Sans doute, d’un point de vue comptable, Thibaut Pinot espérait-il mieux du Critérium du Dauphiné cette année mais les circonstances très spéciales du week-end n’ont pas permis au leader de l’équipe Groupama-FDJ de lever les bras. Bien que ne cachant pas sa frustration, il se contente de sa cinquième place au classement final et le travail fourni par tout l’équipe rassurant dans la perspective du Tour.
Vendredi, les coureurs de l’épreuve organisée par ASO avaient connu des conditions de course très surprenantes, avec une forte amplitude thermique, passant en quelques heures d’une température de 10° sous la pluie à une forte chaleur en fin d’étape.
Samedi, ce fut exactement le contraire avec la chaleur pour commencer et un orage terrible pour finir. Il est évident que la météo a eu une influence sur le déroulement de la course et sur l’état des coureurs.
En cours d’étape, une échappée de 27 coureurs s’est dessinée sans que l’équipe Groupama-FDJ, faisant bloc autour de son leader, n’y soit représentée. L’état de santé de David Gaudu, souffrant déjà la veille, peut bien entendu expliquer cette situation.
« Je n’étais pas dans une grande journée, pas du tout même » T. Pinot
A l’arrivée, sous des trombes d’eau, Poels (Team Ineos) l’a emporté devant Fuglsang (Astana) qui s‘est emparé du maillot jaune. Thibaut a pris la quatrième place et s’en contentait.
« Ce n’est pas mal, disait-il. J’aurais préféré jouer la victoire mais il m’a manqué un petit truc dans le final. Je n’étais pas dans une grande journée, pas du tout même, donc je limite la casse et finalement ça me convient. Pourtant, il ne me manque pas grand chose pour décrocher la victoire et c’est dommage. Je n’ai pas eu froid, ça ne me dérange pas, j’étais même mieux sous la pluie que sous la chaleur du début. »
« On est dans le bon timing. » P. Mauduit
Thibaut avait attaqué dans le final et cette image autant que le résultat convenaient également à son directeur sportif Philippe Mauduit.
« Beaucoup parlent de la dernière semaine du Tour de France, disait-il, et je suis donc content d’avoir Thibaut à ce niveau à six semaines de la fin du Tour. C’est parfait. Les jambes répondent bien et s’il avait pu gagner, il ne s’en serait pas privé mais Fuglsang et Poels étaient un ton au dessus. Il y a toujours moyen de faire mieux mais nous sommes satisfaits. On est dans le timing ! »
Thibaut espérait beaucoup de la dernière étape courte en direction de Champéry en Suisse. Son équipier Sébastien Reichenbach (6e) a figuré dans une échappée de treize coureurs mais son leader a trouvé le parcours très décevant. Même s’il a attaqué dans le final après un beau travail préparatoire de David Gaudu redevenu lui-même !
« Je sens que j’ai encore une marge de progression » T. Pinot
« C’est frustrant, dit-il, je ne vois pas ce qu’on pouvait faire. C’est vraiment dommage d’avoir une dernière étape comme ça ! On s’attendait à beaucoup plus dur mais c’était trop roulant, il n’y avait rien à faire aujourd’hui. J’ai attaqué sans trop y croire, mais l’important est d’être bien. J’aurais préféré faire mieux que 5e, au final c’est le contre la montre de Roanne qui me pénalise mais je suis frustré de cette fin de Dauphiné. J’étais là pour me rassurer, c’est chose faite mais je suis un compétiteur et j’ai envie de faire des résultats. De gagner des courses. J’espère que ce sera le cas dans trois semaines. Personnellement, cette semaine a été un peu compliquée, j’ai chopé froid, j’ai serré les dents plus d’une fois parce que je n’étais pas super et cette cinquième place, c’est quand même bien.
Maintenant, je vais souffler une semaine avant une semaine de préparation avec le championnat de France avant de partir directement au départ du Tour. Ca va passer vite. Au Championnat de France, je ne vais pas disputer le contre la montre. Je sens que j’ai encore une marge de progression. En début de Dauphiné, j’étais à 100% mais le coup de froid m’a fait du mal. Si j’avais été à 100%, j’aurais pu faire mieux. L’enseignement de cette semaine de course est que le Team Ineos sera là. Avec ou sans Froome ce sera solide. Puis Il y a Fuglsang qui marche fort. Il faudra être à la hauteur en juillet… Mais je reste frustré par cette dernière journée, j’aurais voulu de vrais cols ! »
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