Les poulains de Jérôme Gannat auront tout tenté. Pour autant, au terme de sept jours de course intense sur le Tour de Bretagne, la Conti n’est pas parvenue à arracher le succès d’étape espéré. Jensen Plowright et Paul Penhoët sont tour à tour passés tout proches, mais c’est finalement avec trois podiums et deux quatrièmes places dans son escarcelle que la formation bisontine a clôturé cette belle épreuve, remportée par un ancien de la « maison mère » : Johan Le Bon.
« Un bon résultat d’ensemble », Jérôme Gannat
Tout au long de la semaine écoulée, le Tour de Bretagne a offert un bien joli spectacle, qui plus est sous un soleil radieux. Dans ces conditions, la « Conti » Groupama-FDJ a eu l’occasion de briller à plusieurs reprises, mais ce dimanche, l’épreuve est arrivée à son terme à Lannion sans que l’équipe ait pu obtenir le fameux graal que représente une victoire d’étape. Ultra-performante et prolifique depuis le début d’année, elle a cette fois dû se contenter de trois deuxièmes places d’étape, de deux autres top-5 (deux fois 4e) mais aussi d’un top-10 (6e). « Ce qui est rageant, introduisait Jérôme Gannat au moment du grand bilan, c’est d’avoir été battu par des coureurs différents à chaque fois. Il n’y a pas vraiment de regrets pour ce qui est de Jensen (2e de la deuxième étape). Il remporte le sprint du groupe de poursuivants derrière Le Bon, en côte qui plus est. Sur les deux deuxièmes places de Paul, il y a peut-être eu quelques petites erreurs dans le final, qu’elles soient de jeunesse ou de réglages. Cela nous a peut-être coûté la victoire, car au niveau de la vitesse pure, Paul était aussi rapide que Van Uden (4e étape) et Reinders (5e étape). Ça reste malgré tout un bon résultat d’ensemble en ce qui concerne les étapes. Et puis, dans un sprint, tu peux faire trois fois deuxième comme trois fois premier. Ça se joue à peu de choses, et c’est cette indécision qui fait la beauté des sprints ».
Dans une épreuve très animée et décousue, la Conti a aussi retrouvé une dynamique de course qu’elle n’avait pas forcément rencontrée depuis le début de l’année. « Il y a eu beaucoup de mouvements, confirmait Jérôme. La spécificité de ce Tour de Bretagne était ces arrivées en circuits, pas simples, techniques, sur des petites routes. Quand on veut faire un train ou contrôler pour un sprint, c’est dès lors très compliqué, car le terrain est favorable à des échappées et à des cassures. C’était très animé et je pense que c’est aussi ce qui a fait la beauté de l’épreuve ». Malheureusement, la formation bisontine n’a pas toujours pu accompagner cette course de mouvements et a de fait été assez tôt écartée de la lutte pour le classement général. « On n’avait pas vraiment de coureur dans cette optique, confirmait Jérôme. On pensait le jouer avec Paul grâce aux bonifications mais on a loupé le bon coup une journée, et le général était un peu compromis à partir de ce moment-là. Sur les deux étapes un peu plus difficiles, avec des circuits compliqués, on n’a pas été très présents. Malgré tout, Paul était quand même tout le temps là, pas très loin. C’est certes un sprinteur, mais il ne lui a pas manqué grand-chose pour faire une très bonne performance au général ».
« Il faut voir le verre à moitié plein », Paul Penhoët
Le jeune homme de 20 ans est d’ailleurs le meilleur coureur de la Conti au classement général final, en quatorzième position. Sur sa semaine, le Francilien livrait : « Le bilan est forcément mitigé, on n’était pas venu pour ça avec l’équipe, mais la chance ne peut pas toujours être de notre côté. On a fait du bon travail tous ensemble. On a pu prendre des automatismes sur une course très longue, ce que nous n’avons pas toujours l’occasion de faire. La cohésion en dehors du vélo était très bonne, même si on a parfois eu du mal à se trouver en course. C’est encore quelque chose que l’on doit travailler. Personnellement, j’ai senti que j’arrivais à bien récupérer, même après avoir enchaîné Normandie-Sarthe-Bretagne. J’étais encore bien en jambes sur les 2-3 derniers jours. C’est vraiment encourageant pour l’avenir. Je retire le positif de cette semaine, il faut voir le verre à moitié plein. On a bien appris, ça nous a permis de franchir un nouveau palier. Il ne faut pas rester sur la frustration de nos places d’honneur. Il faut passer vite à autre chose. On a montré qu’on était tous bien en jambes et ça va payer sur les prochaines courses ». « Il y a 2 ou 3 ans, on aurait été super contents de sortir du Tour de Bretagne avec trois podiums, souriait Jérôme. Aujourd’hui, on reste un peu sur notre faim. On sait néanmoins qu’on avait le potentiel pour gagner des étapes et c’est rassurant. On n’a pas subi, on a essayé de bien préparer les sprints, et il ne faut pas oublier qu’on a une équipe très jeune. Cela restera une étape majeure pour le futur et la progression de nos coureurs. Sur une épreuve de sept jours, on apprend forcément beaucoup. On était certes venu dans l’objectif de victoire d’étape, mais ça reste un bon apprentissage pour les coureurs et une bonne préparation pour la suite, notamment Paris-Roubaix ».
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