À un mois de Paris-Roubaix, le peloton professionnel a déjà eu l’occasion de tâter le pavé du Nord ce jeudi lors du Grand Prix de Denain, également deuxième manche de la Coupe de France FDJ. À travers les vingt kilomètres de secteurs au programme, le peloton s’est considérablement émietté mais l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est parvenue à s’organiser dans le final pour reprendre les tous derniers attaquants. Après notamment un beau travail des jeunes de la Conti, Bram Welten n’a toutefois pas trouvé l’ouverture dans l’emballage et a de fait dû se contenter d’une dixième place frustrante.
Avec l’évolution de son parcours il y a quelques années, et l’ajout de nombreux secteurs pavés, le Grand Prix de Denain-Porte du Hainaut est devenu pour certains une petite répétition avant l’Enfer du Nord. Pour d’autres, comme le Slovène Primoz Roglic, cela s’assimilait davantage ce jeudi à un test grandeur nature avant la cinquième étape du prochain Tour de France. En tous les cas, près de vingt-et-un kilomètres de pavés étaient parsemés tout au long du tracé, et plus spécifiquement sur la deuxième moitié de course qui se décomposait en deux tours de circuit. Bien avant d’arriver dans le vif du sujet, néanmoins, cinq coureurs ont d’abord pris les devants : Floris de Tier (Alpecin-Fenix), Milan Fretin (Sport Vlaanderen-Baloise), Niki Terpstra (TotalEnergies), Yoann Paillot (St Michel-Auber 93) et Emiel Vermeulen (Go Sport – Roubaix Lille Métropole). Près de cinq minutes leur ont été octroyées, mais l’écart était pratiquement réduit de moitié à l’entrée dans le premier tour du circuit final, après cent kilomètres. La bagarre de placement à l’approche des différents secteurs a inévitablement entraîné une accélération au sein du peloton, qui est resté relativement compact malgré quelques offensives. Au moment d’aborder le dernier tour, un trio résistait encore avec une bonne minute d’avance alors qu’un groupe d’intercalés était bientôt repris. Les choses sérieuses ont débuté dans la foulée et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ se positionnait idéalement, et en nombre, avant le premier secteur de l’ultime boucle (le septième du jour, ndlr).
« Collectivement, on a été vraiment présents », Frédéric Guesdon
Fabian Lienhard, Lewis Askey ou encore Samuel Watson ont alors tenté d’accompagner les attaques, mais la décision est finalement intervenue plus loin. Alors que l’échappée matinale rendait les armes à trente-trois kilomètres de la ligne, la formation Ineos initiait un coup de force quelques instants plus tard dans le long et difficile secteur de Maing-Quérénaing. Seuls Primoz Roglic et Damien Touzé ont alors pu accompagner un trio de l’écurie britannique, et c’est donc un quintette qui s’est nettement détaché à trente bornes du terme. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a dans un premier temps essayé de sortir en contre, mais s’est finalement résolue à mener la chasse au train. « On a tout fait dans le final pour que ça arrive au sprint car on n’avait pas pu accompagner la dernière échappée, indiquait Frédéric Guesdon. On avait encore une chance avec la pointe de vitesse de Bram. Sur nos sept coureurs, six étaient dans le final. Seul Clément était absent, en raison d’une crevaison ». Dans un peloton très amaigri, ce sont à tour de rôle Rait Ärm, Matthieu Ladagnous puis Samuel Watson qui ont œuvré pour ramener dans le rang les cinq hommes de tête. Un moment pointé à trente secondes, le peloton s’est rapproché au fur et à mesure dans les dix derniers kilomètres et le Britannique issu de la Conti a donné ses derniers relais juste avant la flamme rouge pour permettre au regroupement de s’opérer. Bram Welten a alors tenté de se frayer une place aux côtés de Fabian Lienhard, mais la porte s’est refermée devant lui. « Malheureusement, le sprint ne s’est pas passé comme on le voulait, ajoutait Frédéric. Il a un peu attendu, il s’est retrouvé dans la boule, et dans un sprint, la moindre erreur se paye cash. Il fallait aussi avoir de super jambes, et comme on l’a déjà dit, Bram a très peu couru cette saison. La déception du jour est celle-là : on n’a pas le résultat qu’on aurait mérité ».
Max Walscheid a finalement remporté le sprint final alors que Bram Welten a franchi la ligne en dixième position. « On va garder le positif, ponctuait Frédéric. Collectivement, on a été vraiment présents. On a pesé sur la course, à la fois hier et aujourd’hui, le tout avec un groupe jeune. On ne repart certes pas avec le résultat qu’on espérait, car on veut toujours gagner, mais on est en train de former un joli petit groupe qui ne demande qu’à évoluer. Les coureurs de la Conti ont aussi prouvé qu’ils avaient leur place à nos côtés et qu’ils étaient clairement opérationnels ». Samuel Watson, 20 ans et nouveau-venu au sein de l’équipe de développement, accrochait d’ailleurs ses tous premiers dossards avec la WorldTeam. Présent dans le final mercredi comme jeudi, et même momentanément échappé sur Nokere Koerse, le Britannique a scellé son séjour dans le Nord avec satisfaction. « C’était super de courir avec l’équipe WorldTour, commentait-il. J’ai appris beaucoup de petites choses auprès des gars sur ces deux courses. J’ai notamment appris qu’à ce niveau, il faut tout faire correctement si on veut avoir une chance de gagner. Il faut économiser son énergie autant qu’on le peut durant la journée. Ce n’est pas comme une course junior où l’on peut oublier de se ravitailler pendant une heure sans que cela nous pénalise. Je me suis assuré de tout faire correctement et j’aime aussi à penser que j’ai apporté ma petite contribution aux efforts du collectif. Ceci étant, il me reste beaucoup à apprendre et pas mal d’expérience à engranger ».
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