L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’était élancée du Danemark il y a plus de trois semaines avec l’ambitieux objectif de monter sur le podium du Tour de France. Vingt-et-une étapes et autant d’expériences plus tard, c’est avec une superbe quatrième place finale que la formation de Marc Madiot a conclu la Grande Boucle 2022 sur les Champs Elysées dimanche, par l’intermédiaire de son jeune leader David Gaudu. Le fruit d’une solidité à toute épreuve du coureur breton, et d’un soutien infaillible du collectif à ses côtés, d’ailleurs illustré par la deuxième place du classement par équipes. Un beau chapitre se referme.
« C’est nous tous qui finissons quatrièmes », David Gaudu
L’espace de quelques kilomètres, de quelques dizaines de minutes, la pression et la compétition ont laissé place à la décompression, dimanche, au départ du quartier de La Défense, à Paris. À l’occasion de la toute dernière étape du Tour de France 109ème du nom, les coureurs ont comme de coutume pu profiter d’un départ d’étape consacrée aux photos, sourires, plaisanteries et célébrations en tous genres. La course en tant que telle n’a démarré qu’à une soixantaine de kilomètres de l’arrivée, et Olivier Le Gac ainsi qu’Antoine Duchesne ont plus tard signé un ultime baroud d’honneur sur le circuit des Champs Elysées. Parmi les derniers rescapés d’une échappée de cinq hommes, le Canadien a été repris peu avant le dernier tour et c’est finalement le sprint massif attendu qui a décidé du vainqueur. Jasper Philipsen a récolté sa deuxième victoire dans ce Tour tandis que Jonas Vingegaard a assuré son maillot jaune. David Gaudu, pour sa part, a enfin pu officialiser sa quatrième place finale au classement général, établissant ainsi la meilleure performance de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ depuis le podium de Thibaut Pinot (3e) en 2014. « Du premier au dernier jour, j’ai eu la chance de compter sur une équipe extraordinaire, tant au niveau des coureurs que du staff, glissait David à son arrivée. Ils n’ont rien lâché et ont été là pour me redonner un peu de « peps » quand ça allait un peu moins bien. Je veux dire un grand merci à tous ceux qui ont été à mes côtés. Sur le papier, je finis quatrième du Tour, mais en réalité, c’est nous tous qui finissons quatrièmes ».
Directeur sportif du groupe avec Frédéric Guesdon et Thierry Bricaud pendant trois semaines, Philippe Mauduit soulignait l’exact même aspect à l’issue du dernier jour de course. « Cette équipe Groupama-FDJ a super bien fonctionné durant tout le Tour de France, commentait-il. Ils ont tout de suite trouvé leurs marques. Chacun a su quand et comment rentrer en action. C’était une équipe solidaire, avec un staff extraordinaire autour des coureurs. Cette communion et cette solidarité entre chacun des membres de l’équipe, c’est aussi ce qui a permis à David de faire quatrième de ce Tour de France ». Outre, évidemment, les qualités intrinsèques du Breton de 25 ans. « Je pense que David apprend sur lui-même à chaque Grand Tour, et va un peu plus loin à chaque fois, reprenait Philippe. Il a montré de la solidité mentale quand les conditions étaient extrêmes. Il ne lâchait rien et continuait à se battre jusqu’à la ligne. Il est allé chercher cette quatrième place avec le courage, avec ses tripes, et ses copains ont tout donné pour qu’il puisse aller jusqu’à cette quatrième place. C’est ce que je retiens ». « C’est une nouvelle étape pour David, enchaînait son entraîneur David Han. Tous les ans, il avance et il progresse. Certains sont hyper performants immédiatement, lui a une progression linéaire, et on met la barre de plus en plus haute chaque année. Je suis plutôt de nature à voir l’après de manière générale, mais là, on va quand même un peu savourer ! »
« J’ai pris du plaisir tous les jours », Kevin Geniets
Car après trois semaines de course intense, attestée par la plus haute vitesse moyenne dans l’Histoire du Tour de France, la « médaille en chocolat » avait tout d’une réussite. « On a pu entendre ou lire des commentaires mitigés sur cette quatrième place, mais finir quatrième de ce Tour de France-là, ça a une vraie valeur, clamait Philippe. On s’est rendu compte très rapidement que Pogacar et Vingegaard seraient imbattables. Compte tenu des circonstances et du contexte, être au pied du podium était donc déjà une grosse performance ». « Pour l’équipe, le bilan est tout de même très bon, complétait Thibaut Pinot, quinzième du général. On était venus pour le podium et on n’est qu’à une petite place de l’accrocher. On termine aussi deuxième par équipes et je pense que ce n’est pas rien. On a montré qu’on était parmi les meilleurs collectivement. Je pense qu’on est à notre place. Il y a vraiment beaucoup de positif sur ce Tour même s’il n’y a pas de victoire d’étape ». Avec onze top-10, dont trois podiums, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pourtant tout tenté pour essayer de repartir avec un succès. Valentin Madouas, onzième du général final, s’en est le plus approché avec une deuxième place à Foix. « Ça aurait pu être un Tour parfait avec un peu plus de réussite, disait le puncheur Breton. Cela étant, on restait sur plusieurs années de déceptions. Finir avec la quatrième place, ce n’est pas négligeable ! »
Enfin, ce Tour de France fût aussi le premier de la jeune carrière de Kevin Geniets, omniprésent durant trois semaines et bien arrivé à Paris malgré une journée de calvaire dans les Pyrénées. « Je pense que le Tour s’est super bien déroulé d’un point de vue personnel, mais aussi collectif, concluait le Luxembourgeois. C’est vraiment quelque chose de finir mon premier Tour de France. Comme tout le monde, je rêvais d’y être quand j’étais petit, alors rentrer sur les Champs, c’était vraiment spécial. À l’exception d’une journée sans, le Tour s’est vraiment bien passé. J’ai eu un moment de galère, de stress, mais je me sentais mieux dès le lendemain. Au final, j’ai surtout été marqué par le plaisir que j’ai pris pendant ces trois semaines. Malgré la fatigue et le stress accumulés, j’ai pris du plaisir tous les jours. C’est ce que je retiens, et c’est une vraie motivation pour la suite. J’ai conscience que c’est beaucoup de travail et de sacrifices pour en arriver là. Mais au bout, il y a du plaisir ».
2 commentaires
Jean louis Fosse
Le 26 juillet 2022 à 20:27
J ai vibré pour vous pendant tout le tour merci
Jean-Francois
Le 25 juillet 2022 à 21:44
Bravo les gars!