Thibaut Pinot avec les favoris, David Gaudu au courage

Au terme du premier week-end du Tour, l’essentiel est sauf. Après leur chute de la veille, tous les coureurs de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ ont rallié l’arrivée lors de la deuxième étape ce dimanche. Pour son premier test en montagne, dans l’arrière-pays niçois, Thibaut Pinot est parvenu à garder sa place au sein du peloton des leaders. David Gaudu, en difficulté dès les premières minutes de course, s’est quant à lui accroché au courage pour finalement achever ce second acte et ainsi rester en course sur cette Grande Boucle 2020.

Si chacun avait pansé ses plaies au lendemain d’une première étape qui avait envoyé sept des huit coureurs de la Groupama-FDJ au tapis, le second acte n’a pourtant pas démarré sous les meilleurs auspices pour David Gaudu ce dimanche. Alors que la bataille pour l’échappée faisait rage dans les premières minutes, le jeune grimpeur, encore souffrant de sa chute de la veille, se voyait immédiatement distancé. Grimaçant mais combatif, le Breton s’est accroché pendant une dizaine de kilomètres dans la file des voitures en espérant que le peloton temporise enfin. Cela a finalement été le cas après quinze bornes et le passage du sprint intermédiaire, également synonyme de la formation définitive de l’échappée. « On s’attendait à une journée très compliquée après l’étape d’hier, indiquait Thierry Bricaud. On savait que ça allait même très très compliqué pour David, qui ressentait encore de vives douleurs au coccyx. Heureusement la course s’est posée un peu, il a pu rentrer dans le peloton et on l’a récupéré pour le reste de la journée ».

« Il fallait passer cette étape, c’est donc une bonne chose de faite », Thierry Bricaud

Sept coureurs parmi lesquels Peter Sagan (Bora-hansgrohe), Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step) ou Benoit Cosnefroy (AG2R-La Mondiale) se sont alors faits la malle et la formation UAE Team Emirates s’est attachée à défendre le maillot jaune d’Alexander Kristoff malgré le gros dénivelé au programme. L’écart n’a de fait jamais grandi dans d’énormes proportions, et les coureurs ont ainsi englouti les deux premières grandes ascensions du Tour, le Col de la Colmiane et le Col du Turini, sur un bon tempo. Une vraie bagarre de position s’est ensuite enclenchée lors du premier passage à Nice, au moment d’aller chercher l’enchaînement Col d’Eze-Côte des 4 Chemins. Déjà bien amoindri après le Turini, le peloton a continué de s’écrémer par l’arrière sans que les favoris du général ne se lancent pour autant les grandes manœuvres. Julian Alaphilippe a en revanche été l’initiateur d’une offensive dans la dernière bosse, et en a plus tard été récompensé en dominant Marc Hirschi et Adam Yates au sprint, quelques mètres devant un peloton d’une trentaine d’unités où figurait bien Thibaut Pinot, en compagnie de Sébastien Reichenbach.

« C’était plus tranquille au niveau du stress, mais c’était plus intensif qu’hier, expliquait d’ailleurs le champion de Suisse. C’était une course très difficile et le Tour de France est désormais vraiment parti. Les lendemains et surlendemains sont souvent très durs pour les coureurs qui chutent, mais Thibaut est dans le match. Il a sûrement quelques douleurs mais je pense que c’est plutôt rassurant de le voir avec les premiers aujourd’hui ». « Au final, reprenait Thierry Bricaud, les coureurs ont passé une journée pas terrible, mais Thibaut limite bien la casse et c’est là l’essentiel. On n’avait pas d’ambition ce matin si ce n’est de ne pas perdre de temps par rapport aux autres favoris. On savait qu’une chute, qui plus est comme hier, pouvait avoir des conséquences. De ce point de vue, c’est donc plutôt une bonne journée. On a un peu mangé notre pain noir et on espère que ça ira mieux demain, et de mieux en mieux au fil de la semaine. Mais aujourd’hui était la grosse journée, il fallait la passer, et c’est une bonne chose de faite ».

« C’est rassurant », David Gaudu

Le leader de l’équipe reste donc dans les clous au général, et son lieutenant, David Gaudu, reste lui bel et bien en course. « C’est rassurant, car même si j’avais encore une douleur dans le final, elle s’est quand même estompée avec le temps, détaillait David. J’ai eu très très peur, et toute l’équipe avec moi, quand j’ai été lâché au kilomètre 0. Je ne pouvais pas forcer sur les pédales sans ressentir une immense douleur au niveau du sacrum. Ça a été de mieux en mieux, et même si ça reste une journée galère, l’objectif de rentrer dans les délais a été rempli. Thibaut finit lui dans le premier groupe, donc c’est tout bon et toute l’équipe va un peu mieux qu’hier soir. Je sors par ailleurs des radios et c’est rassurant car il n’y a rien de cassé. Je me sens encore limité sur les grosses relances mais on espère que ça va évoluer dans le bon sens. Ça a déjà été le cas aujourd’hui. On va continuer les séances d’ostéopathie et de kiné, et étant donné qu’il n’y a pas de fracture, on ne voit pas pourquoi ça n’évoluerait pas positivement ». « On peut espérer récupérer David d’ici la fin de semaine en bonne condition, et ça c’est une bonne nouvelle », concluait Thierry Bricaud.