Les « jours sans » sur un Grand Tour ne pardonnent jamais. Alors, quand ils se produisent dans une étape proposant une double ascension du Mont Ventoux, ils sont d’autant plus dévastateurs. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ en a fait l’amère expérience ce mercredi sur la route de Malaucène, puisqu’elle a d’abord perdu un Miles Scotson très affaibli, avant que David Gaudu ne soit lui aussi victime d’un gros coup de chaud, le contraignant à rapidement abandonner sa place au sein du peloton. C’est néanmoins épaulé de bout en bout par ses coéquipiers que le Breton s’est battu jusqu’au terme de l’étape. S’il ne figure plus dans le top-10 du général, de nouveaux objectifs se présenteront à lui, ainsi qu’au reste du groupe, lors des prochains jours.

Parmi les étapes les plus attendues du 108ème Tour de France, la onzième figurait sans nul doute possible dans la partie supérieure de la pile. Ce mercredi, c’était non seulement jour de Ventoux, mais même jour de double Ventoux sur la Grande Boucle ! Pour la première fois dans l’histoire de l’épreuve, les coureurs s’en allaient ainsi affronter le Géant de Provence à deux reprises. La première fois par le versant de Sault, et la seconde par le versant plus traditionnel de Bedoin, avant de redescendre à Malaucène pour l’arrivée du jour. Sur un tel parcours, David Gaudu nourrissait légitimement de vraies ambitions au départ. La réalité du jour a malheureusement été toute autre. Au terme d’une première partie de course très rapide, de nouveau animée par d’innombrables offensives, le jeune grimpeur de la Groupama-FDJ a été contraint de laisser filer le peloton dès la première ascension du Mont Chauve. Comme Miles Scotson, hélas contraint à l’abandon plus tôt dans l’étape, le Breton se retrouvait ainsi vidé de ses forces lors de cette étape reine. « Avant-même la première ascension du Ventoux, il nous avait averti qu’il était en difficulté et qu’il ne se sentait vraiment pas bien, relatait sobrement Yvon Madiot. Il n’avait pas de jambes, il a eu un vrai coup de chaud et cela s’est notamment traduit par des troubles digestifs et des vomissements. La chaleur au départ a évidemment été un facteur aggravant ».

« Une déception immense de tout perdre sur une journée », Yvon Madiot

Mal-en-point et distancé, David Gaudu n’a pourtant pas rendu les armes, et a d’ailleurs pu compter sur son fidèle équipier Bruno Armirail, lui-même en convalescence après un coup de froid dimanche. « Il a eu un petit sursaut en haut du premier passage du Ventoux, confiait Yvon. Il faisait un peu plus frais et le peloton a temporisé, ce qui lui a permis de se rapprocher. Mais ce n’était qu’une illusion, ça n’a pas duré ». Dans la transition vers la deuxième ascension du Géant de Provence, Stefan Küng et Valentin Madouas se sont à leur tour laissés décrocher pour apporter leur soutien à leur leader, jusque là bien dans la bagarre pour le classement général. Cette perspective s’est assez vite évaporée ce mercredi. Pour autant, David Gaudu a mis un point d’honneur à se battre jusqu’au bout, accompagné par Valentin Madouas, pour franchir la ligne à un peu plus de vingt minutes du vainqueur du jour, Wout van Aert (Jumbo-Visma). Le double vainqueur d’étape sur la Vuelta pointe désormais au quinzième rang du général, qui ne peut désormais représenter un réel objectif. « David est arrivé ici en ayant beaucoup travaillé. Il s’était beaucoup investi et l’équipe également autour de lui, témoignait Yvon. C’est évidemment une déception immense de tout perdre sur une journée ».

Avec Bruno Armirail, Stefan Küng et Valentin Madouas, David Gaudu s’orientera désormais vers d’autres objectifs sur ce Tour de France. « Il aura certainement des ouvertures dorénavant, mais il faut d’abord qu’il se refasse la santé, insistait Yvon. On va arriver sur des étapes intermédiaires, de baroudeurs, et on va pouvoir laisser de la latitude à ses coéquipiers, notamment Valentin et Stefan. On a encore quelques cartes à jouer. Il faut simplement accepter la situation et repartir de l’avant pour aller chercher une étape et des résultats. C’est naturellement une journée très difficile à vivre pour nous, mais il faut se remettre dans le match ».

1 commentaire

Jac34

Jac34

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Le 7 juillet 2021 à 21:21

Dure réalité, il est toujours difficile d’accéder aux premières places du général mais tellement facile d’en dégringoler. Mais c’est toujours instructif et David s’en souviendra à l’avenir.