Le Tour de la Provence promettait d’être mouvementé jusqu’à son terme à Arles, ce dimanche. Et les attentes se sont confirmées. La troisième étape en ligne a ainsi offert une course débridée, notamment par la formation de bordures à la mi-parcours. Les coureurs ont bataillé dans le vent de la Camargue pendant près de 80 kilomètres, Sam Watson et Sven-Erik Bystrøm sont parvenus à accrocher le bon wagon et l’Anglais a finalement pris la neuvième place d’un sprint en petit comité remporté par Tom Van Asbroeck. Au général, le Britannique accroche la dixième place alors que Lorenzo Germani (14e) a été piégé dans les bordures.
Le classement général du Tour de la Provence était tout sauf figé au départ de Rognac ce dimanche matin. Bien qu’extrêmement plate, la dernière étape en direction d’Arles présentait les ingrédients nécessaires pour faire évoluer la hiérarchie, et les coureurs le savaient depuis quelques jours déjà. Car après soixante-dix kilomètres pour rejoindre Arles une première fois, un long détour à travers le parc naturel régional de la Camargue se profilait, et le vent les attendait. Une échappée composée de Kenny Molly, Kévin Avoine (Van Rysel-Roubaix), Thibaut Bernard (Bingoal-WB), Fabien Grellier (TotalEnergies), et Kasper Saver (Philippe Wagner-Bazin) a d’abord ouvert la route et pris jusqu’à sept minutes d’avance, mais à la sortie d’Arles, comme prévu, une tout autre course a débuté. « On avait commencé à prendre les rênes avec Rémy pour être placés au moment stratégique, mais tout le monde avait plus ou moins les mêmes infos, et quand ça s’est fait, les plus forts se sont extraits, racontait Thierry. Ça a vite cassé, et il y a eu un petit accrochage qui a compliqué les choses ».
« On reste sur notre faim », Thierry Bricaud
Une première bordure d’une vingtaine d’unités s’est extraite, avec Sam Watson et Sven-Erik Bystrøm en son sein. « Comme toujours quand il y a du vent, il y a un moment décisif où ça casse, indiquait Sam Watson. Malheureusement, quand ça s’est fait, seulement Sven-Erik et moi nous sommes retrouvés dans le bon groupe. Lorenzo et Lars étaient proches mais ils ont manqué le coup, et ils sont ensuite restés tout près pendant un long moment ». Dans une deuxième bordure d’à peine dix coureurs, l’Italien et le Néerlandais ont navigué entre vingt et cinq secondes (!) pendant une trentaine de minutes, mais la jonction ne s’est jamais opérée. « C’est typique des bordures, ajoutait Thierry. Ou tu rentres tout de suite, ou tu restes en carafe et ça se complique ». Avant les cinquante derniers kilomètres, le premier peloton a donc fait irrémédiablement la différence puis a repris les échappés matinaux. Dès lors, l’issue du jour semblait inévitable. « Avec le surnombre de Lidl-Trek et Decathlon-AG2R, un sprint était quasiment assuré, expliquait Sam. Il y avait un fort vent de face à l’arrivée. Je me suis retrouvé un peu trop devant trop tôt, puis avec le vent, je n’ai pas réussi à reprendre les roues. Or dans ce type de sprint, il faut arriver de l’arrière avec de la vitesse ».
Le Britannique s’est donc contenté de la neuvième place à l’arrivée, où Tom Van Asbroeck s’est imposé. « Il n’y a pas trop de regrets aujourd’hui, assurait Thierry. Il y a eu de l’engagement, mais on n’a pas été spécialement en réussite. Lorenzo était également un peu patraque ce matin. Il a quand même pris le départ, il s’est accroché comme il a pu, avec ses moyens, mais il n’était pas impérial ». L’Italien a ainsi dû abandonner sa place dans le top-10 du classement général, alors que Sam Watson l’a intégré de justesse (10e). « On reste sur notre faim cette semaine, expliquait Thierry. C’était la rentrée pour cinq de nos coureurs, dans des conditions climatiques difficiles. On a quand même été présents, mais on n’a pas été vraiment récompensés de l’investissement fourni. Hier, il a manqué un peu de jambes à Sam, aujourd’hui c’était Lorenzo pour différentes raisons. Au bout du compte, on était présents, mais sans résultat probant ». L’Équipe cycliste Groupama-FDJ conclut malgré tout l’épreuve avec trois top-10 d’étape, un podium lors du prologue et un homme dans le top-10 final.
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