Thibaut Pinot dans le match à Bellante

À Bellante, les sprinteurs ont laissé place aux puncheurs-grimpeurs ce jeudi sur Tirreno-Adriatico. Alors, dans une montée finale de quatre kilomètres à près de 6% de pente moyenne, Thibaut Pinot s’est arraché pour prendre la dix-huitième place du jour, douze secondes derrière le vainqueur et nouveau leader Tadej Pogacar. Un nouveau final accidenté attend les coureurs vendredi à Fermo.

Pour la deuxième et avant-dernière fois, le peloton franchissait la barre des 200 kilomètres sur Tirreno-Adriatico ce jeudi. On en décomptait très exactement deux-cents-deux entre Cascata dell Marmore et Bellante, à travers un parcours accidenté. Contrairement aux deux premières étapes en ligne, l’échappée a d’ailleurs été plus longue à s’installer. Plus d’une vingtaine de bornes ont été nécessaires à Lilian Calmejane (AG2R-Citroën), Jasha Sutterlin (Bahrain-Victorious), Jhonatan Restrepo (Drone Hopper-Androni Giocattoli), Jonathan Caicedo (EF Education-EasyPost), Diego Rosa (Eolo-Kometa), Einer Rubio (Movistar), Warren Barguil (Arkéa-Samsic), Tsgabu Grmay (BikeExchange-Jayco), Chris Hamilton (Team DSM) et Quinn Simmons (Trek-Segafredo) pour se faire la malle. « La première étape pour tout le monde était de passer ce départ un peu musclé, ce qu’on a bien fait dans l’ensemble, indiquait plus tard Sébastien Joly. Une fois que l’échappée était partie, c’était plus calme ». Le peloton a ainsi accordé jusqu’à six minutes d’avance aux hommes de tête et la chasse s’est par la suite progressivement mise en marche. Au terme d’un très long faux-plat descendant aux alentours de la mi-course, l’écart était ramené à trois minutes à soixante kilomètres de la ligne. Peu de temps plus tard, les coureurs sont arrivés sur le circuit de Bellante et sa fameuse bosse (4,2 Km à 5,7%), et l’étape s’est immédiatement animée. « Le premier tour a été extrêmement rapide », témoignait Sébastien Joly, appuyant ainsi l’attaque de Tadej Pogacar, Remco Evenepoel et Filippo Ganna au terme de la première descente de ladite difficulté. La tentative a néanmoins été neutralisée quelques minutes plus tard tandis que Simmons s’affirmait comme le dernier survivant de l’échappée. Au sommet de la deuxième ascension, à vingt kilomètres du but, il comptait encore quarante secondes d’avance.

« Je sens que je monte en pression », Thibaut Pinot

Derrière lui, le peloton s’est toutefois de nouveau agité, et Arnaud Démare, encore présent, a activement pris part à la course de mouvements pendant une poignée de kilomètres. Tout est finalement rentré dans l’ordre à dix kilomètres du but et l’ancien champion de France a retrouvé un rôle d’équipier. « L’idée du jour était de voir où Thibaut en était physiquement, reprenait Sébastien. Dans le final, tout le monde a donné un petit coup de main. Antoine et d’Arnaud ont notamment fait un super travail pour placer Thibaut dans les meilleures dispositions au pied de la dernière ascension ». Le grimpeur franc-comtois s’est dès lors attaché à suivre autant que possible dans un final loin d’être cadenassé et où plusieurs offensives ont fait irruption. Toutefois, c’est bien dans les derniers hectomètres que la différence a été faite par Tadej Pogacar, de nouveau vainqueur ce jeudi. Au terme d’une solide montée, Thibaut Pinot s’octroyait lui la dix-huitième place à douze secondes. « Il me manque encore un peu de force pour essayer de grappiller des places, mais ça reste satisfaisant, disait-il. C’était un vrai effort puncheur et il me manque encore un peu de rythme, mais je suis content de ma journée et je sens que je monte en pression au fil de la course. J’espère que ça va encore continuer jusqu’à ce samedi. J’aimerais enfin pouvoir m’exprimer dans un col et j’espère que les jambes répondront comme ça a pu être le cas aujourd’hui ». « Quand on voit la vitesse à laquelle c’est monté et quand on regarde le classement, je trouve que c’est un bon top-20 en WorldTour, ajoutait Sébastien Joly. Il avait plutôt l’air satisfait dans le bus, et c’est une belle étape de franchie aujourd’hui. Il y a encore deux belles journées pour lui. Il y aura plus de pente demain et un vrai col à franchir deux fois après-demain. En l’espace de trois jours, ça lui aura permis de voir où il en est sur trois types de terrain et on tirera les enseignements à la fin de la semaine ».