Deux ans après sa dernière venue sur le Chrono des Nations, Stefan Küng était donc de retour ce dimanche aux Herbiers pour tenter de récupérer sa couronne, entre-temps conquise par Joshua Tarling en 2023. « J’avais donné mon accord à l’organisation il y a un mois, disait l’intéressé. Ça n’a pas été extrêmement simple de se remobiliser après le Championnat du Monde, mais je suis un homme de parole et je voulais terminer la saison en beauté. Mais pour cela, il fallait aussi bien le préparer. C’est un chrono qui me convient bien, et c’est la seule épreuve pour spécialistes sur un jour hormis les championnats. C’est donc aussi à nous, spécialistes de venir et faire honneur à cette épreuve ». Le circuit, quant à lui, était similaire à celui qu’il avait dompté en 2022, quand il raflait la victoire pour deux secondes face à Tobias Foss. Un peu plus de 45 kilomètres étaient donc à couvrir. « Les conditions étaient vraiment bonnes, précisait Benoît Vaugrenard. Il faisait quasiment 20 degrés cet après-midi, soit des super conditions pour un chrono au mois d’octobre. Comme d’habitude, le parcours n’était jamais très dur mais jamais plat non plus, toujours en prise. C’était un parcours de spécialistes, et comme tous les ans, ça ne s’est pas joué à grand-chose ».

Au premier pointage après dix kilomètres, Stefan Küng, dernier parti, s’octroyait la troisième position à cinq secondes du leader Mikkel Bjerg. Mais dans la partie intermédiaire, le Suisse a repris l’avantage, coupant le deuxième pointage, situé au km 34,5, avec une avance de sept secondes sur son plus proche poursuivant, Jay Vine. Dans les dix derniers kilomètres, le coureur de la Groupama-FDJ a pu résister, et finalement s’octroyer la victoire pour cinq secondes sur l’Australien, au bout de l’effort. « Je suis content de ma performance aujourd’hui, j’ai pu bien gérer l’effort », commentait Stefan. « L’avantage de Stefan est qu’il connaissait le parcours par cœur, abondait Benoît. Ça a forcément fait une différence. Quand ça se joue à pas grand-chose, la connaissance du terrain est un gros avantage. Au-delà de ça, il est aussi sur sa forme du Tour d’Espagne et il maitrise vraiment ce type d’efforts longs. Il a aussi et de nouveau montré sa grande fiabilité. On peut toujours compter sur lui. Ce n’était pas évident, car après avoir disputé le Tour d’Espagne, enchaîné avec le Championnat d’Europe puis les Championnats du Monde à la maison, il aurait pu subir une certaine décompression. Ça aurait été normal, mais il a réussi à rester motivé pour disputer ce Chrono des Nations et le remporter ».

En s’adjugeant son troisième succès de l’année, le troisième dans l’épreuve chronométrique, le Suisse de 30 ans a également permis à la Groupama-FDJ d’atteindre la barre des quinze succès. « C’est toujours bien de terminer par une victoire et de finir la saison sur une bonne note, confiait-il. C’est bien pour moi, et bien pour l’équipe. C’était une saison longue et exigeante, avec des gros rendez-vous tout au long de l’année. Il y a eu de très belles choses, mais il y a aussi eu des moments plus difficiles avec l’approche du Tour qui a été compliquée, et qui a impacté tout mon été jusqu’aux Jeux Olympiques. J’ai retrouvé mon meilleur niveau sur la Vuelta, et finalement décroché cette victoire sur un Grand Tour. C’est plutôt une bonne saison. Être performant sur tous les rendez-vous n’est pas non plus à négliger. Je ne suis pas Pogacar, mais je donne toujours mon maximum ». « C’est une victoire importante pour lui, car c’était sa dernière course de la saison et c’est toujours bon pour le moral de finir sur une victoire, ponctuait Benoît. Ça permet de partir en vacances sereinement et avec la satisfaction du travail accompli. C’est aussi un beau retour sur un investissement pour l’équipe et Wilier vis-à-vis du Supersonica SLR ».

La saison de la Groupama-FDJ ne se conclura en revanche que la semaine prochaine avec le Tour de Vénétie et la Veneto Classic, mercredi et dimanche.