Le premier Grand Tour de la saison 2022 est officiellement lancé. Le Giro 105ème du nom a ce vendredi démarré de Budapest, en Hongrie, dans la ville d’origine d’Attila Valter. Porteur du maillot rose la saison passée, le jeune coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pleinement pu profiter de ce Grand Départ sur ses terres. Il a aussi été le premier représentant de l’équipe sur la ligne (29e), Arnaud Démare ayant malheureusement été victime d’un pépin dans la bosse finale d’arrivée, où Mathieu van der Poel a signé le coup double.
« Je ne savais même plus si c’était réel », Attila Valter
L’heure était à la fête ce vendredi à Budapest pour le départ du Giro, et de nombreux regards étaient tournés vers l’icône locale, Attila Valter. Devant ses proches, sa famille et son public, le Hongrois de 23 ans a bénéficié d’une dose considérable d’encouragements avant de s’élancer pour les 195 premiers kilomètres de la « Corsa Rosa » en direction de Visegrád. La formation d’une échappée après cent mètres, articulée autour de deux coureurs de la formation Drone Hopper-Androni Giocattoli, a par la suite permis à l’ensemble du peloton de passer une journée relativement calme. Et à Attila de mesurer l’enthousiasme de ses compatriotes. « C’était incroyable aujourd’hui, glissait l’intéressé. Beaucoup de coureurs sont venus me voir et m’ont demandé « mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? » Ils s’attendaient à voir le départ d’un Grand Tour, mais c’était peut-être plus que ça. Peut-être était-ce une révolution pour le cyclisme en Hongrie. C’était dingue. J’ai dit à mon ami Erik Fetter que si j’avais reçu un euro à chaque fois qu’une personne avait prononcé mon nom, j’aurais pu acheter le château situé à côté du départ (sourires). C’était génial, c’est difficile de dire plus. J’avais l’impression de rêver. À un certain point, je ne savais même plus si c’était réel ». La course, pourtant, a brièvement repris ses droits après soixante-quinze kilomètres lorsqu’Arnaud Démare est allé cueillir la quatrième place du sprint intermédiaire, empochant ainsi cinq points pour le maillot cyclamen qu’il connaît si bien.
« J’aurais aimé voir jusqu’où j’aurais pu aller », Arnaud Démare
Mattias Bais et Filippo Tagliani, quant à eux, ont bénéficié d’une avance de plus de dix minutes avant que les équipes des principaux favoris ne viennent entreprendre la chasse. Lentement, mais sûrement, l’écart s’est alors réduit, et la tension a nettement grimpé dans le peloton à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Dans le sillage de Clément Davy, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est repositionnée à l’avant et a tâché de s’y maintenir. Le duo de tête a rendu les armes à treize kilomètres du but et la guerre de placement avant la montée finale de Visegrád (5,5 km à 4,2 %) s’est poursuivie. « Pour cette arrivée punchy, on était parti sur deux cartes, Attila et Arnaud, présentait Sébastien Joly. On avait repéré l’arrivée, c’était régulier, et on sentait qu’Arnaud était très motivé. Les gars ont super bien protégé nos leaders dans la vallée, avant le pied, et les ont ensuite bien placés au pied de l’ascension ». Si deux attaques ont évidemment durci la course dans cette bosse finale, la sélection s’est surtout opérée par l’arrière et Arnaud Démare a malheureusement été contraint d’abandonner sa place dans le peloton à environ un kilomètre de la ligne. « J’ai subi un accrochage qui m’a fait perdre plusieurs places, et j’ai cassé une cale, ce qui m’empêchait de pédaler avec mes deux jambes, regrettait-il. J’aurais vraiment aimé me tester plus longtemps et voir jusqu’où j’aurais pu aller ». « Ils se sont fait un peu bousculer par deux fois, ajoutait Sébastien. La première fois, il n’y a pas eu trop de casse, mais sur la seconde, Arnaud a dû déchausser et a cassé sa cale. Sur ce genre d’arrivée, il fallait éviter tout ralentissement, et il n’a pas été en réussite. Il y avait en tout cas de l’engagement et de l’énergie, c’est ce qu’on voulait ».
Attila Valter, quant à lui, a franchi la ligne en 29e position, à quatre secondes du vainqueur et premier maillot rose Mathieu van der Poel. « J’aurais bien sûr aimé faire un meilleur résultat, mais j’ai été gêné par la chute à la mi-ascension, concluait le Hongrois. J’ai lâché beaucoup d’énergie pour revenir dans les roues. J’ai quand même dépassé pas mal de coureurs sur la fin, et j’ai fait de mon mieux. Je me sentais plutôt bien aujourd’hui, c’est bon signe, et il était aussi important de ne pas tomber. Je suis forcément un peu mitigé du point de vue sportif, mais j’ai bien profité de cette journée ». Il ne manquera pas de soutien demain non plus, sur le contre-la-montre individuel de neuf kilomètres tracé dans Budapest.
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