Comme le rappelait Thierry Bricaud mardi, « les échappées ont de vraies chances d’aller au bout toute la semaine ». Et c’était donc de nouveau le cas ce mercredi dans les environs de Padrón où était tracée la onzième étape de la Vuelta. Quatre montées répertoriées étaient prévues sur le circuit galicien, et la première d’entre elles intervenait après trente kilomètres. À cet instant, aucun coup ne s’était encore clairement démarqué, et l’ascension n’a pas non plus réellement permis de faire le tri. Ce n’est en fait qu’après soixante-dix kilomètres de lutte qu’un groupe de tête a pu se détacher, en plusieurs vagues. Les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont suivi certaines d’entre elles, et Sven-Erik Bystrom, Reuben Thompson et Lorenzo Germani se sont donc retrouvés à l’avant avec une grosse trentaine d’autres concurrents. « Le départ a été très costaud avec beaucoup d’attaques, commentait le Norvégien. Au final, on a réussi à mettre trois mecs, et c’était plutôt bien dans un tel groupe. Malheureusement, il nous manquait un vrai grimpeur, donc nos chances étaient un peu limitées dès le départ ». « C’est vrai que n’étaient pas nos meilleurs éléments pour avoir une chance de gagner, car on savait que ça pouvait être compliqué avec le final qui nous attendait, confirmait Thierry Bricaud. Mais on ne maîtrise pas tout. Ils sont dans le match, c’est l’essentiel, et on va une nouvelle fois retenir l’état d’esprit ».

« Ces moments-là font vraiment du bien à la tête », David Gaudu

En délicatesse ce mercredi, Rémy Rochas et Kevin Geniets ont pour leur part plutôt souffert dans cette onzième étape. À l’avant, l’échappée a longtemps mené la chasse derrière un homme seul, Xandro Meurisse, puis tout s’est résumé à l’ascension finale du Puerto Cruxeiras (3 km à 9%). Cela a sonné la fin de l’aventure pour le trio de la Groupama-FDJ. « J’avais réussi à suivre quand Israel-Premier Tech avait accéléré une première fois, disait Sven-Erik. J’avais un petit espoir de survivre dans la dernière bosse, mais malheureusement c’est monté un peu trop vite. La forme et la confiance sont bonnes, mais on était réaliste sur ce qu’on était en mesure d’accomplir aujourd’hui. Il aurait fallu que l’un de nous soit dans une super journée pour rester devant, mais on a quand même fait une bonne course. Il manque la cerise sur le gâteau, mais on a fait de notre mieux ». Quant à lui, David Gaudu s’est maintenu en alerte à l’approche de cette même dernière montée, où le peloton a volé en éclats. « Il était certain qu’il allait se passer quelque chose, confiait-il. J’étais préparé à ce que ça qu’une équipe mette en route. J’ai géré ma montée, je n’ai pas cherché à suivre Mas et Roglic quand ils sont partis. Je suis resté avec les autres derrière, et plus on avançait, plus je voyais des leaders décrocher les uns après les autres. Ces moments-là font vraiment du bien à la tête. On a réussi à rentrer sur les deux autres leaders au sommet, puis dans la descente Roglic a retrouvé un équipier ».

Aux côtés du Slovène, Enric Mas, Mattias Skjelmose, Carlos Rodriguez et Mikel Landa, le Breton a donc repris quelques dizaines de secondes aux autres prétendants du général. « J’avais déjà de bonnes sensations hier, meilleures que la semaine précédente et que ce que j’ai connu depuis le début de saison, glissait David. On n’a fait que onze étapes de la Vuelta, il en reste une dizaine, mais c’est tout de même encourageant. C’est bon pour la confiance, mais on va rester concentrés et motivés ». « David a pris de bons repères pour la suite, ça va le booster », concluait Thierry. Si le grimpeur tricolore a reculé d’une place au général en raison de la remontée de George Bennett, présent dans l’échappée, les écarts se sont en revanche resserrés. Demain, la montée finale vers la station de Manzaneda, bien que roulante, pourrait encore provoquer quelques petites différences.

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