Arnaud Démare est passé tout près du doublé, ce mardi, dans la troisième étape du Tour de Wallonie. Malgré un profil escarpé dans le final, le sprinteur de la Groupama-FDJ est parvenu à s’accrocher puis a bénéficié du soutien de ses coéquipiers pour neutraliser les attaquants à moins d’un kilomètre de la ligne. Dans un sprint en peloton réduit, il s’est incliné face à Sam Bennett mais a en revanche endossé le maillot jaune de leader à une étape du terme.
Aux deux premières étapes complètement favorables aux sprinteurs succédait ce mardi une première journée plus accidentée sur le Tour de Wallonie. Les coureurs prenaient ainsi la direction de Visé et devaient notamment franchir sept côtes répertoriées, dont celle décisive de Cheratte, à dix kilomètres du terme. Malgré un tracé pas forcément à son avantage, l’Équipe Groupama-FDJ s’est très vite positionnée derrière l’échappée de cinq coureurs. « On voulait jouer l’étape avec Arnaud et on a tenu notre rôle en roulant avec AG2R et CCC, relatait Frédéric Guesdon. On a un peu changé les rôles par rapport aux deux jours précédents et c’est Fabian Lienhard qui a cette fois-ci roulé en amont. Une fois l’échappée sous contrôle, on avait décidé de rester devant et d’être bien placés aux endroits stratégiques. Ce qu’on a réussi à faire de belle manière ». Une fois la côte de la Vecquée franchie, à plus de 80 kilomètres de l’arrivée, le peloton est revenu à moins d’une minute de l’échappée et l’a ainsi maintenue en ligne de mire pendant près d’une heure.
« Je sentais que je n’allais pas être exceptionnel », Arnaud Démare
Les hommes de tête ont finalement été revus à quarante bornes du terme, à l’approche de la première ascension de la côte de Cheratte (1 km à 8,5%). « Tout le monde a respecté ce qu’on voulait mettre en place ce matin, et la mise en application n’est pas toujours évidente sur le terrain, soulevait Frédéric. À l’occasion du premier passage dans la bosse décisive, c’est Jacopo qui a fait le boulot pour placer l’équipe, puis Ramon a assuré le tempo pour faire un peu d’écrémage ». Un tour plus tard, soit à dix kilomètres de l’arrivée, c’est alors un peloton d’une soixantaine d’unités qui s’est présenté au pied de l’ultime difficulté. « On avait décidé de rester auprès d’Arnaud, expliquait Frédéric. On savait très bien qu’on allait se faire attaquer et qu’un groupe de costauds allait sortir, mais on savait aussi qu’il nous resterait huit kilomètres derrière pour essayer de rentrer ». Dans la côte de Cheratte, ce sont ainsi Greg van Avermaet, Florian Sénéchal, Jhonatan Narvaez et Loïc Vliegen qui ont réussi à créer une brèche.
Derrière eux, Kevin Geniets est apparu costaud, mais pas assez pour accrocher leurs roues. « Il m’a demandé à l’oreillette s’il devait se relever ou pas, poursuivait Frédéric. Je ne savais pas où était Arnaud précisément, mais je me doutais qu’il n’avait pas reculé tant que ça au vu de sa forme du moment. On avait mis en place une stratégie ce matin et on voulait la respecter du mieux possible, alors on a fait redescendre Kevin. Il nous restait donc trois coureurs aux côtés d’Arnaud avec Kevin, Kono et Lars [Van den Berg]. Ils étaient là pour le ramener en vue d’un sprint et c’est ce qu’ils ont parfaitement fait ». Avec le soutien de l’équipe Lotto-Soudal pour John Degenkolb, jonction a dès lors été permise peu après la flamme rouge. Arnaud Démare s’est alors positionné dans la roue de Florian Sénéchal, mais n’a pu conclure la journée avec la victoire. « Je suis forcément un peu déçu de faire deuxième mais Bennett était plus fort sur le sprint, confessait le Picard. Déjà à l’approche du sprint, je sentais que je n’allais pas être exceptionnel. Les gars ont bien bossé, notamment à l’approche du raidard, et j’avais encore trois mecs pour boucher le trou et jouer la gagner. C’était top ».
« Si on parvient à résister, la victoire n’en sera que plus belle », Frédéric Guesdon
En lot de consolation ce mardi après-midi, Arnaud Démare a néanmoins endossé le maillot jaune de leader. À une étape du terme, il mène donc le classement général pour seize secondes sur deux concurrents, et pour dix-sept sur une trentaine d’autres. « C’est toujours bien de prendre le maillot, mais ce sera très dur de le garder demain, glissait l’intéressé. J’ai une équipe très solide à mes côtés alors on va évidemment tenter le coup, mais la mission s’annonce difficile ». « L’étape de demain est un peu dans le même style que celle d’aujourd’hui, concluait Frédéric Guesdon. Le parcours n’est pas facile mais il reste assez bien dessiné pour nous puisque la dernière bosse se situe à nouveau à 8-10 kilomètres de l’arrivée. On va essayer de protéger Arnaud comme on l’a fait jusqu’à maintenant. Les puncheurs vont certainement nous mener la vie dure mais c’est aussi comme ça qu’on aime le vélo. Si on nous mène la vie dure mais que l’on parvient à résister, la victoire n’en sera que plus belle ».
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