Après deux premières étapes mitigées, « La Conti » Groupama-FDJ aurait pu terminer son séjour dans l’Eure-et-Loir de la plus belle des manières dimanche. Toutefois, le sprint attendu à Chartres n’a pas eu lieu en raison d’une erreur de parcours dans le dernier kilomètre, et Noah Hobbs n’a donc pu faire parler sa pointe de vitesse. L’équipe de développement a finalement achevé son ultime épreuve par étapes de la saison avec un top-5 et un top-10.
Vendredi, c’est un plateau de vingt équipes qui avait rendez-vous au Coudray pour le coup d’envoi du Tour de l’Eure-et-Loir, direction Mignières sur un peu plus de 145 kilomètres. « C’était une journée compliquée, racontait Jérôme Gannat. L’Eure-et-Loir n’est pas particulièrement connue pour être une région montagneuse, mais c’était une étape venteuse, sujette à bordures. Celles-ci ont commencé assez tard, après 80 kilomètres. Le peloton s’est fracturé en plusieurs morceaux et ils se sont retrouvés à quatorze derrière les trois échappés, dont Noah et Titouan. Le dernier survivant de l’échappée a été repris à neuf kilomètres de l’arrivée, mais à quatre bornes, Antoine L’Hote est ressorti et s’est imposé en solitaire. Trois autres coureurs ont réussi à se glisser en contre et Noah est arrivé pour la cinquième place dans le peloton, et il a terminé cinquième. Titouan a essayé de boucher le trou dans le final, mais c’était compliqué. Tout le monde était un peu fatigué, ça s’est fait à la fraîcheur. Le sentiment était un peu partagé car Noah aurait certainement pu gagner l’étape si c’était arrivé au sprint ». Quatre coureurs de « La Conti » avaient alors terminé dans le peloton, à la suite d’un regroupement tardif.
« Ça laisse un goût amer », Jérôme Gannat
Samedi, les hommes de Jérôme Gannat ont été davantage mis à mal. « Dans l’Eure-et-Loir, il y a une région très vallonnée qui s’appelle Le Perche, reprenait le directeur sportif français. Il y avait une centaine de kilomètres à parcourir pour y arriver, puis il y a eu une grosse bataille. Plusieurs groupes se sont dégagés tour à tour, et en particulier un groupe de onze dans lequel on n’était pas présent. Ce groupe s’est fait reprendre par une quarantaine d’hommes à trois kilomètres de l’arrivée et on avait deux coureurs, Ronan et Maxime. Maxime a participé à la chasse en vue du sprint avec Ronan, qui est assez rapide, mais il s’est fait enfermer et il était aussi un peu cuit. Le sprint intervenait après deux-cents kilomètres usants, et il n’a pas pu sprinter correctement ». Valentin Tabellion l’a emporté et Antoine L’Hote a conservé le leadership du général. Une toute dernière opportunité était donc à saisir dimanche pour « La Conti », entre Vernouillet et Chartres, sur 190 kilomètres relativement plats. « Il y a une bataille assez importante, soulignait Jérôme. Ça a roulé très fort toute la journée car quatorze coureurs sont partis d’entrée avec Titouan. Ils ont compté une minute d’avance maximum, puis l’échappée s’est réduite au fur et à mesure et Titouan a bien résisté. Finalement, on s’est dirigés vers une arrivée au sprint et on était très bien en place ».
Malheureusement, rien ne s’est passé comme prévu. Alors que le train était prêt à mettre sur orbite Noah Hobbs, tout est parti en fumée après une erreur de parcours collective dans le dernier kilomètre. « C’est très rare qu’un peloton complet soit pris à défaut, expliquait Jérôme. À 500 mètres, il y avait la dérivation des directeurs sportifs, qui était sur une belle route, dans la continuité de celle où étaient les coureurs. La moto caméra a pris la dérivation, et le peloton a suivi machinalement alors que le panneau 500 mètres était sur l’autre voie. Nos coureurs ont suivi le mouvement. C’est terrible, mais tout le monde a suivi. On avait bien étudié l’arrivée, mais quand les premiers y vont, tout le monde suit. Tout le monde a donc été pris, à part ceux qui s’étaient un peu relevés voire qui avaient un peu décroché ! Ce sont donc eux qui ont passé la ligne les premiers en prenant bonne route. C’est rageant, car ce n’était pas du tout cuit, mais presque… Sur une arrivée comme ça, Noah est très fort et il était assurément le plus rapide du plateau ». En retrait dans la préparation de l’emballage, Maxime Decomble s’est alors doté de la sixième place du jour. « Tout le monde est déçu car on aurait pu finir de belle manière et repartir satisfaits de l’Eure-et-Loir, concluait Jérôme. C’était l’avant-dernière course pour quasiment tout le monde, et c’était aussi un moyen d’accrocher une douzième victoire. Ça laisse un goût amer. On ne va pas refaire l’histoire, mais c’est frustrant pour les coureurs, pour Noah, ou même pour Ronan qui a besoin de résultats ».
Il ne reste désormais plus que deux courses à disputer en tant qu’équipe pour « La Conti », en fin de semaine, sur « Il Piccolo Lombardia » et Paris-Tours.
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