Un rendez-vous capital s’annonçait ce vendredi sur les routes du Tour de France pour les prétendants au classement général. Mais pour Stefan Küng, la septième étape, en forme de contre-la-montre entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin, revêtait également une importance toute particulière. Pour sa quatrième sortie sur le Wilier Triestina Supersonica SLR, le Suisse nourrissait de grandes ambitions, malgré un parcours qui avantageait également les favoris. Un peu plus de vingt-cinq kilomètres étaient ainsi à couvrir, roulants au début et à la fin, mais avec une portion ascendante décisive à mi-parcours. Bien avant l’ancien double champion d’Europe, Lenny Martinez a établi une première marque provisoire de référence peu avant 14h, en 31’30. « Je ne l’ai pas fait à fond, confiait le jeune grimpeur. Je me suis simplement pris un peu au jeu dans la bosse, puis j’ai essayé de rouler avec de la vitesse dans le final ». Son acolyte David Gaudu a effectué un chrono relativement similaire aux alentours de 15 heures. « Je suis content des sensations, disait le Breton. Quand j’ai voulu appuyer, j’ai vu que ça répondait. Je ne m’attendais pas à revenir à ce niveau aussi vite. Les deux premiers jours ont été difficiles physiquement après le Covid. L’échappée vers Valloire m’avait rassuré, et aujourd’hui, c’est une petite marche en plus ».

Alors que David Gaudu en terminait, Stefan Küng prenait lui le départ, à 15h05, vêtu de son maillot de champion de Suisse. Une tunique à laquelle il a fait honneur dès le premier intermédiaire en établissant le meilleur temps devant Victor Campenaerts et Kévin Vauquelin. Malheureusement, c’est peu de temps après que les éléments ont joué en sa défaveur. « Juste après la bosse, en reprenant de la vitesse, la chaîne a sauté et j’ai quand même mis un bout de temps pour la remettre, expliquait Stefan. J’avais décidé de mettre un double plateau afin de pouvoir tourner les jambes dans la bosse. En remettant la plaque, ça n’est pas passé correctement. Peut-être que j’ai pris un trou à ce moment-là ». Sans s’arrêter, le Suisse a donc manipulé sa chaîne pour la remettre en état de marche. Les secondes ont paru une éternité, et son élan a été stoppé net. « Quand tu coupes ton effort, c’est difficile de repartir à la même allure tout de suite, disait-il. Ça m’a sorti du rythme. J’ai essayé de me remettre dedans sur la fin mais c’était compliqué ». Au deuxième intermédiaire, il est alors passé à une quinzaine de secondes de Vauquelin et Campenaerts. Il a par la suite réussi à reprendre du terrain dans la descente, mais cela s’est avéré insuffisant à l’arrivée, échouant à huit secondes des deux hommes.

Bien plus tard, les favoris ont pris le départ, et six d’entre eux se sont placés devant lui. Stefan Küng a finalement dû se contenter de la dixième place du jour. « Le chrono ne ment pas et malheureusement ce n’est pas ça qu’on espérait, soufflait l’intéressé. On peut avoir le meilleur vélo du monde, mais au bout du compte, il faut que tout soit aligné. C’est quand même frustrant. Les deux tests avant les Jeux Olympiques ne se sont pas passés comme on le souhaitait, et on va tout faire pour que ça n’arrive pas à Paris ». « C’est une grosse déception compte tenu de l’investissement fourni, confirmait Benoît. Je pense qu’on pouvait aller chercher le podium sans cet incident, mais malheureusement, ça reste de la mécanique ». Outre Stefan Küng, Romain Grégoire a livré une excellente performance pour son premier contre-la-montre sur le Tour de France. Il a signé la vingtième place du jour, à 1’36 du vainqueur Remco Evenepoel. « Il s’est bien appliqué, il était investi dès ce matin, ajoutait Benoît. Tout le reste de l’équipe l’était aussi et ça montre la bonne condition de nos coureurs ». Tadej Pogacar a conservé son maillot jaune, et avant l’étape des chemins autour de Troyes dimanche, une journée quelque peu bosselée se profile samedi. « La météo sera la vraie difficulté demain, concluait Benoît. On se dirige vers un sprint mais il faudra quand même être vigilant au départ. Si ça bouge, il faudra en être ».

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