Intercalée entre deux arrivées au sommet, la cinquième étape du Tour de France, tracée entre Gap et Privas, présentait tous les attributs d’une journée de transition. Les coureurs n’ont pas été déçus. Ils ont même probablement été surpris par l’extrême tranquillité d’un début d’étape marqué … par l’absence de la traditionnelle échappée. Le peloton s’est donc dans un premier temps acheminé paisiblement, et de manière groupée, en direction de l’arrivée, avant un dernier quart de course plus tendu et un sprint remporté par Wout Van Aert. Thibaut Pinot a achevé l’étape sans encombres et figure en 13e position du général avant l’arrivée inédite au Mont Aigoual jeudi.
« On savait que ce serait calme, mais peut-être pas à ce point-là », Thierry Bricaud
Lundi, le peloton avait trouvé un seul et unique courageux pour animer l’étape. Ce mercredi, il n’y a tout simplement pas eu. Les archives venaient même à manquer au moment de trouver la trace d’une étape en ligne du Tour de France à la fois non-neutralisée et sans échappée. C’est bel et bien ce qu’il s’est produit ce 2 septembre, et le calme absolu a ainsi régné dans le peloton pendant une bonne centaine de kilomètres sur les routes des Hautes-Alpes et de la Drôme. « On a eu quatre premières étapes difficiles et tout le monde en avait probablement plein les bottes, expliquait Matthieu Ladagnous à l’arrivée. Il reste aussi quatre étapes difficiles avant la journée de repos et deux belles semaines derrière. Si on peut avoir des journées calmes, on ne va pas s’en priver. Visiblement, tout le monde était preneur étant donné qu’il n’y a pas eu d’échappée ». « On ne s’attendait pas à une grosse bagarre, nous ne somme pas dupes, poursuivait Thierry Bricaud. On savait que ce serait calme, mais peut-être pas à ce point-là. On a en tous les cas vu que toutes les équipes étaient solidaires après ce départ de Tour compliqué, et que beaucoup de formations et de coureurs avaient besoin de récupérer. Au fond, ce n’était pas non plus illogique d’assister à une telle étape ».
Les esprits ont légèrement commencé à s’échauffer à une soixantaine de kilomètres du but, à l’approche d’une section plus exposée au vent et d’un changement de direction. L’Équipe Groupama-FDJ s’est alors positionnée en tête de peloton « pour éviter de se faire piéger », dixit Thierry Bricaud. Le vent de face a ensuite calmé les ardeurs de chacun mais la tension est restée palpable jusqu’à l’arrivée. « C’est toujours compliqué, parce qu’il ne se passe pas grand chose, sinon rien, pendant cent kilomètres, mais on sait qu’il peut s’en passer un tas dans la dernière heure de course. Il peut y avoir des chutes, des accrochages… Ce n’était pas non plus une partie de plaisir dans le final, bien que l’étape se soit longtemps apparentée à une journée de récupération pour une bonne partie du peloton ». À l’arrivée, c’est un peloton légèrement réduit qui s’est disputé la victoire à Privas, et c’est Wout van Aert (Jumbo-Visma) qui a raflé la mise. Thibaut Pinot a lui terminé au chaud, en 31e position, mais est aussi remonté d’un rang au classement général, conséquence des vingt secondes de pénalités infligées au désormais ex-maillot jaune Julian Alaphilippe pour un ravitaillement interdit dans les vingt derniers kilomètres.
« Le Mont Aigoual, un nouveau rendez-vous important », Thierry Bricaud
De fait, le grimpeur franc-comtois pointe désormais à 13 secondes du maillot jaune avant la seconde arrivée au sommet du Tour, inédite, au Mont Aigoual (8,3 km à 4%), qui sera précédée par le difficile Col de la Lusette (11,7 km à 7,3%). « Demain, c’est évidemment un nouveau rendez-vous important, concluait Thierry Bricaud. Ça bougera surement un peu plus qu’hier à Orcières-Merlette, d’autant que le maillot jaune a changé d’épaules. Hier, c’était davantage un round d’observation entre les principaux leaders, même si la vitesse était très élevée. Demain, il est possible que l’on assiste à de premiers mouvements entre les favoris. Ceci étant dit, il s’agit plutôt d’une journée où les favoris peuvent perdre du temps s’ils ne sont pas dans une grande journée. Ce n’est pas non plus un terrain de jeu pour faire de grands écarts. Ce sera une explication à l’image de celle d’hier, mais avec sans doute un peu plus de sélection ».
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