L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a ce samedi lancé sa campagne des Classiques de splendide manière. À l’occasion de l’Omloop Het Nieuwsblad, première course du calendrier belge, Jake Stewart s’est en effet adjugé une formidable deuxième place dans le sprint en petit peloton qui a conclu les 200 kilomètres de course. Le Britannique de 21 ans signe de fait la meilleure performance de sa – toute jeune – carrière et offre à l’équipe son premier podium dans une Flandrienne depuis Gand-Wevelgem 2018. Cerise sur le gâteau, Kevin Geniets s’est également glissé dans le top 10 de l’épreuve.
« Je me suis dit qu’il fallait que je bouge », Kevin Geniets
Bien que particulier en l’absence du public, le parfum des Classiques était bel et bien de retour ce samedi du côté de Gand, d’où la première Classique pavée de la saison s’élançait en fin de matinée. Si l’excitation était à son comble tant pour les observateurs que pour les coureurs, le début de course a néanmoins été relativement tranquille et l’échappée du jour s’est dessinée dès les premiers kilomètres. Bert De Backer (B&B Hotels p/b KTM), Yevgeniy Fedorov (Astana Premier Tech), Kenny De Ketele (Sport Vlaanderen-Baloise), Ryan Gibbons (UAE-Team Emirates) et Matis Louvel (Arkéa Samsic) se sont alors extirpés et ont cumulé jusqu’à huit minutes d’avance avant que la formation favorite, Deceuninck-Quick Step, ne vienne prendre le contrôle. L’écart a logiquement chuté au fil de la course mais ce n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres du but que les choses sérieuses ont débuté, avec l’approche du Wolvenberg. Plutôt bien placée à cet instant, la Groupama-FDJ a néanmoins été prise au piège au pied du Molenberg un peu plus tard, où le champion du monde Julian Alaphilippe a ouvert une brèche en compagnie d’une dizaine d’hommes.
« On a dit aux gars qu’il fallait réagir car ils avaient l’air de bien s’entendre devant », relatait Frédéric Guesdon. « Quand on nous a dit les noms à l’oreillette, on a compris qu’il y avait de gros leaders, reprenait Kevin Geniets. Je me suis dit qu’il fallait que je bouge. J’ai attaqué avec Pidcock dans la roue et on a ensemble pu boucher le trou. C’était idéal ». « Ça nous a soulagé d’avoir un mec devant », disait même son directeur sportif. Revenu sur la tête à quarante kilomètres de l’arrivée, le champion du Luxembourg a tenu sa place dans ce groupe de cadors jusqu’à ce qu’Alaphilippe se détache, seul, dans le Berendries. Ses adversaires se sont néanmoins entendus en poursuite et ont réussi à établir la jonction avant le Mur de Grammont… tout comme le peloton, où figuraient encore Stefan Küng et Jake Stewart. Les compteurs ont ainsi été remis à zéro avant les deux ultimes difficultés du jour. Gianni Moscon a bien tenté de s’extraire dans la mythique bosse des Flandres, mais le peloton est resté relativement compact. Ce qui s’est aussi produit dans le dernier mont du parcours. « Stefan a tenté dans le Bosberg, racontait Frédéric. Ça n’a pas marché et notre dernière carte était donc celle de Jake, pour le sprint ».
« Je ne cesse de me surprendre », Jake Stewart
En raison d’un vent de face dans le final, c’est donc un peloton d’une cinquantaine d’hommes qui a pris la direction de Ninove, et la Groupama-FDJ a commencé à s’articuler autour de son jeune Britannique. « C’était à fond du Wolvenberg jusqu’à l’arrivée, relatait l’intéressé. J’essayais simplement de m’accrocher. J’ai eu des difficultés dans le Mur de Grammont, mais quand je suis rentré dans le peloton, je savais que je n’avais plus qu’à suivre Kevin et Stefan ». Les deux champions nationaux ont d’ailleurs pris les commandes du peloton à environ deux kilomètres du terme. « Stefan a fait un gros train, racontait Kevin. Puis, je me suis retourné, et on avait perdu Jake. C’était un peu le bazar ». « J’ai retrouvé le sillage de Kevin à quelques centaines de mètres de l’arrivée et il a pu me lancer dans la roue des Deceuninck-Quick Step », poursuivait l’Anglais. Bien positionné à l’amorce du dernier virage puis de la dernière ligne droite, Jake Stewart a ainsi été en mesure de livrer un gros sprint lui permettant d’arracher la deuxième de l’épreuve, juste derrière Davide Ballerini. « Je revenais vite sur la fin, mais ce n’était pas assez pour la victoire », commentait l’intéressé, récent quatrième de l’Étoile de Bessèges dernièrement et donc auteur de son premier podium dans une Classique WorldTour.
« Je ne cesse de me surprendre, et de surprendre un tas de gens cette année, ajoutait-il. Personne ne s’attendait à ce que je fasse deuxième aujourd’hui. C’est évidemment une surprise, mais j’ai fait un bon hiver, l’équipe m’aide énormément et on a un super groupe pour les Classiques. De ce point de vue, ce n’est peut-être pas si étonnant ». « Si on nous avait dit ce matin qu’il ferait deuxième du sprint, on aurait été contents, confiait Frédéric Guesdon. Quand on revoit les images, on peut avoir quelques petits regrets, mais on est tout de même très satisfaits de ce podium. On a fait une très belle course donc c’est mérité ». L’équipe a même pu glisser un deuxième homme dans le top 10 du jour en la personne de Kevin Geniets, neuvième à l’arrivée. « C’est encourageant de les voir à ce niveau-là, concluait Frédéric. Le but de la Conti est qu’ils soient opérationnels très tôt dans la WorldTour et c’est ce qu’il se produit avec ces deux coureurs. C’est bien pour nous, et pour la suite ».
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