Ce n’est pas encore officiel, mais c’est bel et bien acquis. Ce samedi, à l’occasion de la vingtième étape du Tour de France 2022, un contre-la-montre vers Rocamadour, David Gaudu a assuré sa quatrième place au classement général de la Grande Boucle. Grâce à une solide performance dans cet avant-dernier jour de course, le Breton de 25 ans n’a aucunement été mis en danger, confirmant ainsi trois semaines parfaitement gérées. Stefan Küng a lui signé la onzième place dans cet ultime chrono raflé par Wout Van Aert, alors que l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a validé sa deuxième place au classement par équipes. Direction Paris et les Champs Élysées ce dimanche pour clôturer un Tour assurément réussi.
« Je vais être patient », Stefan Küng
Il restait 40,7 kilomètres à boucler avant de pouvoir profiter de la traditionnelle parade parisienne. En guise de vingtième étape, l’ensemble des coureurs encore en lice sur le Tour devait donc rallier Lacapelle-Marival à Rocamadour sur un terrain tantôt roulant, tantôt accidenté, mais assurément exigeant après trois semaines d’efforts. « Le chrono était très spécial, plutôt technique, avec pas mal de pilotage, ajoutait David Han, l’un des entraîneurs de l’équipe. C’était à l’inverse total des grands bouts droits qu’on avait notamment retrouvés au Dauphiné ». Parti relativement tôt, le champion du monde Filippo Ganna a d’abord signé une solide marque de référence en 48’41 sur ce tracé. La marque tenait toujours lorsque Stefan Küng s’est élancé, peu avant 16 heures. Et si le Suisse ne pointait qu’à quatre secondes de l’Italien au premier intermédiaire, le double champion d’Europe a par la suite constamment perdu du terrain pour finalement couper la ligne en sixième position provisoire, en 49 minutes et 54 secondes. « Ce n’est pas un mauvais temps, mais ce n’est certainement pas suffisant pour battre les meilleurs du monde sur la plus grande course de l’année, confiait Stefan à l’arrivée. Après le Tour de Suisse, où j’ai peut-être évolué à mon meilleur niveau en carrière, je me réjouissais énormément de venir sur ce Tour de France. Malheureusement, j’ai attrapé le Covid, et bien qu’ayant pu prendre le départ, je ne tourne qu’à 90% de mes possibilités depuis. Le corps ne veut pas aller au-delà. J’ai essayé de me battre tous les jours et j’ai quand même pu faire un bon travail d’équipier. Mais pour battre Ganna et les autres ici, 90% ne suffisent pas. C’est frustrant car la préparation avait été parfaite, mais je vais être patient, récupérer et il y a de beaux objectifs en fin d’année ».
« On peut souffler, enfin », David Gaudu
Un peu plus tard, ce sont les trois coureurs de l’équipe présents dans le top-15 qui ont dû affronter cet ultime chrono. Thibaut Pinot l’a achevé en 52’38, Valentin Madouas en 51’34 puis David Gaudu a pris le départ avec une idée bien précise en tête. « L’objectif était vraiment de conserver sa quatrième place au général, et donc de ne pas prendre de risques, ajoutait David Han. Il s’est appliqué et on n’a quasiment jamais parlé de puissances. On s’est focalisé sur le parcours pour éviter les ennuis. On a assez vite compris, à l’occasion des pointages intermédiaires, qu’on avait de la marge. On a donc vraiment assuré et pris aucun risque sur la dernière partie ». Constamment dans les trente premiers aux différentes zones de timing, David Gaudu a finalement pris la vingt-sixième place du jour, avec un temps de 51’09, soit largement suffisant pour s’assurer la quatrième place d’un général consolidé par Jonas Vingegaard. « J’ai eu un peu peur sur la fin, mais j’ai juste mal compris mon entraîneur, souriait le jeune Breton. Je m’attendais à me faire reprendre par Geraint Thomas, voire par Pogacar. Au final, seul Geraint m’a repris et c’était déjà un bon point. J’étais en tous cas fatigué aujourd’hui. Il est temps que le Tour se termine ». Et c’est donc au pied du podium que David Gaudu est sur le point de le ponctuer, alors que Valentin Madouas (11e) et Thibaut Pinot (15e) demeurent dans le top-15 à la veille de l’arrivée sur Paris. « Je suis assez fier de finir quatrième du Tour de France 2022, glissait David. On peut souffler, enfin. On va pouvoir profiter un peu ce soir et fêter ça avec l’équipe, et demain, ce ne sera que du plaisir sur les pavés des Champs ».