Ce dimanche, le Cholet Agglo Tour s’est par moment apparenté à une course à élimination. En raison d’averses quasi ininterrompues, et de routes détrempées, les chutes ont émaillé les cinquante derniers kilomètres sur le circuit final. C’est aussi une chute qui a permis aux deux premiers du jour de se détacher à vingt-cinq bornes du terme. Juste derrière la cassure, Paul Penhoët a ensuite tenté de mener la chasse au sein d’un petit groupe, sans succès. Lukas Kubis s’est finalement imposé et Cyril Barthe a obtenu la huitième place dans le peloton.
Sur les plus de deux-cents kilomètres prévus autour de Cholet, la tâche du peloton s’annonçait relativement pénible ce dimanche. Des averses de pluie étaient en effet censées l’accompagner durant la totalité de la journée, et elles n’ont, malheureusement pour eux, pas manqué à l’appel. Il a d’abord fallu éviter tous les pépins et accrocs tandis qu’une échappée de six hommes prenait le large. « L’idée, nous concernant, était de se faire un petit peu oublier dans un premier temps, et d’attendre l’approche du circuit final pour se mettre en action, expliquait Thierry Bricaud. C’est exactement ce qu’il s’est passé ». Autour de Paul Penhoët, le collectif Groupama-FDJ s’est ainsi regroupé en tête de peloton à une soixantaine de kilomètres du but. Le circuit final, à boucler sept fois, a alors été entamé, et une tout autre course a débuté. « On sait que lorsqu’il pleut sur des circuits urbains, ça rend les choses extrêmement compliquées, confiait Thierry. La physionomie et le scénario changent complètement. Ça s’est vérifié aujourd’hui avec énormément de chutes et de cassures ».
« Les planètes n’étaient pas alignées », Thierry Bricaud
La course est malgré tout demeurée sous contrôle durant les premiers tours, et l’échappée a rendu les armes à environ trente-cinq kilomètres de la ligne. Les premières offensives ont alors fusé au sein d’un peloton émietté par les différents incidents, mais les coéquipiers de Paul Penhoët ont notamment participé à maîtriser ces différentes attaques. De nouvelles accélérations n’ont pas manqué d’intervenir, mais ce n’est pas ce qui a fait la différence dimanche. « On est d’abord passé à travers le gouttes, mais l’échappée décisive s’est formée après une chute à la sortie d’un rond-point, relatait Thierry. Cyril et Paul étaient en cinquième et sixième positions, juste derrière. À partir de là, la course a été complètement débridée ». Lukas Kubis et Benjamin Thomas, rejoints par Niklas Larsen, ont pu se forger une avance de quinze secondes, et le peloton, ou du moins ce qu’il en restait, a éprouvé de vraies difficultés à mener une poursuite efficace. C’est pourquoi Paul Penhoët a accompagné les contre-attaques, à un peu plus de deux tours du terme. « C’était le moment de le faire car il n’y avait plus d’équipiers dans quasi toutes les équipes », assurait Thierry.Ce groupe de six poursuivants s’est rapproché à dix secondes de la tête de course, mais a ensuite plafonné, faute d’une collaboration idéale. « Ils ne sont pas rentrés car ça ne s’est pas entendu, reprenait Thierry. Paul en était frustré, mais tout le monde n’avait peut-être pas intérêt à rouler avec lui… » Les intercalés ont dès lors été repris par un maigre peloton dans le dernier tour, mais le groupe de tête disposait d’un matelas encore suffisant pour se jouer la victoire, une poignée de secondes devant. Lukas Kubis a raflé la victoire, Cyril Barthe a pris la huitième place dans le peloton. « Paul a prévenu dans le dernier tour qu’il n’était pas très bien après tous les efforts fournis, donc Cyril l’a suppléé dans le sprint, mais « peu importe », car on n’était pas venus pour ça, concluait Thierry. Les gars avaient la tête basse dans le bus, mais quand on refait le fil de la course, il nous manque surtout un peu de réussite dans le final. C’est une journée frustrante car on a bien respecté le briefing, mais les planètes n’étaient pas alignées, malgré l’engagement. Ils étaient placés, c’est tombé juste devant, et c’est comme ça. Ce sont les aléas de la course, mais ça n’a pas tourné dans le bon sens pour nous ».