C’est sous la pluie copenhagoise que le Tour de France 109ème du nom s’est élancé ce vendredi. Sur une route humide, à travers un chrono d’environ treize kilomètres dans les rues de la capitale danoise, Stefan Küng n’a pu jouer les tous premiers rôles. Le double champion d’Europe de l’exercice a dû se contenter de la quatorzième place, à vingt-trois secondes du vainqueur et premier maillot jaune Yves Lampaert. David Gaudu a lui concédé cinquante secondes sur la ligne, mais a rallié l’arrivée sain et sauf, comme l’ensemble de l’équipe cycliste Groupama-FDJ. Le Tour est désormais lancé.
À la grande fête du vélo annoncée à Copenhague ce vendredi, pour le Grand Départ du Tour de France 2022, devait se joindre un invité de marque. L’heure de son arrivée, néanmoins, n’était pas clairement identifiée, ce qui tendait à rendre la journée indécise. La pluie, en l’occurrence, s’est finalement présentée plus tôt que prévu sur le parcours relativement technique proposé en guise de première étape. Lorsque l’épreuve a démarré sur les coups de 16 heures, la chaussée était déjà détrempée et les coureurs ayant misé sur une arrivée tardive du mauvais temps n’y ont donc finalement pas échappé. David Gaudu, premier coureur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ au départ, a donc dû composer avec ce facteur. Malgré une petite frayeur en cours de route, le Breton a bien limité les dégâts et surtout terminé sans toucher terre. Il a ainsi bouclé l’étape en un temps honorable de 16’07’’. « On savait qu’il y avait une probabilité de pluie, et on avait vu lors de la reconnaissance qu’il y avait pas mal de bandes blanches, indiquait David. C’est un parcours très technique, totalement urbain. On savait que ça pouvait être très piégeux. Je me suis d’ailleurs fait un petit peu peur, mais c’est passé pour ce coup-ci. Il fallait éviter la chute et tout mettre dans les lignes droites. Les sensations avaient l’air d’être plutôt bonnes et je suis content du chrono. Le Tour ne fait que commencer, on est partis sur les bons rails ». Au terme de la journée, David Gaudu a finalement concédé cinquante secondes au vainqueur Yves Lampaert et quarante-trois au premier prétendant du général Tadej Pogacar.
« Je ne savais pas où se situait la limite », Stefan Küng
De son côté, Stefan Küng n’a pu lutter pour la victoire d’étape ce vendredi. Parti tôt lui aussi, il n’a pu livrer son plein potentiel sous la pluie et a hérité de la quatorzième place dans son exercice de prédilection, à vingt-trois secondes du premier maillot jaune. « Physiquement j’étais là, mais j’ai vu la chute de Stefan Bissegger et je l’ai croisé en allant au départ, racontait le Suisse. Il m’a dit « fais gaffe, c’est comme du savon ». Mentalement, ça m’a un peu bloqué. Je ne savais pas où se situait la limite. La dernière fois qu’il a plu sur un chrono, c’était au Tour de Suisse l’année dernière et j’avais gagné. Mais c’était chez moi et je savais si ça passait ou pas. Ici, je n’avais aucun repère. C’est compliqué car il fallait pousser jusqu’à la limite, et je n’en étais pas capable aujourd’hui. Je crois aussi que les dix derniers jours ont été assez intenses émotionnellement pour moi. C’étaient un peu les montagnes russes, avec la naissance de notre fils, l’infection au Covid et l’incertitude de savoir si je pouvais prendre le départ. Ça ne l’a pas fait pour aujourd’hui ». Dans cette grande journée d’ouverture, c’est donc Yves Lampaert, parti un peu plus tard, qui a créé la surprise. « On devait donner nos choix d’ordre de départ hier en début de matinée, concluait Julien Pinot. La pluie était annoncée pour le milieu du chrono, c’est pour cela qu’on avait pris la décision de faire partir David en premier et Stefan en deuxième. Malheureusement, il a plu plus tôt que prévu. Stefan s’est élancé quand la météo était la moins favorable. Il était venu pour signer une grande performance, mais sa préparation a été un peu perturbée avec la Covid-19. On a essayé d’optimiser au mieux et on n’a pas de regret. Il s’est néanmoins rassuré physiquement. David a fait un chrono correct. Surtout, il fallait que personne ne tombe aujourd’hui. L’essentiel est assuré. On va maintenant se projeter sur l’étape de demain ».
La deuxième étape de la Grande Boucle, ce samedi, emmènera les coureurs à Nyborg où quelques dégâts pourraient être observés après la traversée du Grand Belt sur dix-huit kilomètres.
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