Deux-cent-onze kilomètres, un final très accidenté, et 4000 mètres de dénivelé positif. Tout était réuni pour un départ dans les starting-blocks ce mercredi sur la route du Tour de France. Au sortir d’Évaux-les-Bains, les premières offensives ont certes été timides, mais elles ont ensuite débouché sur près de deux heures de lutte intense et ininterrompue. Tout aurait pourtant pu s’éclaircir après une dizaine de kilomètres, lorsque Quentin Pacher a d’abord intégré un trio de tête en compagnie de Kévin Vauquelin et Tobias Halland Johannessen, avant d’être rejoint par un contre d’une quinzaine d’unités comprenant ses coéquipiers Romain Grégoire et Valentin Madouas. L’écart a même atteint les trente secondes, mais le peloton a fini par réagir par l’intermédiaire de quelques équipes piégées. Dès lors, tout est rentré dans l’ordre, tout était à refaire, et la bataille a repris jusqu’aux premières bosses répertoriées situées après environ 80 bornes. Six hommes ont pu s’y détacher clairement, et alors qu’un faux-rythme s’emparait du peloton, Romain Grégoire lançait ses dernières forces dans la bataille.

« L’état d’esprit est très bon », Romain Grégoire

En compagnie de Julien Bernard, Bruno Armirail et Guillaume Martin, le Franc-Comtois réussissait finalement à intégrer l’avant de la course après environ cent kilomètres. L’écart a quant à lui progressivement grimpé jusqu’à deux minutes, avant de tout bonnement plafonner. À peine arrivé dans l’échappée, le coureur de la Groupama-FDJ voyait ses chances de réussite déjà très compromises. « Je pense que 80% du peloton imaginait que l’échappée irait au bout, confiait-il. Au final, c’est UAE qui décide. On était pour notre part dans l’obligation de tenter. On a quand même réussi à mettre quelqu’un devant, mais ça a été compliqué ». « Les gars ont beaucoup donné, et il le fallait, soulignait Benoît Vaugrenard On avait visé cette étape, mais d’autres équipes en avaient décidé autrement ». Malgré une très bonne entente à l’avant, l’échappée n’a jamais réellement pu prendre ses distances et entretenir l’espoir. Son avantage était même réduit à une minute au pied de la première des quatre difficultés du final. Le peloton n’a pas relâché l’étreinte, bien au contraire, et Romain Grégoire a bientôt vu le retour d’un groupe maillot jaune réduit à peau de chagrin.

À une quarantaine de kilomètres du but, la bataille pour le général a donc repris ses droits, et c’est Jonas Vingegaard qui en est sorti vainqueur au Lioran. « Au final, il n’y a pas trop de frustration d’un point de vue personnel car je n’étais pas dans une si bonne journée, confiait Romain. Quand je me suis retrouvé devant, j’étais déjà mort. Je savais que ça allait être compliqué pour moi de jouer l’étape. En revanche, c’est frustrant pour l’équipe que l’échappée n’aille pas au bout, d’autant que c’est vraiment notre stratégie sur ce Tour de France. On se devait d’essayer. On va maintenant attendre les Pyrénées avec nos grimpeurs et on va essayer de répondre présent. L’état d’esprit est très bon, c’est dommage que ça ne se confirme pas pour le moment sur le vélo, mais ça va venir ». « Il va falloir récupérer, viser juste et recommencer, tout simplement, concluait Benoît. Il faudra aussi rester soudés, comme ils l’ont été aujourd’hui ».

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