L’équipe de Marc Madiot n‘avait pas connu un tel bonheur depuis 2005. Bradley McGee avait été leader du Tour d’Espagne et avait porté le maillot amarillo pendant quatre jours. Il a trouvé son successeur en la personne de Rudy Molard qui s’est offert la première place du classement général de la Vuelta au terme d’une échappée de costauds. Il s’élancera jeudi de Huercal-Uvera avec le maillot rouge, nouvel emblème de la course.
Cette étape restera dans les annales de l’épreuve. Elle a totalement contredit l’avis de ceux pensant qu’elle serait tranquille et permettrait aux leaders d’équipes s’étant confrontés la veille dans l’ascension de Sierra de la Alfaguara de souffler un peu.
« C’est parti très fort, explique Thierry Bricaud. La parcours était compliqué, très vallonné et sinueux et les attaques n’ont pas cessé, beaucoup de coureurs espérant que l’échappée aille au bout. 48 kilomètres ont été parcourus dans la première heure et le peloton était disloqué, il y en avait partout ! »
« Il a bien fait de prendre sa chance. » T.Bricaud
« Au bout d’un moment, ils n’étaient plus que 70 coureurs dans ce peloton ne cessant de batailler. En sont sortis 25 coureurs, à la pédale et notamment Rudy Molard qui a donc bien fait de prendre sa chance. »
Avec lui Simon Clarke (Education First Drapac) qui avait déjà gagné une étape de la Vuelta il y a cinq ans en Sierra Nevada, Mollema (Trek-Segafredo), Pellizotti (Bahrain-Merida), Monfort (Lotto-Soudal), De Marchi (BMC), De Tier et Kuss (LottoNL-Jumbo) ou Amador (Movistar).
« Rapidement, poursuit le directeur sportif de l’équipe Groupama-FDJ, cette échappée a pris une bonne avance mais je pense aussi que le Team Sky n’avait pas envie de garder le maillot. Dans le peloton, Thibaut Pinot a passé une bonne journée et était secondé par Léo Vincent. Georg Preidler est revenu sur la fin, de même que Benjamin Thomas qui a connu deux premières heures difficiles et Mickaël Delage. Devant, ça s’est progressivement éclairci. Clarke, Mollema et Villella (Astana) sont sortis du groupe avant la dernière côte. Rudy a fait l’effort et avec Monfort et De Tier, il finit à huit secondes ! »
Il a alors appris s’emparer du maillot rouge avec une minute d’avance sur le précédent leader, Kwiatkowski (Team Sky).
« D’entrée de jeu aujourd’hui j’avais de super jambes. » T.Bricaud
« Le plan ce matin, dit-il, n’était de prendre l’échappée mais vu la tournure de la course, ils ne restaient plus que 50 coureurs dans le peloton, c’était intéressant de prendre un coup d’avance. Pendant l’étape, je ne pensais pas au maillot, rouge mais à lever les bras. Je n’oublie pas que je suis venu dans la Vuelta pour aider Thibaut Pinot mais d’entrée de jeu aujourd’hui j’avais de super jambes. J’ai compris que c’était jouable quand on a eu 5 minutes d’avance. A présent, je vais combattre pour le garder ce maillot aussi longtemps que possible. J’espère le porter jusqu’à dimanche au sommet de la Covatilla et on verra après. »
L’avantage de Rudy a été amoindri en fin de journée, les commissaires lui ayant infligé une pénalité de 20 secondes pour avoir pris dans les derniers kilomètres des mains de Franck Pineau un gel tandis qu’il commençait à souffrir de crampes.
« On va défendre le maillot parce qu’on doit le respecter, prévient Thierry Bricaud, mais on ne perd pas de vue qu’on est là pour Thibaut Pinot. »
Selon toute vraisemblance mais la Vuelta aime casser les codes, la sixième étape jeudi devrait s’achever par un sprint massif.
Par Gilles Le Roch
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