La deuxième journée de Paris-Nice, en direction d’Orléans, était annoncée des plus piégeuses. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ en a malheureusement eu l’amère confirmation. Victime d’une chute, à l’instar de ses compères Valentin Madouas et Olivier Le Gac, David Gaudu a vu ses ambitions pour le classement général s’envoler très loin de l’arrivée ce lundi. La course de mouvements engendrée par les coups de bordures a ainsi rendu impossible le retour des coureurs retardés. Kevin Geniets (11e) et Stefan Küng (15e) sont parvenus à accompagner le premier peloton, mais l’équipe va désormais devoir réorienter ses objectifs pour le reste de la semaine.
De la vallée de Chevreuse à Orléans, c’est un tracé quasi-exclusivement rectiligne, plein sud, qui se profilait pour les coureurs à l’occasion de la deuxième étape de la « Course au Soleil ». Les grandes plaines dégagées sur le chemin ne laissaient aucun doute sur le risque important de bordures, et chacun était donc prévenu. Le début d’étape a toutefois été relativement calme et a même permis à Philippe Gilbert, Matthew Holmes (Lotto-Soudal) et Alexis Gougeard (B&B Hôtels-KTM) de prendre les devants sans vraiment batailler. Après une heure de course, le trio cumulait plus de cinq minutes d’avance alors que le peloton était déjà sujet à quelques chutes. Mais c’est à environ cent kilomètres de la ligne que la tension est véritablement grimpée en flèche, et la conséquence directe a malheureusement été de voir d’autres coureurs aller à terre. Alors que des coups de bordures s’initiaient, David Gaudu se retrouvait parmi les coureurs impliqués. « C’était une journée hyper nerveuse, stressante lors de laquelle on avait pour objectif de placer David et de rester avec lui, resituait Kevin Geniets. Il est malheureusement tombé, et on s’est demandé ce qu’il fallait faire. On nous a donné la consigne de continuer dans notre groupe ». « Si David avait pu se relever immédiatement, on les aurait fait attendre, confirmait Philippe Mauduit. Mais au moment où il est remonté sur le vélo, le groupe de Stefan et Kevin avait déjà plusieurs minutes d’avance. C’était peine perdue, et il n’y avait plus grand-chose à faire ». Le peloton s’est ainsi complètement disloqué avant même la mi-course, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a encore connu d’autres mésaventures avec les chutes de Valentin Madouas puis d’Olivier Le Gac.
« Une sale journée », Philippe Mauduit
À soixante kilomètres de la ligne, l’échappée était donc déjà neutralisée et le premier peloton ne comptait qu’une quarantaine d’hommes dont Stefan Küng et Kevin Geniets. « Ça a continué à bordurer et je me suis fait avoir une fois car j’étais mal placé, ajoutait le Luxembourgeois. Mais je n’ai pas lâché l’affaire et je me suis dit que ça pouvait revenir ». Le premier groupe s’est ainsi reformé à l’entame de la dernière heure de course et a demeuré tel quel jusqu’au bout. Stefan Küng a bien tenté de prendre à défaut le peloton avec deux autres hommes à une dizaine de kilomètres de la ligne, mais la formation Quick-Step Alpha-Vinyl encore bien représentée a assuré un sprint pour son homme fort Fabio Jakobsen. Ce dernier s’est adjugé la victoire alors que Kevin Geniets s’est mêlé à la bagarre pour accrocher la onzième place, légèrement devant son collègue helvète (15e). David Gaudu en a lui terminé à près de dix minutes, quelques dizaines de secondes derrière Michael Storer, Olivier Le Gac et Valentin Madouas. « C’est une sale journée et ce n’est évidemment pas ce qu’on envisageait, confiait Philippe Mauduit à l’arrivée. On avait vraiment l’ambition d’être devant car on sait qu’on a les moyens d’y être, mais les chutes font partie des circonstances de course. Quand il y a du vent sur des lignes droites, on sait que ça peut tomber. On est passé à travers hier, pas aujourd’hui. Kevin et Stefan ont réalisé la performance qu’on attendait d’eux et on peut raisonnablement penser que David aurait terminé avec eux s’il n’était pas tombé. C’est comme ça… C’est évidemment très dommageable par rapport aux ambitions qu’on avait au classement général, mais il reste de très belles étapes et je crois que c’est aussi pour ça que David est remonté sur le vélo. Il est néanmoins un peu tôt pour dire ce qu’on sera en mesure de faire désormais. Il faudra déjà voir comment ça ira ce soir, et surtout demain ».
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