Arnaud Démare se faisait une joie que le Tour de France emprunte en ce 14 juillet les routes picardes en direction d’Amiens. Le sprint espéré par le leader de l’équipe Groupama-FDJ ne s’est malheureusement par déroulé pour lui comme espéré, même si ses équipiers ont été irréprochables.
En dépit de l’échappée de Grellier (Direct Energie) et Minnard (Wanty-Groupe Gobert) et parce que le Tour va prendre de la hauteur en début de semaine prochaine, le sprint était l’issue inévitable de cette journée. Consciente de l’enjeu et soucieuse de conduire son sprinter à la victoire, l’équipe Groupama-FDJ a fait corps.
Une chute massive a eu lieu dans le final, piégeant le seul David Gaudu nullement taillé pour frotter en tête de peloton. Ses six autres équipiers étaient regroupés auprès d’Arnaud Démare. Arthur Vichot et Rudy Molard ont été les premiers à travailler, avant Tobias Ludvigsson et Olivier Le Gac bien remis de sa chute de la veille et bien entendu Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri. C’est en tête de peloton qu’ils sont entrés dans la ville d’Amiens et sur des routes qu’ils avaient parfaitement détaillées. Cela n’a hélas pas suffi.
« Ça a beaucoup frotté dans la roue de Jacopo Guarnieri et Arnaud s’est fait éjecter à 2 kilomètres de l’arrivée. » F.Guesdon
« Les équipiers étaient devant, se félicite Frédéric Guesdon, mais ça a beaucoup frotté dans la roue de Jacopo Guarnieri et Arnaud s’est fait éjecter à 2 kilomètres de l’arrivée. Pour autant Jacopo a bien fait de lancer le sprint en imaginant que son sprinteur n’était pas loin mais ce n’était pas le cas. Ça tient à peu de choses, à ce niveau il n’y a pas le droit à l’erreur… »
Ce sprint, rugueux, a été gagné une nouvelle fois par Groenewegen (LottoNL-Jumbo) tandis que Greipel (Lotto-Soudal) et Gaviria (Quick Step Floors) ont été déclassés des deuxième et troisième places pour avoir un peu trop musclé leur explication le long des barrières. Arnaud a fini cinquième.
« Tant que Champs Elysées ne sont pas atteints il y a de l’espoir mais je ne trouve pas le bon feeling. » A.Démare
« Après une journée agréable sur mes routes, je suis très déçu, dit Arnaud. Le sprint a été chaotique même si je connaissais l’arrivée par cœur. Je savais que les virages étaient serrés et ç’a été le bazar. C’était la dernière chance au sprint de cette première semaine de course. Tant que Champs Elysées ne sont pas atteints il y a de l’espoir mais je ne trouve pas le bon feeling. »
Dimanche, pourtant, l’étape tracée d’Arras à Roubaix va comme un gant au leader de l’équipe Groupama-FDJ mais un sprint n’est pas évident. Il faudra passer d’abord par quinze secteurs pavés totalisant 21,7 kilomètres.
« Ce sera comme une classique, prévient Frédéric Guesdon. Il faut rester motivés malgré la déception de la première semaine, on n’a pas eu les résultats qu’on voulait. Cette étape convient parfaitement à Arnaud, Jacopo, Ramon et Olivier. Il y aura trois secteurs de bonne heure, puis deux avant les dix derniers qui sont bien connus des coureurs de Paris-Roubaix. Demain, on prendra le matériel de Pari-Roubaix. Il y aura la course pour la victoire d’étape que nous espérons de tout cœur, la course pour le maillot jaune que peuvent convoiter Terpstra et Gilbert (Quick Step Floors) au détriment de Van Avermaet (BMC). Et puis il y aura la course des favoris du Tour qui vont essayer d’entrer dans les secteurs en bonne place. Ça va être chaud, ça va être nerveux. Il ne faudra pas louper les coups. Nous avons une bonne pression mais il faut arriver le couteau entre les dents. Une étape du Tour sur les pavés, ça ne rigole pas. L’enjeu est très important. C’est un beau challenge pour Arnaud qui a encore Paris-Roubaix en travers de la gorge. »
Par Gilles Le Roc’h
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