Comme de tradition, le Grand Prix La Marseillaise, première manche de la Coupe de France FDJ, lançait ce dimanche les hostilités de la nouvelle année sur le territoire hexagonal. Le parcours demeurait également fidèle aux dernières éditions, avec la route des Crêtes comme difficulté majeure du final avant le col de la Gineste puis la redescente vers la ville portuaire. En revanche, l’arrivée était cette saison jugée au terme d’un dernier kilomètre en légère montée, quand Kevin Geniets l’avait lui emporté sur le plat en 2024. Le champion du Luxembourg était donc de retour sur les terres de sa première victoire professionnelle « internationale », notamment accompagné de ses nouveaux coéquipiers Rémi Cavagna, Clément Braz Afonso et Johan Jacobs. « On avait une équipe solide au départ, on était ambitieux et on savait que le vent n’était pas favorable dans la Gineste, donc on se doutait que les sprinteurs avaient des chances de revenir, exposait William Green. Pour cette raison, on a voulu mettre une petite pression ». Cela s’est concrétisé après la descente de l’Espigoulier, à mi-course, quand Rémi Cavagna a lancé une contre-attaque derrière une échappée matinale de cinq hommes. « C’était une belle manœuvre mais Chamberlain de Decathlon-AG2R a rejoint Rémi et n’a malheureusement pas roulé avec lui, regrettait William. Ils sont revenus à trente secondes de l’échappée, mais ça n’a pas marché. Cela a malgré tout mis Arkéa-B&B Hôtels sous pression, ce qui était très bien pour nous. On a pu économiser nos gars ».

Le « TGV de Clermont-Ferrand » a repris sa place dans le paquet après vingt-cinq kilomètres d’escapade, puis la tension est montée en flèche avant de plonger vers la décisive route des Crêtes (4 km à 7,5%). « Johan Jacobs et Olivier Le Gac ont fait un excellent travail pour le placement au pied, précisait William, tout comme Clément qui a imprimé un rythme soutenu dès le bas de la bosse. Après quelques minutes, il y a eu des attaques, Kevin était en place pour suivre mais il n’a pas pu. Honnêtement, il n’avait tout simplement pas les jambes aujourd’hui ». Cinq hommes se sont ainsi détachés au sommet, à environ vingt-cinq kilomètres du but, mais la Groupama-FDJ n’a pas baissé les bras au sein d’un peloton émietté. « Clément a continué de rouler après la Route des Crêtes, sans aucun soutien, assurait William. Il a fait le rythme tout seul en poursuite pendant plus de dix kilomètres. C’était une très bonne performance pour un coureur de son gabarit ». Le peloton a abordé le col de la Gineste avec une petite minute de débours, mais est pratiquement revenu sur les talons des échappés au sommet. Kevin Geniets a tenté de suivre de nouveaux mouvements, mais le pack est resté relativement compact, à quelques secondes des fuyards.

Ces derniers ont tout de même entamé le dernier kilomètre avec une petite marge, mais à force d’attentisme, le peloton a opéré la jonction, à 500 mètres environ de ligne. « On a eu de la chance que ça se termine au sprint, mais de nouveau, il faut être réaliste et honnête, reprenait William. Kevin n’avait pas les jambes pour réussir à se placer dans le final et faire un bon sprint ». Au sein d’un paquet d’une trentaine d’unités, le longiligne coureur de la Groupama-FDJ a ainsi obtenu la seizième place tandis que Clément Braz Afonso fermait la marche de ce même groupe. « Je suis content de la performance de l’équipe et surtout de la manière dont les coureurs se sont impliqués dans la stratégie du jour, concluait William. Il reste encore du travail à faire sur la préparation physique mais on va continuer sur cette voie sur les prochaines courses. On aura quatre coureurs similaires à Bessèges, avec l’ajout de Paul, Clément et Cyril. On va garder la même énergie et le même collectif, et j’espère qu’on franchira un cap physiquement ».