À Yitti Hills, terme de la deuxième étape du Tour d’Oman, Tom Donnenwirth s’apprêtait ce dimanche à jouer la gagne, ou tout du moins une place sur le podium. Malheureusement, le puncheur tricolore a été stoppé net dans sa quête par une chute dans le sprint final, à 150 mètres de l’arrivée. S’il s’est relevé sans gros dommages, il a toutefois vu s’envoler une belle opportunité, notamment permise par le travail de ses coéquipiers dans les dix derniers kilomètres. David Gaudu a franchi la ligne d’arrivée en onzième position et occupe désormais la quatrième place du général, à onze secondes de Louis Vervaeke, vainqueur du jour.
Les choses sérieuses commençaient ce dimanche sur le Tour d’Oman, où un final exigeant devait permettre aux puncheurs de se débarrasser des sprinteurs, à l’honneur la veille, et de se disputer la victoire. Avant de se présenter dans l’enchaînement de côtes du final, une longue portion de 150 kilomètres étaient toutefois à avaler, et elle s’est avérée quelque peu mouvementée. « Beaucoup d’équipes ne voulaient pas prendre la course en main du fait que l’étape était longue, ça s’est couru un peu dessus et l’échappée a pris beaucoup de temps », expliquait Thierry Bricaud. Une échappée formée en deux temps, avec d’abord quatre hommes, plus tard rejoints par Louis Vervaeke et Xabier Azparren. L’avantage de ce groupe a gonflé à six minutes sans que personne ne semble vouloir assurer une franche poursuite. Alors, quand une petite bosse s’est présentée après quatre-vingt-dix kilomètres, Valentin Madouas est sorti de sa réserve, et s’est intercalé avec Orluis Aular. « L’étape était complètement décousue, expliquait Thierry. L’idée était que le peloton continue de rouler vite afin que l’échappée ne prenne pas trop de temps, mais on ne voulait pas non plus sacrifier l’équipe. Valentin a finalement réussi à sortir, et cela a au moins permis au peloton de prendre ses responsabilités et d’assumer la poursuite ».
« Tom est évidemment frustré », Thierry Bricaud
Si le Breton s’est rapproché à deux minutes du groupe de tête, il n’a en revanche jamais pu opérer la jonction, et a même été rejoint par le peloton à environ trente bornes du but. À cet instant, l’échappée comptait encore près de cinq minutes d’avance, contraignant le peloton à une poursuite effrénée afin de rester en lice pour la victoire. L’écart s’est réduit à 2’30 à quinze bornes du terme, puis Clément Braz Afonso a haussé le ton dans la montée d’Al Jissah, à douze bornes du but. Vervaeke, alors parti en solitaire, disposait malgré tout toujours d’un matelas supérieur à la minute. « L’objectif était simple : essayer d’aller chercher l’étape avec Tom, expliquait Thierry. On savait qu’on avait un bon collectif et qu’il allait manquer beaucoup d’équipiers dans le final. À partir du moment où on était encore en surnombre, on se devait de donner une chance à Tom. On a fait un beau final et toute l’équipe s’est bien appliquée pour permettre une arrivée groupée ». Lorenzo Germani, Rudy Molard et même David Gaudu ont chacun donné de leur personne dans les derniers kilomètres accidentés, mais Vervaeke conservait quelques secondes d’avance au passage de la flamme rouge. Derrière le Belge, sans doute déjà trop loin pour être revu, le sprint s’est donc engagé pour les places d’honneur. « Malheureusement, Tom a chuté après qu’un coureur devant lui a subi un saut de chaîne », relatait Thierry. L’Occitan, qui s’est relevé après quelques minutes, n’a donc pu obtenir le résultat souhaité aujourd’hui, David Gaudu étant le premier coureur de l’équipe à franchir la ligne, à la onzième place, deux secondes derrière Vervaeke. « Tom vient de passer dans le WorldTour, il dispute tout juste sa deuxième course, et l’équipe lui fait confiance, donc il voulait bien faire. Il est évidemment frustré de ne pas avoir rendu la monnaie de sa pièce à l’équipe car tout le monde s’est sacrifié pour lui sans arrières pensées, mais ça fait partie des aléas d’une course cycliste. On n’est pas récompensés, mais on a vu un beau collectif, il reste trois étapes, est c’est encourageant pour la suite ». Lundi, l’équipe aura l’opportunité de prendre sa revanche sur une arrivée en bosse plus prononcée, à Eastern Mountain (4,7 km à 7,6%).