C’était le retour supposé des sprinteurs ce jeudi sur l’UAE Tour. Si une courte séquence de bordures a animé la première partie de la journée, l’emballage final attendu a bel et bien eu lieu. Il a consacré le Belge Jasper Philipsen tandis qu’Arnaud Démare, trop loin au moment décisif, n’a pu faire mieux qu’une septième place dans cette cinquième étape. Pour le coureur picard, il ne reste plus qu’un sprint dans le Golfe, ce vendredi.
Au lendemain de la première arrivée au sommet de l’UAE Tour, le peloton reprenait la route sur une étape complètement plate de 182 kilomètres en direction de l’île d’Al Marjan. Il s’agissait donc du retour aux affaires attendu des sprinteurs. Cela n’a pas empêché le développement de la traditionnelle échappée matinale, articulée autour trois hommes de la Gazprom-RusVelo et d’un coureur de l’équipe Bardiani-CSF-Faizenè. Leur aventure n’a toutefois pas duré, puisqu’après seulement une grosse heure de course, le peloton les a avalés à la suite d’un coup de bordure. La bagarre n’aura néanmoins duré qu’une dizaine de kilomètres avant que tout ne rentre dans l’ordre. « La journée a été plutôt calme, assurait Arnaud Démare. Il y a eu des tentatives de bordures, mais elles n’ont pas été très efficaces ». Par la suite, un nouveau quatuor est ressorti mais a constamment été maintenu à distance raisonnable par un peloton toujours aux aguets. Un nouveau regroupement s’est opéré à environ cinquante kilomètres de la ligne, et Michael Kukrle (Gazprom-RusVelo) est ensuite reparti, en solitaire cette fois-ci. Le champion de République Tchèque s’est bâti un bel avantage de deux minutes et trente secondes à la faveur d’un peloton relativement apathique, mais le « rouleau-compresseur » s’est mis en marche à environ vingt kilomètres du but et les chances de l’homme de tête se sont logiquement évaporées. L’emballage s’est petit à petit mis en place.
« Ce n’est pas facile de rester ensemble », Arnaud Démare
« Matteo, qui n’est pas sur son terrain, a fait du bon travail pour replacer les mecs à vingt kilomètres de l’arrivée, reprenait Sébastien. Quant à Clément, il progresse vraiment et apprend très vite. Il a réussi à protéger le train dans le final ». Le jeune Mayennais a déposé Arnaud Démare et ses coéquipiers à l’entrée dans les cinq derniers kilomètres, le train était encore bien uni à trois bornes de la ligne, puis la tâche s’est quelque peu corsée. « L’arrivée était sur un îlot artificiel avec une grande boucle et un aller-retour autour d’un rond-point, précisait Sébastien. On avait revu les images de l’année dernière, on savait que ça allait être particulier, et c’était effectivement un sprint un peu brouillon. Ramon s’est un peu perdu et n’a pas réussi à ramener Arnaud dans la roue de Miles et Jacopo qui étaient bien placés ». « On s’est perdu dans le sprint, complétait l’ancien champion de France, finalement septième de l’emballage. Ce n’est pas facile de rester ensemble car ça roule vraiment vite, à plus de 70 km/h. On n’arrive pas à exprimer ce qu’on vaut, mais ce sont des configurations de sprint vraiment spéciales ici. Il reste encore un sprint demain, et je ne pars pas battu, mais je pense que le style de sprint plus technique en Europe nous conviendra peut-être davantage ». « Il y a de la déception ce soir, clairement, mais il reste encore une opportunité demain et on va tout mettre en place pour ne pas avoir de regret, concluait Sébastien. Demain, l’objectif sera la victoire et rien d’autre ».
1 commentaire
Jac34
Le 24 février 2022 à 20:02
Souvent à la suite d’un sprint le coureur qui n’a pas gagné regrette que la ligne n’est pas été 1 voir 2 mètres plus loin ce qui lui aurait permis de remonter et dépasser son adversaire.
Dans le cas d’Arnaud, j’ai l’impression que pour l’instant la distance importe peu. En effet lorsqu’il commence à gagner il est irrésistible, on voit que non seulement il remonte ses adversaires mais qu’en plus on comprend qu’ils ne pourront pas le suivre. Pour l’instant Arnaud n’arrive pas encore à les remonter, comme pour les sprints précédents je crois qu’il n’a pas encore la puissance nécessaire pour faire la différence.