Nacer Bouhanni se nourrit de l’adversité. Le sprint lui offre, à chaque occasion, sa dose d’adrénaline. Ses échecs ne restent jamais en l’état.
Au départ de Baeza, après le briefing de Franck Pineau et Thierry Bricaud, il a prononcé ces mots, lourds de sens: « A 50 kilomètres de l’arrivée, je mets mon casque plein, à 2 kilomètres de la ligne, je monte sur le ring. » Sur la ligne, Nacer a levé les bras !
A la fin de cette étape promise aux sprinteurs, il y a eu du vent et des bordures, montées cette fois par le Team Sky. Le sprinteur du Trèfle et Geoffrey Soupe ont été vigilants, ne quittant pas les premiers rôles. Dans le final, ils n’étaient plus qu’une soixantaine mais tous les meilleurs sprinteurs, hormis Hofland (Belkin) étaient là. La suite, c’est Nacer qui la raconte:
« J’étais venu sur la Vuelta pour remporter au moins une victoire d’étape. Ce soir j’en ai deux. J’étais très déçu de ma deuxième place dans le dernier sprint parce que j’avais les jambes pour gagner. J’étais resté enfermé contre les barrières. Je voulais absolument l’emporter aujourd’hui et dans le final je suis resté très concentré. Je savais qu’il y avait vent de face mais j’ai lancé de loin, à 300 mètres, et j’ai résisté. Les 50 derniers kilomètres ont été longs et durs. Geoffrey Soupe était avec moi dans le final. Dans le sprint ça frottait beaucoup, on s’est perdus. Je voulais lancer le sprint avant Degenkolb. En général, quand je le fais à 200 mètres de la ligne d’arrivée, c’est dur de me remonter parce que j’ai un bon démarrage mais là, c’était à 300 mètres, j’ai mal jaugé la ligne d’arrivée. J’avais la place pour y aller et je n’ai pas hésité. Dans un sprint habituel j’aurais attendu 100 mètres de plus. Je n’avais jamais fait un sprint aussi long ! Je suis bien. Pourtant j’ai souffert d’une insolation il y a deux jours, j’ai été au bord de l’abandon, je n’avançais plus sur le vélo. Hier ça allait mieux. J’espère que mes jambes vont encore progresser d’ici la fin de la Vuelta. »
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