Les pentes les plus sévères attendront, mais ce mardi, le peloton avait tout de même fort à faire lors de la quatrième étape du Tour de Pinerolo à Valloire. La distance n’était certes « que » de 140 kilomètres, mais près de 4000 mètres étaient à arpenter tout au long du parcours, avec l’interminable montée roulante vers Sestrières (39 km à 3,7%), le dynamique Col de Montgenèvre (8 km à 6,3%) et l’ascension du mythique Galibier par le Lautaret (23 km à 5%). Un menu quoi qu’il en soit copieux pour un quatrième jour de course, mais pour lequel l’Équipe cycliste Groupama-FDJ avait de l’appétit, à l’instar des derniers jours. « Il était important d’être devant aujourd’hui, affirmait Benoît Vaugrenard. On ne savait pas trop comment ça allait jouer au sein du peloton, donc il fallait prendre l’échappée ». Ses poulains se sont donc appliqués, Kevin Geniets a passé quelques minutes en tête, mais ce n’est qu’après trente bornes que le bon coup s’est formé. « On a respecté le plan qu’on avait établi, en ayant le maximum de coureurs échappés », confiait Valentin Madouas, vêtu du maillot blanc à pois rouge, et accompagné par Romain Grégoire mais aussi David Gaudu au premier échelon de la course. « Il y avait dix-sept coureurs avec trois de chez nous, c’était parfait, confiait Benoît. Mais ensuite, ça ne dépendait pas de nous ».

« C’est en courant comme ça qu’on pourra ramener une étape », Valentin Madouas

Le peloton ne s’est pas relevé, et l’écart n’a pas franchement décollé. « On s’est vite aperçu qu’UAE Team Emirates voulait gagner l’étape, et c’est devenu un peu compliqué pour nous », confiait Benoît. Valentin Madouas a tout de même grappillé quelques points lors des deux premiers sommets du jour, mais le peloton demeurait tout proche des hommes de tête à l’entame du Galibier. Avant même les pentes les plus difficiles, l’écart tombait à une minute, et David Gaudu a alors relancé en compagnie d’Oier Lazkano. Pour autant, la jonction s’est avérée irrémédiable. Romain Grégoire et Valentin Madouas ont été repris à environ dix kilomètres du sommet, et David Gaudu quelques lacets plus haut. « Ils nous ont laissé à deux minutes toute la journée, disait l’ancien champion de France. C’était impossible de faire la différence. On a su que c’était mort et qu’il ne fallait pas user trop d’énergie. Ça reste une très bonne journée. On a été acteurs comme on voulait l’être, et c’est en courant comme ça qu’on pourra ramener une étape ». « Je retiens l’envie des garçons, ajoutait Benoît. Tout le monde marche bien, on va continuer comme ça, et bien cibler les étapes pour en gagner une. David s’est aussi rassuré en étant devant aujourd’hui. Il n’y a pas de hasard quand ça sort en costauds. Ceux qui sont devant sont en bonne forme. Cela montre qu’il a bien récupéré et on a vu sur la fin qu’il était encore bien. C’est rassurant pour la suite pour lui ».

« S’il faut tenter quinze fois sur les vingt-et-unes étapes, on le fera », David Gaudu

Une fois avalés, les hommes de la Groupama-FDJ n’ont pas insisté, et le trio échappé a finalement rejoint la ligne onze minutes après Tadej Pogacar, qui a conclu le travail de ses coéquipiers. « C’est un lieu chargé d’émotions pour moi, qui représente beaucoup car j’y ai passé énormément de temps plus jeune, racontait David. J’avais donc coché cette arrivée et j’avais envie de bien faire. On sait qu’on ne peut pas jouer face à Pogacar et aux autres pour la victoire. L’objectif était de prendre l’échappée, mais le peloton ne nous a pas laissé beaucoup de champ. Ça fait partie du jeu et on retentera notre chance. S’il faut tenter quinze fois sur les vingt-et-une étapes, on le fera. On ne va rien lâcher. C’est le mot d’ordre sur ce Tour. On a toujours eu quelqu’un dans les échappées depuis le début. L’équipe va continuer sur cette dynamique, on a tous envie, et je suis content à titre personnel car j’ai eu un petit retour de sensations aujourd’hui. C’est positif pour la suite, et on va maintenant tâcher de récupérer sur les étapes de plat ». « Sur toutes les étapes difficiles où il y aura des opportunités, l’objectif sera d’être à l’avant, concluait Valentin. On a une très belle équipe et ça va payer, c’est une évidence ». Rendez-vous est d’ores et déjà donné à ce week-end, tandis que Stefan Küng lorgne pour sa part le contre-la-montre de vendredi.

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