des crampes du fait de ma journée à l’avant, donc je me suis fait rattraper. Ça n’a pas marché, mais je suis très content de la journée ». Les places d’honneur ont ainsi été décidées au sprint et Lenny Martinez s’est classé huitième, juste devant son acolyte. « Faire quatrième ou cinquième, c’est mieux que huitième, mais ce n’est pas l’essentiel, assurait Thierry. L’essentiel est qu’ils soient dans le coup aujourd’hui, qu’ils aient validé leur travail hivernal et ça va les mettre en confiance pour la suite. Ce qui comptait, c’est qu’ils ne se posent pas de question, qu’ils fassent la course. Ils ne m’ont pas spécialement épaté, car si on les a signés, c’est qu’on connait leur potentiel. Cela dit, Enzo a fait une sacrée journée devant et a géré intelligemment. Ça lance la Coupe de France, ça lance la saison, et c’est un beau clin d’œil que ce soient les jeunes qui montrent l’exemple pour démarrer l’année ». « Pour un début de saison, c’est pas mal, disait Lenny. J’étais présent dans les bosses, c’est le principal, et j’avais de bonnes sensations. Je voulais finir dans le groupe pour la gagne, donc je peux être plutôt satisfait ». Et Enzo de conclure : « C’est satisfaisant de bien faire pour une première avec la WorldTour. Ça donne confiance pour la suite de la saison, et notamment pour Bessèges où on retrouvera le même collectif et où on essaiera de faire de belles choses ».
L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a par ailleurs pris les commandes du classement de la Coupe de France par équipes, ce dimanche, au sortir de la toute première manche.
1 commentaire
Gueguen Georges.
Le 30 janvier 2023 à 14:07
Sympa de découvrir nos nouvelles couleurs .. devant , avec deux jeunes issus de la Conti !