La sixième étape du Tour de France proposait une première arrivée au sommet, à La Planche des Belles Filles et elle constituait forcément un objectif pour Thibaut Pinot. Les circonstances de course ont fait qu’il n’a pas levé les bras chez lui mais le leader de l’équipe Groupama-FDJ, soutenu par son équipe et notamment un formidable David Gaudu, a toutes les raisons d’être satisfait. Hormis les deux secondes concédées à Geraint Thomas, il a repris du temps à tous ses rivaux directs.
Cette étape proposait six ascensions et était donc propice à une échappée.
Greipel (Arkéa-Samsic), Politt (Katusha-Alpecin), Arndt (Team Sunweb), Grellier (Total-Direct Energie), De Gendt et Wellens (Lotto-Soudal), Bernard et Ciccone (Trek-Segafredo), Berhane (Cofidis), Meurisse et Pasqualon (Wanty-Groupe Gobert), Cosnefroy (ag2r-La Mondiale), Dylan Teuns (Bahrain-Merida) et Pauwels (CCC Team) ont rapidement pris le large, comptant plus de huit minutes d’avance à 60 kilomètres de l’arrivée.
« ous n’allions pas jeter toutes nos forces dès la première étape dure ! » Y. Madiot
Ils ont profité aussi de la partie de poker engagée entre les équipes des favoris, la Movistar craquant la première dans l’ascension du Ballon d’Alsace. Sans que les directeurs sportifs de l’équipe Groupama-FDJ ne décident de mettre à contribution leurs coureurs.
« Il reste encore beaucoup de kilomètres, rappelle Yvon madiot, et beaucoup de difficultés. Il était sans doute tentant pour Thibaut de se lâcher et de faire le show dans la montée de La Planche des Belles Filles qu’il adore mais il faut être raisonnable, c’est le Tour de France, c’est trois semaines. Nous n’allions pas jeter toutes nos forces dès la première étape dure ! »
Movistar a roulé et a réduit l’écart mais Teuns et Ciccone étaient déjà hors de portée. La victoire d’étape est revenue au Belge, le maillot jaune au grimpeur italien.
« Il ne fallait pas s’enflammer parce que c’était La Planche des Belles Filles » T. Pinot
Dans la montée finale, Barguil (Arkéa-Samsic) a été le premier à attaquer à 4 kilomètres de l’arrivée, imité par Landa (Movistar). Un kilomètre plus loin, David Gaudu s’est positionné devant Thibaut en tête du peloton réduit à une vingtaine de coureurs et ça a fait mal ! Dans le dernier kilomètre très pentu et sur un chemin gravillonné, Alaphilippe (Deceuninck-Quick Step) a attaqué pour essayer de sauver son maillot jaune, le dernier vainqueur du Tour de France Geraint Thomas (Team Ineos) l’a dépassé et dans un dernier assaut, Thibaut a fini à deux secondes du Gallois.
« Je suis satisfait, dit Thibaut. J’avais un peu peur de ne pas répondre présent parce que tout le monde m’attendait et je suis content de ma journée. L’équipe a fait un très gros boulot. Je n’ai pas eu la victoire mais le Tour est encore long, il ne fallait pas se tromper d’objectif. Il ne fallait pas s’enflammer parce que c’était La Planche des Belles Filles. Le Tour commence. J’ai de bonnes sensations. On savait que cette étape se jouerait dans le dernier mur. Je ne me suis pas retourné, je fais ma course mais je suis avec les meilleurs et je vais continuer comme ça. »
Il y a l’impression générale pour décrire cette étape et il y a le classement aussi. Derrière le trio Teuns-Ciccone-Meurisse qui n’a pas été repris, Thomas est quatrième avec deux secondes d’avance sur Thibaut, cinquième. Quintana (Movistar) est à 5 secondes, de même que Buchmann (Bora-Hansgrohe), Fuglsang (Astana) à 7 secondes comme Porte (Trek-Segafredo) et Bernal (Team Ineos), Adam Yates (Mitchelton-Scott) à 12 secondes, comme Dan Martin (UAE-Team Emirates). Uran (Education First-Drapac) est à 16 secondes, Kruijswijk (Jumbo-Visma) à 33 secondes, Nibali (Bahrain-Merida) à 49 secondes, Bardet (ag2r-La Mondiale) à un peu plus d’une minute. Ce soir, Thibaut est septième du classement général, à une poignée de secondes de Thomas et Bernal. C’est presque idéal…
A noter que Groupama-FDJ est troisième du classement par équipes. A l’arrivée d’une étape de montagne du Tour, c’est notable… Enfin, David Gaudu est quatrième du classement des jeunes.
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