L’Équipe cycliste Groupama-FDJ et Romain Grégoire avaient décidé de prendre leur destin en main ce lundi lors du deuxième acte du Critérium du Dauphiné. Dans une fin d’étape ascendante, le Franc-Comtois se voyait jouer les premiers rôles. Clément Russo et Quentin Pacher ont donc apporté leur grande contribution pour se rapprocher de l’échappée. Le dernier rescapé de celle-ci, Bruno Armirail, a été avalé à 200 mètres du but, mais Romain Grégoire est parti de trop loin pour espérer accrocher les premières places. Il s’est octroyé la neuvième tandis que David Gaudu a aussi terminé dans le premier peloton de cinquante unités.

Au lendemain d’une entame pour sprinteurs, le Critérium du Dauphiné offrait dès ce lundi un terrain propice aux puncheurs vers le Col de la Loge, après une phase finale montante d’environ trente kilomètres. L’étape en cumulait cent-quarante-deux en tout et pour tout, et c’est dès le tout premier que Bruno Armirail (Decathlon-AG2R), Mathis Le Berre (Arkea-B&B), Jonas Gregaard (Lotto-Dstny), Xandro Meurisse (Alpecin-Deceuninck) et Filippo Conca (Q36.5) ont pris les commandes. Le peloton a temporisé immédiatement, permettant au quintet de capitaliser près de cinq minutes d’avance. « C’était une étape qui nous convenait sur le papier, avec David mais surtout Romain, avançait Benoît Vaugrenard. On a commis une première erreur en laissant partir cinq coureurs. On voulait absolument avoir un coureur devant pour ne pas avoir à rouler derrière car on savait que peu de monde serait enclin à chasser. Compte tenu des cinq coureurs de tête, et de leurs qualités, on s’est donc mis à rouler assez tôt. Le final était vent de dos, en faux-plat descendant, et il était grand temps de boucher le trou ». Clément Russo est donc allé occuper les rênes du peloton pendant un long moment avec certains équipiers des formations Bora-hansgrohe et Israel-Premier Tech.

« Je me sentais vraiment capable de gagner », Romain Grégoire

Grâce à ce travail conjoint, l’écart a été ramené à 2’30 au pied de la côte de Saint-Georges-en-Couzan (7,4 km à 5,6%), premier palier du final montant. « Avec un écart de cinq minutes à boucher sur de tels coureurs, ça a forcément roulé très vite toute la journée, reprenait Romain Grégoire. Je me sentais vraiment bien dans le col à 25 kilomètres de l’arrivée. Je me sentais vraiment capable de gagner, et j’en avais vraiment envie. On se devait d’essayer, c’était l’étape qui me convenait le mieux de la semaine. Si on voulait avoir une chance de gagner, on n’avait pas d’autres choix que d’essayer d’éliminer les meilleurs sprinteurs et revenir sur l’échappée ». Quentin Pacher est donc très vite entré en piste. « On avait prévu de durcir, et ce qu’a très bien fait Quentin, indiquait Benoît. Il a fait du très bon boulot, et longtemps en plus ! Ça a permis d’éliminer pas mal de mecs et de mettre en difficulté le maillot jaune Pedersen ». Après un relais tonitruant du puncheur occitan, le peloton a non seulement repris une minute à l’échappée, mais il s’est aussi réduit de moitié. Au terme de ce premier palier, d’autres formations ont pris la chasse en main mais ont éprouvé plus de difficulté à amoindrir l’écart sur la tête de la course. En tête, Bruno Armirail s’est dégagé seul à dix kilomètres de la ligne et a longtemps réussi à conserver trente secondes sur le paquet.

« On va retenter », Benoît Vaugrenard

Ce n’est que suite à un gros train dans les deux derniers kilomètres en faux-plat montant que le peloton est parvenu à entrevoir le dernier rescapé de l’échappée. Ce dernier a été repris à 200 mètres du but, en premier lieu par Magnus Cort, vainqueur net sur la ligne. Romain Grégoire n’a pu faire mieux que neuvième. « Je n’ai pas fait les efforts nécessaires pour être placé devant dans les quatre derniers kilomètres, et au final, je ne suis pas dans le match pour la victoire, regrettait le Bisontin. C’était vraiment un sprint de costauds, et avec cinquante mètres de retard, je n’avais pas les jambes pour remonter. Je pense que je n’aurais déjà pas eu les jambes pour battre Magnus Cort si on avait été côte à côte, donc en partant de derrière, c’était clairement impossible. C’est frustrant et dommage de ne pas récompenser l’équipe, car elle a montré de l’envie. Elle a fait le boulot qu’il fallait, l’attitude était vraiment bonne, et je me rate sur la conclusion. Ça fait ch*** » « Il avait de bonnes jambes, mais il n’a pas assez eu confiance en lui, concluait Benoît. Il était à fond, mais tout le monde l’était au final. Demain, l’étape peut encore nous convenir, donc on va retenter ». Au général, Romain Grégoire et David Gaudu pointent tous les deux à dix secondes du maillot jaune Magnus Cort ce lundi soir.

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