Sur la table de massage, Thibaut Pinot savourait une nouvelle belle journée sur le Tour des Alpes et un résultat qui le met en pole position à deux jours de l’arrivée finale. A bien écouter le leader de l’équipe Groupama-FDJ, les feux sont au vert !
« Je me suis pris au jeu »
Thibaut, plus les jours passent, plus tu as le sourire ?
Oui, ça va bien, les jambes sont bonnes.
Pour quelle raison es-tu passé à l’attaque à 50 kilomètres de l’arrivée aujourd’hui ?
Au cours de l’ascension du Passo della Mendola, il y a eu plusieurs attaques, surtout de Fabio Aru (UAE-Team Emirates) et, dans un premier temps, on s’est contenté de suivre. J’ai remarqué que ça commençait à faire mal, c’était long et je me suis dit « Allez j’y vais ». Ce matin, on avait pour consigne de rester au chaud, avec les équipiers. Mais en dépit des attaques, Sébastien Reichenbach et Georg restaient aux avant-postes. Je me suis pris au jeu.
Quand tu as compté une minute d’avance avec Pozzovivo et O’Connor, tu y a cru ?
Le dernier col était très roulant mais il y avait vent de face. Avec le collectif d’Astana, j’ai pensé que ça allait être juste mais j’y croyais. Dans le final, O’Connor a bien joué le coup et je suis déçu de ne pas avoir gagné mais je ne pouvais pas courir après tout le monde. À la limite, je préfère que la victoire soit pour lui qui a été offensif. Il avait bien collaboré dans l’échappée, il l’a bien méritée.
Tu as perdu deux équipiers solides, comment envisages-tu la suite de la course ?
Ce sera une expérience pour tout le monde. Oui, nous ne sommes plus que cinq mais la qualité est là. On va courir juste, en laissant filer des échappées que nous aurons pris le soin de trier et derrière lesquelles je n’aurais pas à rouler.
« Durant ce stage, j’ai battu des records »
Tu as vécu aujourd’hui ton douzième jour de course mais tu sembles vraiment bien ?
Je pense que je suis mieux que l’an dernier. Le stage à l’Etna s’est vraiment bien passé et ce n’est pas si souvent que je sois content à l’entrainement. Parce que j’ai du mal à me sublimer. Durant ce stage, j’ai battu des records.
Il semble aussi que tu gères de mieux en mieux la pression ?
Je prends de l’âge et de l’expérience. Être leader à 21 ans, ce n’est pas pareil que de l’être à 28 ans. J’ai pris de la maturité, j’ai appris de mes erreurs. La seule pression que je me suis mise ici est d’être en forme. Le gros plus serait de gagner la course. Ce matin, j’avais rappelé à mes équipiers que j’avais fini deuxième du Tour des Alpes en 2017 à six secondes du vainqueur. Je ne vois pas l’intérêt de recommencer.
Le circuit du Mondial…
C’est ta dernière course avant le Giro ?
Au soir de l’arrivée à Innsbrück, il restera moins de deux semaines avant le départ du Tour d’Italie. Je vais récupérer et faire de bonnes séances d’entraînement. Il me tarde d’y être. C’est un gros objectif, je suis pressé de le vivre.
Comment envisages-tu les deux dernières étapes ?
Je le disais au sommet d’Alpe di Pampeago, tout se jouera vendredi. C’est une dure étape, disputée sur le circuit du prochain mondial avec une montée vraiment difficile. Il n’y a pas beaucoup de plat. Ici, tous les jours il peut se passer quelque chose mais ce soir, je suis en bonne position.
Par Gilles le Roc’h
Aucun commentaire